Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera (1970) : le test complet du DVD

Buon funerale amigos! paga Sartana

Réalisé par Giuliano Carnimeo
Avec Gianni Garko, Daniela Giordano et Ivano Staccioli

Édité par Artus Films

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Le 30/05/2016
Critique

Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera

Sartana assiste à l’assassinat de Benson, un prospecteur. Il se rend aussitôt à Indian Creek, rencontrer la nièce du défunt, Abigail, afin de lui proposer d’acheter le terrain qu’elle vient d’hériter. Mais ce terrain intéresse plusieurs personnes, car il dispose d’une mine d’or : Lee Tse Tung, tenant d’une maison de jeux, et Hoffman, un banquier malhonnête. Sartana va devoir mener une lutte sans mercis et ainsi démasquer les meurtriers de l’oncle d’Abigail.

Dans Les Colts de la violence (1000 dollari sul nero) réalisé en 1966 par Alberto Cardone, le personnage interprété par Gianni Garko s’appelait Sartana Liston. Deux ans plus tard, le cowboy italien a perdu son nom de famille et devient juste « Sartana » dans Se incontri Sartana prega per la tua morte de Gianfranco Parolini, pour sa première aventure officielle. Au même titre que L’Homme sans nom incarné par Clint Eastwood et le Django de Franco Nero, une icône du western italien est née et Gianni Garko trouve ici son rôle le plus emblématique.

En 1969, le comédien reprend les éperons de Sartana dans Le Fossoyeur (Sono Sartana, il vostro becchino) de Giuliano Carnimeo, dans lequel Garko donne la réplique à Klaus Kinski. Si Sartana a été joué par d’autres comédiens comme George Martin, Jeff Cameron et William Berger, Gianni Garko reste le vrai Sartana à l’écran. Fort du triomphe du Fossoyeur, l’acteur et le réalisateur Giuliano Carnimeo se retrouvent pour Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera (Buon funerale amigos!… paga Sartana), qui n’est sans doute pas l’opus le plus réussi des aventures de Sartana, mais qui n’en demeure pas moins original dans son traitement et son badguy tenancier de casino asiatique qui cite Confucius chaque fois qu’il ouvre la bouche. Dans des décors assez pauvres voire peu reluisants, le film peine à trouver un rythme et se contente d’enchaîner les séquences, sans véritable moteur si ce n’est l’avidité des personnages. Cependant, Gianni Garko impose sans mal son charisme sauvage avec un nouveau look apporté à son personnage, toujours aussi énigmatique et qui semble posséder le don d’ubiquité. Le comédien est ici tiré à quatre épingles, blond, avec ses moustaches bien taillées, tout comme ses « basette » (ses favoris). Droit comme un i, il est ici quasi-intouchable et s’en tire autant grâce à son intelligence qu’à sa maîtrise du revolver et des cartes à jouer qui deviennent de véritables et redoutables étoiles de ninja entre ses mains. L’histoire n’est guère palpitante, notamment cet enjeu d’un territoire convoité pour la richesse qu’il renferme. Heureusement, Giuliano Carnimeo est loin d’être un manchot et gratifie le spectateur de quelques affrontements rudement bien emballés.

Sartana, qui a pour habitude de payer les funérailles de ceux qui sont tombés sous ses balles (d’où le titre), prend son temps de chercher l’or (« uniquement dans la poche des autres ») et se sort chaque fois des pièges tendus sur son chemin comme s’il anticipait les tirs de ses ennemis. Alors même si Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera n’est pas aussi culte que d’autres « westerns spaghetti » de l’époque, l’humour fonctionne, notamment dans une baston digne de celles qui ont fait la renommée du duo mythique Terence Hill & Bud Spencer, tout comme les séquences d’action. Un divertissement honnête rythmé par l’excellente composition de Bruno Nicolai, arrangeur d’Ennio Morricone, dont le « coucou » trotte encore en tête pendant longtemps.

Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera

Présentation - 4,5 / 5

Le DVD de Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera repose dans un boîtier Amaray classique. La jaquette, estampillée Western Européen, est très attractive avec un visuel élégant et vintage du plus bel effet. Le menu principal est fixe avec la composition de Bruno Nicolai en fond sonore.

Bonus - 3,0 / 5

Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera s’accompagne d’un diaporama d’affiches et de photos, mais aussi d’un lot de bandes-annonces et surtout d’une présentation du film par le dessinateur, scénariste de bandes dessinées et expert en cinéma de genre Curd Ridel (23’). Comme il a l’habitude de le faire, et pour notre plus grand plaisir, notre interlocuteur dresse surtout un portrait et la biographie des comédiens et de l’équipe derrière la caméra, tout en passant en revue quelques-unes de leurs oeuvres les plus marquantes. Curd Ridel situe également le film de Giuliano Carnimeo dans la « franchise » Sartana en notant également l’évolution du personnage de film en film.

Artus nous offre également un entretien croisé entre le réalisateur Giuliano Carnimeo et le comédien Gianni Garko (23’). Le premier parle de ses débuts dans le cinéma et de son arrivée dans le western, tandis que le second se penche sur l’évolution physique et psychologique du personnage de Sartana au fil de ses cinq épisodes officiels. La mise en scène, la photo, la musique de Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera sont ensuite passés au peigne fin.

Image - 3,5 / 5

Cette fois encore, ce master restauré édité par Artus Films est une réussite technique si l’on tient compte des conditions de tournage et de conservation des éléments après la sortie du film. Tout d’abord, la colorimétrie retrouve un certain éclat, surtout sur les séquences diurnes, même si elles sont quelque peu fanées. L’image est indéniablement nettoyée, quelques rares points et fourmillements demeurent constatables. Si certaines séquences sont plus altérées, les noirs et les contrastes affichent une nouvelle densité. Le piqué est plaisant et ajoutez à cela un grain d’origine respecté ainsi qu’un cadre 2.35 (16/9 compatible 4/3) détaillé et vous obtenez une belle copie, très stable, qui participe à la redécouverte de Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera.

Son - 3,5 / 5

L’éditeur propose les versions italienne et française en Dolby Digital 2.0. Passons rapidement sur cette dernière au doublage old-school (voir le doublage caricatural du personnage de George Wang) qui se concentre essentiellement sur le report des voix parfois au détriment des effets annexes et surtout de la musique de Bruno Nicolai. L’écoute est suffisante, hormis de légers grésillements et résonances. Mais la piste française n’est pas aussi fluide et homogène que la version originale, bien que le report des dialogues aurait pu être un peu plus ardent.

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm