Sourires d'une nuit d'été (1955) : le test complet du DVD

Sommarnattens leende

Édition Collector

Réalisé par Ingmar Bergman
Avec Ulla Jacobsson, Eva Dahlbeck et Gunnar Björnstrand

Édité par Studiocanal

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Le 19/05/2014
Critique

Anna, deux ans après son mariage avec l’avocat Fredrik, est toujours vierge. Henrik, le fils d’un premier lit de Fredrik, qui vient de finir ses études de théologie, se destine à être pasteur. Mais il a bien du mal à résister aux attraits de Petra, la soubrette, et n’est pas indifférent à la beauté d’Anna. Fredrik et l’officier Carl Magnus, marié à Charlotte, une amie d’Anna, sont tous deux les amants de l’actrice Désirée. Celle-ci les invite tous à passer un weekend à la campagne, dans le manoir de sa mère…

Sourires d’une nuit d’été met en scène un octuor amoureux plutôt mal apparié. C’est une comédie, un exercice auquel Ingmar Bergman ne se livre pas si souvent, dont il a fait un malicieux marivaudage aux tonalités parfois sombres mais dans lequel la légèreté finit par l’emporter sur le drame.

Il donne, comme souvent dans son oeuvre, le beau rôle aux femmes, qui savent tirer les ficelles pour faire bouger les hommes, avec deux actrices qui ne lui sont pas familières : Ulla Jacobsson, révélée par Elle n’a dansé qu’un seul été (un film d’Arne Mattsson, sur DVD uniquement en Suède), troublante dans l’interprétation d’Anna, la femme-enfant, et aussi Margit Carlqvist, dans le rôle de Charlotte.

À ses côtés, Eva Dahlbeck, moins naturelle, mais c’est normal : elle est Désirée, l’actrice. Et Harriett Andersson, une des égéries de Bergman (qu’il avait découverte deux ans plus tôt quand il lui confia le rôle-titre de Monika), débordante de gaîté et de sensualité dans son incarnation de Petra.

On retrouve avec Sourires d’une nuit d’été les caractéristiques des autres films écrits et réalisés par Bergman : l’intelligence raffinée des dialogues et le soin apporté à la composition des cadres et aux mouvements de caméras qui explorent toute la profondeur de champ.

Ce film attachant fait aussi une petite place au fantastique : la vieille dame propriétaire du manoir vante les qualités du vin de son domaine auquel elle prête les vertus d’un philtre d’amour. Et les événements à venir semblent bien confirmer ses dires.

Sourires d’une nuit d’été reçut en 1956 à Cannes le « Prix de l’humour poétique », inventé pour les besoins d’une juste cause.

Édition - 8 / 10

Après une première édition parue en 2001, le film revient en DVD (et Blu-ray) en version restaurée. Le boîtier Amaray noir s’insère dans un fourreau qui respecte, comme la jaquette, la charte graphique des autres titres de la collection Bergman de StudioCanal : photo du film sur dégradé monochrome et titre calligraphié. Menu fixe et muet, version originale avec sous-titres français optionnels.

Trois suppléments particulièrement intéressants :

Un commentaire audio (en allemand avec sous-titres français optionnels) de Thomas Koebner, auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma et d’un livre consacré en 2009 au réalisateur suédois : Ingmar Bergman: eine Wanderung durch sein Werk. Ce commentaire, très pertinent, analyse l’écriture filmique de Bergman, fournit des informations et anecdotes sur les acteurs et constitue un utile contre-point du film.

Jeux de tournage (29’, noir et blanc) est le montage commenté de petits bouts de films montrant la joyeuse passion d’Ingmar Bergman pour le cinéma : « On s’amuse comme des enfants et on est payé pour ça ! ». Et aussi ses attentions vis-à-vis des acteurs, « ses instruments les plus précieux » dont il s’efforce à « découvrir le fonctionnement pour pouvoir tirer le meilleur d’eux-mêmes. »

Enfin, un livret illustré de 20 pages avec un texte d’Aurélien Ferenczi, critique à Télérama, rappelle comment le succès de Sourires d’une nuit d’été a facilité le développement de la carrière de Bergman et lui a garanti le financement de son prochain film, Le Septième sceau.

L’image, dont presque toutes les imperfections ont été gommées, très stable, offre un beau dégradé de gris, des noirs denses, de solides contrastes et une belle profondeur de champ, essentielle au cinéma de Bergman. Le léger fourmillement, pas gênant, est la rançon de la sauvegarde du grain originel.

Le son est clair, avec très peu de saturations dans les rares scènes accompagnées de musique. Un léger souffle, à peine perceptible.

Crédits images : © Studiocanal

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm