Salvo (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Fabio Grassadonia
Avec Saleh Bakri, Luigi Lo Cascio et Sara Serraiocco

Édité par Blaq Out

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Le 30/07/2014
Critique

Salvo est un homme de main de la mafia sicilienne, taiseux, solitaire, froid, impitoyable. Alors qu’il s’introduit dans une maison pour éliminer un homme d’une bande rivale, il découvre Rita. La jeune fille est aveugle et assiste impuissante à l’assassinat de son frère. Quelque chose d’extraordinaire se produit lorsque Salvo décide de laisser la vie sauve à ce témoin. Désormais, hantés l’un et l’autre par le monde auquel ils appartiennent, ils sont liés à jamais.

Lauréat du Grand Prix de Semaine de la Critique du Festival de Cannes lors de sa 52ème édition, Salvo de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza est un premier long métrage exceptionnel. Relecture du film-noir, parfait thriller épuré, Salvo subjugue par son sens indéniable du cadre, la beauté de la photographie, sa direction d’acteurs irréprochable et ses comédiens exceptionnels et magnétiques, Saleh Bakri (comédien palestinien découvert dans La Visite de la fanfare) dans le rôle-titre et Sara Serraiocco dans celui de la jeune aveugle. Il y a à l’origine de ce long métrage, le court-métrage Rita, réalisé par les deux cinéastes en 2009, qui racontait l’histoire d’une jeune fille aveugle, élevée par une maman tyrannique contrôlant complètement sa vie. Jusqu’à une rencontre déterminante. Bien que les deux histoires soient différentes, nous retrouvions déjà quelques éléments-clés de Salvo, la jeune fille aveugle Rita, la ville de Palerme, et l’étranger qui s’introduit par effraction dans la maison.

Originaires de Palerme, les deux metteurs en scène ont donc naturellement placé l’histoire de Salvo dans la plus grande ville de Sicile. Sans fioritures et sans cliché, Fabio Grassadonia et Antonio Piazza donnent un étonnant aperçu de ce berceau de la mafia à travers un personnage atypique, qui grâce au jeu très inspiré de Saleh Bakri, révèle une humanité et un trouble sous une carapace glaciale. Nous suivons l’évolution des personnages sous un soleil de plomb, une atmosphère noire, lourde, poisseuse, malsaine, étouffante et violente savamment rendue par le choix des décors, une photographie presque désaturée et des dialogues réduits.

Aussi à l’aise dans les scènes d’action - la séquence d’ouverture est très impressionnante - que dans le drame psychologique, Fabio Grassadonia et Antonio Piazza ne cessent de déjouer les attentes des spectateurs - polar ? romance ? récit initiatique et quête de rédemption ? drame sensoriel ? - et s’imposent comme de véritables espoirs dans le panorama cinématographique transalpin.

Présentation - 4,5 / 5

L’éditeur soigne une fois de plus le service après-vente. Le DVD repose dans un très beau slim-digipack. Le visuel de l’affiche du film reprend celui de l’affiche du film, vraiment superbe. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 3,5 / 5

Critique et historien du cinéma, délégué général de la Semaine de la critique en avril 2011, Charles Tesson présente Salvo (6’). Notre interlocuteur indique comment le film de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza a été sélectionné puis récompensé à l’unanimité par le Label Europa Cinema, le Grand Prix Nespresso et le prix Révélation France 4 au festival de Cannes en 2013. Charles Tesson croise ensuite la fond avec la forme, indique que le film a eu beaucoup de mal à trouver des financements.

S’ensuit un superbe court-métrage (20’), Rita, réalisé en 2009 par Fabio Grassadonia et Antonio Piazza. A l’origine de Salvo, ce film raconte l’histoire Rita, née aveugle, est élevée par une maman tyrannique contrôlant complètement sa vie. Alors que sa mère s’absente, Rita rencontre un garçon qui a trouvé refuge dans leur appartement après une altercation. Blessé, Rita lui porte secours et lui demande ensuite de l’emmener à la mer où elle découvre la signification du mot liberté. D’une rigueur irréprochable, singulier, ce court-métrage est à ne pas manquer !

Image - 4,0 / 5

Blaq Out nous propose un très beau master de Salvo. Respectant les volontés artistiques des réalisateurs et de leur directeur de la photographie Daniele Ciprì, remarqué pour son travail sur les films Vincere et La Belle endormie de Marco Bellocchio, la copie affiche une colorimétrie soignée, des contrastes de belle tenue, un grain cinéma palpable et un piqué plutôt ferme, mais qui reste sensiblement émoussé sur les séquences sombres. L’image est propre, sans fioritures, les gros plans impressionnent par leur précision (voir le visage de Saleh Bakri) et la clarté - le soleil de Palerme est palpable tout du long - est de mise. Les scènes en extérieur impressionnent par leur belle luminosité et leurs teintes chatoyantes, tandis que le cadre large ne manque pas de détails.

Son - 4,0 / 5

Quatre choix possibles, une écoute frontale riche et dynamique en Stéréo française ou italienne, ou alors une spatialisation concrète et un plus grand confort acoustique en Dolby Digital 5.1. Dans tous les cas, l’écoute demeure ardente, fait une large place aux dialogues tout en mettant à l’avant la musique du film. Les effets latéraux et ambiances naturelles pointent habilement le bout de leur nez, le caisson de basses intervient aux moments opportuns. Evitez tout de même la version française qui dénature le jeu des comédiens, même s’il n’y a pas beaucoup de dialogues. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : © Blaqout

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 28 juillet 2014
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