Le Temps des vautours (1967) : le test complet du DVD

10,000 dollari per un massacro

Réalisé par Romolo Guerrieri
Avec Gianni Garko, Fidel Gonzáles et Loredana Nusciak

Édité par Artus Films

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Le 25/04/2016
Critique

Le temps des vautours

Manuel, un bandit mexicain évadé de prison, enlève la jolie Dolorès pour demander une rançon. Son père demande alors à Django, le redoutable chasseur de primes, de ramener sa fille. Ne reculant jamais devant un bon pactole, Django accepte, et se met aussitôt en chasse. Mais sa mission va prendre une tournure quelque peu inattendue.

Depuis trois ans et le succès international de Pour une poignée de dollars de Sergio Leone, le western italien est lancé dès 1964. Plus de 700 films vont être produits, la plupart pour une somme modique et un casting basé essentiellement sur des tronches plutôt que sur le talent des comédiens. Certains sont tombés dans l’oubli, d’autres ont su passer à travers les mailles du filet et demeurent de savoureux divertissements. C’est le cas pour le film qui nous intéresse, Le Temps des vautours (10,000 dollari per un massacro), réalisé en 1967 par Romolo Guerrieri (Les Sept colts du tonnerre, Johnny Yuma). Le personnage mythique de Django fait son apparition en 1966 dans le film éponyme de Sergio Corbucci, avec le mythique Franco Nero dans le rôle-titre. Après ce triomphe international, le rôle, ou plutôt le personnage ou même «  le nom  » qui sert plutôt d’accroche, est finalement repris dès l’année suivante dans Quelques dollars pour Django. Anthony Steffen y reprend le rôle désormais mythique du chasseur de primes. Le Temps des vautours est une nouvelle aventure - à défaut d’être une suite officielle - de Django.

Sans aucun doute, le film de Romolo Guerrieri est un des meilleurs westerns transalpins produit, réalisé et interprété à cette époque bénie du cinéma. Le charismatique Gianni Garko (ou Gary Hudson ici), plus connu pour son rôle tout aussi célèbre dans le genre de Sartana, s’impose sans mal et livre une formidable prestation. La séquence la plus connue du film est étonnamment celle où Django pleure la mort de la femme qu’il aimait après s’être fait avoir par sa cible prioritaire, Manuel Vasqiez. Ce dernier est incarné par Claudio Camaso, vu dans Contronatura d’Antonio Margheriti et La Baie sanglante de Mario Bava, qui était également le frère de Gian Maria Volontè. Il impose un bad guy singulier, aux yeux fardés de khôl, nemesis de Django, même si ce dernier n’est en aucun cas un saint ou un « héros ».

Western de vengeance, Le Temps des vautours subjugue du début - étrange, au bord de la mer avec le chant des mouettes ! - à la fin dans des décors presque post-apocalyptiques. Les costumes, les décors, la photographie, la musique lyrique de Nora Orlandi aux accents forcément morriconniens avec la récurrence d’une cloche qui tinte, les trompettes qui s’emballent et les vibrations du theremin, les affrontements mais aussi la psychologie des personnages, tout est soigné de A à Z tout en conservant un cachet modeste qui rend le film encore plus grand dans le genre série B. Un western au Rh+ en quelque sorte.

Le temps des vautours

Présentation - 4,5 / 5

Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier classique, est élégant et saura attirer l’oeil des passionnés du western. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 3,5 / 5

Le Temps des vautours s’accompagne d’un diaporama d’affiches et de photos, mais aussi d’un lot de bandes-annonces et surtout d’une présentation du film par le dessinateur et expert en cinéma de genre Curd Ridel (24’). Au cours de ce segment, notre interlocuteur dresse surtout un portrait et la biographie des comédiens et de l’équipe derrière la caméra, tout en passant en revue quelques-unes de leurs oeuvres les plus marquantes. Le réalisateur Romolo Guerrieri n’est évidemment pas oublié. Curd Ridel aborder le film qui nous intéresse, même s’il passe un peu de temps à paraphraser l’histoire.

Vous trouverez également un entretien croisé entre le cinéaste Romolo Guerrieri (né en 1931) et le comédien (né en 1935). Les deux artistes se remémorent le tournage du Le Temps des vautours et surtout de la célèbre séquence au cours de laquelle Django pleure des suites de l’attaque de la diligence. Le réalisateur partage également quelques souvenirs liés aux débuts de sa carrière en tant qu’assistant sur une quarantaine de films.

Image - 4,0 / 5

Ce master permet aux spectateurs de redécouvrir le film de Romolo Guerrieri dans les meilleures conditions techniques possibles. Les volontés artistiques du chef opérateur Federico Zanni sont respectées, tout comme le grain original heureusement conservé et élégant. Les noirs sont concis, la clarté fabuleuse, le piqué vif et acéré (plus probant après le générique), la restauration impressionnante, l’image stable, les détails sur le cadre large sont légion et les contrastes pointus, y compris sur les séquences en intérieur. Les couleurs sont ravivées, en en dépit de quelques fléchissements de la définition imputables à la mise en scène avec une caméra très mobile et des zooms intempestifs, la copie éditée par Artus Films est sans aucun doute une des plus belles de leur catalogue.

Son - 4,0 / 5

Les pistes italienne et française du Temps des vautours sont assez percutantes, sans souffle parasite, avec certes de légères saturations et des craquements sur la version française, mais l’ensemble demeure dynamique. Du point de vue technique, la version originale l’emporte sur son homologue, car plus aérée et fluide. Dans les deux cas, la partition de Nora Orlandi est excellemment délivrée et les affrontements pétaradants.

Le temps des vautours

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Franck Brissard
Le 26 avril 2016
Western de vengeance, Le Temps des vautours subjugue du début - étrange, au bord de la mer avec le chant des mouettes ! - à la fin dans des décors presque post-apocalyptiques. Les costumes, les décors, la photographie, la musique lyrique de Nora Orlandi aux accents forcément morriconniens avec la récurrence d’une cloche qui tinte, les trompettes qui s’emballent et les vibrations du theremin, les affrontements mais aussi la psychologie des personnages, tout est soigné de A à Z tout en conservant un cachet modeste qui rend le film encore plus grand dans le genre série B. Un western au Rh+ en quelque sorte.

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