Sonate d'automne (1978) : le test complet du DVD

Höstsonaten

Édition Collector

Réalisé par Ingmar Bergman
Avec Ingrid Bergman, Liv Ullmann et Halvar Björk

Édité par Studiocanal

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 13/08/2014
Critique

Eva, mariée à un pasteur, invite sa mère Charlotte, une pianiste renommée, à séjourner quelque temps chez elle après qu’elles ne se soient pas vues pendant sept ans. Mais Charlotte semble contrariée en apprenant qu’Eva a accueilli sous son toit sa soeur Lena, clouée au lit par une grave maladie…

Sonate d’automne, réalisé en 1977, est probablement le plus douloureux des films d’Ingmar Bergman. Les tendres effusions des retrouvailles laissent vite la place à l’acrimonie : Eva reproche à sa mère de ne pas l’avoir aimée et d’avoir abandonné Lena dès qu’elle a pris conscience de l’attention qu’allait nécessiter sa maladie.

Les signes avant-coureurs du tragique affrontement entre la mère et la fille sont annoncés, après trente minutes, par la scène remarquable dans laquelle Charlotte invite Eva à jouer au piano un prélude de Chopin, qu’elle interprète à son tour… comme il doit être joué. On lit sur le visage de Liv Ullmann, filmé en gros plan à côté de celui d’Ingrid Bergman, en profil, que l’admiration pour sa mère se teinte progressivement de ressentiment.

Sonate d’automne, ressorti sans les salles françaises début mars 2014, est une extraordinaire confrontation entre deux grandes actrices, Liv Ullmann (qui fut longtemps la compagne de Bergman et interpréta une vingtaine de ses films depuis Persona) et Ingrid Bergman (que le cinéaste avait précédemment dirigée dans un des sketches du film collectif Stimulantia).

Les dialogues de Sonate d’automne confirment la puissance de l’écriture d’Ingmar Bergman : « J’étais la poupée avec laquelle tu jouais de temps en temps (…) Je ne pouvais pas te haïr. Alors la haine s’est transformée en angoisse. » La tension monte au point que Charlotte révèle à sa fille qu’elle a, elle aussi, souffert pendant son enfance : « Mes parents ne m’ont jamais touchée. Je n’ai reçu ni caresses, ni corrections. »

Deux êtres meurtris par une privation d’affection et par la perte d’un être cher : le fils d’Eva s’est noyé à quatre ans, le compagnon de Charlotte vient de mourir. Ce qui pourrait les rapprocher aboutit à un nouvel éloignement. Se reverront-elles jamais ?

Sonate d’automne reçut, entre autres prix, le Golden Globe du meilleur film étranger.

Édition - 9 / 10

Le boîtier Amaray noir s’insère dans un fourreau qui respecte, comme la jaquette, la charte graphique des autres titres de la collection Bergman de Studiocanal : photo du film sur dégradé monochrome et titre calligraphié.

Menu fixe et muet. Choix offert entre la version originale (avec sous-titres français optionnels) ou un doublage en français, les deux au format DD 1.0.

Le film sort simultanément dans une édition Blu-ray avec le même contenu.

En supplément vidéo (66’, 1.33, noir et blanc et couleurs, VOSTF), le documentaire de Stig Björkman intitulé … Mais le film est ma maîtresse (titre emprunté à une citation d’Ingmar Bergman « Le théâtre est ma femme, mais le film est ma maîtresse ») dresse un portrait impressionniste d’Ingmar Bergman à l’aide d’extraits de huit films : Persona, La Honte, De la vie des marionnettes, Après la répétition, Cris et chuchotements, Sonate d’automne, Scènes de la vie conjugale et Saraband. Ces extraits sont commentés par Martin Scor sese, Bernardo Bertolucci, Olivier Assayas, Arnaud Desplechin et Lars von Trier. On y voit aussi Bergman dirigeant ses acteurs ou surpris dans des moments d’intime complicité avec Sven Nykvist, le chef opérateur de presque tous ses films.

Ingmar Bergman s’y révèle dans de nombreux entretiens, avec un émouvant bilan dressé vers la fin de sa vie : « Je suis certain de produire quelque chose d’utile (…) et que cela perdure ou non après ma mort m’est indifférent. » C’est Woody Allen qui clôt le document en déclarant, à l’annonce de la mort de Bergman que le cinéma ne serait pas ce qu’il est : « … sans Bergman, sans Truffaut, sans Fellini, sans Buñuel, sans Kurosawa. Ce sont eux qui ont donné un sens au celluloïd. »

Comme avec les autres titres de la collection, est fourni un livret illustré de 20 pages contenant un article de Jacques Mandelbaum, critique au quotidien Le Monde, qui rappelle, notamment, les difficultés rencontrées par Bergman avec les autorités de son pays (il a été inquiété pour une fraude fiscale dont il s’est toujours défendu) et les fortes tensions entre lui et Ingrid Bergman pendant tout le tournage.

La restauration de l’image (1.66, couleurs) l’a parfaitement nettoyée, tout en sauvegardant le grain argentique. Bonne définition sur toute la profondeur du champ, un peu plus aléatoire dans quelques scènes en lumière basse.

Le son DD 1.0 restitue clairement les dialogues dans les deux versions et donne une belle ampleur aux quelques passages musicaux, ceux interprétés par les personnages. Le respect du format original vaut mieux que la spatialisation 5.1 Arkamis de l’édition Openig de 2001.

Crédits images : © Studiocanal

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
9 / 10
Avis

Moyenne

4,5
5
1
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Franck Brissard
Le 25 août 2014
Pas de commentaire.
Avatar
Philippe Gautreau
Le 13 août 2014
Pas de commentaire.

Lire les avis »

Multimédia

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)