Tornade (1954) : le test complet du DVD

Passion

Édition Spéciale

Réalisé par Allan Dwan
Avec Cornel Wilde, Yvonne De Carlo et Raymond Burr

Édité par Sidonis Calysta

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 17/06/2014
Critique

La Californie mexicaine au XIXème siècle. Juan Obreon rentre chez lui après de longs mois passés à convoyer un troupeau. Découvrant qu’il a un fils de Rosa, sa compagne, Juan projette de l’épouser et de s’installer sur le ranch familial. Mais Don Domingo, le propriétaire terrien, exige qu’on lui cède les terres…

Tornade (Passion, pourquoi n’avoir pas conservé le titre original ?) est l’un des quatre westerns d’Allan Dwan réédités conjointement par Sidonis Calysta et Carlotta Films.

Le point de départ de Tornade a souvent été exploité par le western : pour agrandir son domaine, un propriétaire foncier sans scrupules accapare les terres de ses voisins. Ici, il n’y va pas avec le dos de la cuiller : il tue la compagne du héros et les parents de celle-ci avant de brûler leur demeure !

Pendant le reste du film, Juan Obreon règle ses comptes en éliminant, l’un après l’autre, les assassins, « à la loyale ». Sur ses talons, le policier local qui lui avait rappelé qu’il y avait d’autres manières, plus respectueuses du droit, de faire justice. Pas de temps mort dans le récit, rythmé par quelques duels au couteau plutôt bien mis en scène.

Ce petit film, assez bien ficelé, montre qu’Allan Dwan savait s’en sortir avec le peu de moyens que pouvait lui allouer le producteur indépendant Benedict Bogeaus, qui finança les trois autres westerns de la cuvée 1944-1955, Quatre étranges cavaliers, La Reine de la prairie et Le Bagarreur du Tennessee.

Pour tenir dans l’étroit budget, les décors ont été loués à Warner et Universal. Raymond Burr (quelque temps avant qu’il ne devienne le Perry Mason des 271 épisodes de la fameuse série policière) s’étant foulé la cheville, un petit ajustement du scénario suffit à justifier sa boiterie : hors de question de suspendre le tournage qui doit impérativement être bouclé en quinze jours ! Ce qui n’empêche pas que le manque de moyens soit parfois trahi par des transparences peu convaincantes dans les scènes finales de la poursuite en montagne.

Cornel Wilde (Ambre, The Big Combo), qui a incarné une grande diversité de personnages, campe ici un Mexicain assez crédible, aux côtés d’Yvonne De Carlo. N’oublions pas dans la distribution Lon Chaney Jr. qui a vraiment la gueule des emplois de méchants et, surtout, de créatures dangereuses qui ont fait sa renommée auprès des amateurs de films d’horreur.

Si Tornade n’est pas le meilleur des 400 films d’Allan Dwan, il vaut largement d’être découvert.

Édition - 6 / 10

On retrouve la présentation propre à la collection Western de légende : jaquette et surétui avec le ou les personnages principaux en premier plan et en couleurs, sur un fond d’une ou deux photos sépia du film. Le menu animé et musical propose la version originale avec sous-titres français imposés et un doublage français, tous deux au format Dolby Digital 1.0.

Quatre suppléments :

Une présentation par Bertrand Tavernier (19’) du cinéma d’Allan Dwan, la même pour les quatre westerns sortis en mars 2014. Assez superficielle, qui perd trop de temps à s’interroger sur le bien-fondé des accusations d’antisémitisme du réalisateur alléguées par son chef op’ John Alton.

Plus intéressante, une présentation du film par Bertrand Tavernier (14’) contenant une revue rapide de la carrière de Cornel Wilde, une analyse des qualités picturales du cinéma d’Allan Dwan et quelques anecdotes sur le tournage.

Une présentation du film par Patrick Brion (6’) : le critique et historien du cinéma rappelle comment Allan Dwan réussissait à tirer le meilleur parti des petits moyens dont il disposait parfois.

Pour finir, une bande-annonce de 2’ et une galerie de photographies.

L’image (1.33) est propre, hormis un fourmillement qui reste toutefois à un niveau acceptable. Mais des couleurs délavées, avec une dominante bleue, ne restituent pas l’éclat du technicolor. Des noirs bouchés affectent la lisibilité des scènes de nuit.

La piste audio Dolby Digital 1.0 restitue clairement les dialogues de la version originale. À préférer au doublage français où ils sont assourdis par un souffle gênant. Des saturations fréquentes dans l’accompagnement musical très démonstratif de Louis Forbes.

Crédits images : © Sidonis

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm