Nazis, un avertissement de l'histoire (1997) : le test complet du DVD

Cette minisérie documentaire retrace les étapes de la montée du nazisme : la création, en 1920, du parti NSDAP (National-Sozialiste deutsche Arbeiter Partei - parti des travailleurs), l’accession d’Adolph Hitler à la Chancellerie de l’Allemagne fin janvier 1933, l’annexion de l’Autriche et des Sudètes en 1938. L’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 conduit le Royaume Uni et la France à déclarer la guerre à l’Allemagne dès le 3 septembre. Les temps deviennent plus durs pour Hitler quand l’URSS dénonce le pacte de non-agression pour l’invasion de son territoire par la Wehrmacht. Le document témoigne des atrocités commises contre les populations des pays de l’est, notamment avec la mise en place de la « solution finale » visant à l’élimination des Juifs d’Europe, des Tsiganes et des bolchévistes. Le recul du front de l’est devant les assauts de l’Armée Rouge, les avancées des Américains en Italie, qui change de camp après la destitution de Mussolini, puis l’ouverture d’un nouveau front à l’ouest modifient la donne et conduiront à la capitulation le 8 mai 1945.

Le titre de ce documentaire de la BBC, Nazis, un avertissement de l’Histoire, est tiré d’une citation du philosophe Allemand Karl Jaspers, privé de sa chaire par les nazis : « Ce qui est arrivé constitue un avertissement. L’oublier, c’est se rendre coupable. Cela est arrivé et peut encore arriver, à tout moment. »

Ce documentaire écrit, réalisé et produit par Laurence Rees en 1997, avec l’assistance du professeur Ian Kershaw, consultant, diffusé par la BBC, a reçu les BAFTA Awards de la meilleure série documentaire en 1998.

Chacune des six parties s’ouvre sur les choeurs du deuxième mouvement du Deutches Requiem de Brahms : « Denn alles Fleisch es ist wie Gras… » « Car toute chair est comme l’herbe et toute la gloire de l’homme, comme la fleur de l’herbe : l’herbe sèche et sa fleur tombe. »

La densité du commentaire de Laurence Rees (ici dans une adaptation française faite à la demande des chaînes Planète) exige une attention soutenue, mais donne, en un peu moins de six heures, une vision assez extensive des faits historiques et des circonstances qui les ont favorisés. Par exemple, la première partie, L’ascension au pouvoir, rappelle avec une grande clarté les facteurs qui ont permis à Hitler d’accéder à la tête du pays et les raisons pour lesquelles il a obtenu le soutien du peuple à ses menées monstrueuses. Le commentaire est illustré d’archives filmées en couleurs et noir et blanc, particulièrement bien sélectionnées pour leur pertinence et, aussi, pour leur bonne qualité technique d’ensemble. Des prises de vue récentes des lieux où se sont déroulés les faits s’y ajoutent utilement.

Les nombreux entretiens, enregistrés en 1997, transmettent le témoignage direct des victimes survivantes sur l’inimaginable.

On note aussi que ceux qui étaient du côté des bourreaux, qu’ils aient directement participé aux exactions, les aient approuvées ou seulement tolérées, disent n’éprouver aucun sentiment de culpabilité ; tout au plus certains reconnaissent-ils la gravité des faits, mais disent n’avoir pu faire autrement qu’obéir… ou se taire. Voilà qui contraste avec le sentiment, assez répandu, de culpabilité chez leurs descendants, thème d’un autre documentaire : Descendants de nazis : l’héritage infernal.

Nazis, un avertissement de l’Histoire est probablement le meilleur documentaire jamais réalisé sur le sujet.

Test effectué sur check disc.

Les six parties de 48 minutes sont logés sur deux DVD proposés dans un keep case.

Le menu animé et musical donne accès à des sous-titres pour malentendants. Une seule version audio : l’adaptation française.

On n’attend pas nécessairement de suppléments à un documentaire. Le seul bonus se limite ici à un court extrait de deux autres documentaires de Laurence Rees, Auschwitz, les Nazis et la solution finale et Adolf Hitler, du charisme au chaos.

L’image des enregistrements récents, au format 1.33, le même que celui des archives, en noir et blanc et en couleurs est parfois un peu délavée. Les grands aplats, les ciels, par exemple, laissent paraître un léger bruit vidéo. La qualité des images d’archives varie mais, dans l’ensemble, est très correcte.

Le son DD 2.0 délivre les commentaires avec une clarté suffisante, mais on pourra regretter qu’il ne flatte pas beaucoup l’accompagnement musical, un peu étouffé. Les archives sonores sont d’une qualité plus aléatoire, souvent affectées par des saturations.

Crédits images : © Koba Films