Workers (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Jose Luis Valle
Avec Jesus Padilla, Susana Salazar et Barbara Perrin Rivemar

Édité par Blaq Out

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Le 10/07/2014
Critique

Rafael et Lidia ont été en couple autrefois, et bien qu’ils ne se soient pas revus depuis des années, leurs vies demeurent intimement entrelacées par la monotonie hypnotique de leur travail et par le souvenir de leur enfant disparu. Rafael occupe un emploi de balayeur depuis 30 ans dans la même fabrique d’ampoules électriques. A la veille de prendre sa retraite, cet employé fidèle apprend que son patron ne lui versera aucune pension car il est immigrant non déclaré… De son côté, Lidia fait partie des sept employés qui entourent et soignent une vieille mexicaine fortunée qui n’a d’yeux que pour son chien.

Il y a des films dont nous n’attendons pas forcément grand-chose et qui une fois terminés vous remplissent le coeur d’une joie indéfinissable. C’est le cas de Workers, réalisé par José Luis Valle, cinéaste né au Salvador, qui signe son premier long métrage après un documentaire et trois courts-métrages. Tourné dans la ville mexicaine de Tijuana, Workers dépeint le quotidien d’une poignée de personnages, en particulier deux, un homme et une femme, autrefois mariés, séparés par un drame il y a trente ans, qui mènent leur vie chacun de leur côté dans cette ville proche de la frontière avec les Etats-Unis.

Principalement connue pour être l’étape centrale du passage des drogues à la frontière mexicano-américaine, Tijuana est une ville que José Luis Valle connaît bien puisqu’il y vit. Mais ici point de cartels à l’horizon - sauf à la télévision où les infos s’enchaînent dans l’indifférence générale - puisque le metteur en scène se focalise sur les petites gens qui tentent de s’en sortir. Le réalisateur aime sa ville et souhaite la montrer sous un angle différent, même si Workers demeure une fable sociale rendant compte des difficultés des classes les plus démunies.

Avec une économie de dialogues, un sens inouï du cadre (les images sont superbes), de la mise en scène et de la direction d’acteurs - tout épatants - José Luis Valle dresse le portrait croisé d’êtres simples, des héros de tous les jours, du réel, qui touchent à l’universalité. Même si le personnage de Rafael est un salvadorien immigré et illégal confronté à une situation qui le dépasse, cela ne l’empêche pas de rester digne et de continuer à se battre pour survivre. Il en est de même pour Lidia, femme de ménage qui se retrouve confrontée face à une situation pour le moins singulière. Suite au décès de la vieille dame fortunée qui l’employait, Lidia doit continuer à servir l’unique légataire testamentaire… la chienne tant adorée de sa maîtresse disparue. C’est seulement à la mort - naturelle est-il précisé dans le testament - du lévrier que les employés seront libres de se partager le pactole. Mais bon, un accident est si vite arrivé et la vengeance est un plat qui se mange froid…

Burlesque, drôle, émouvant, subtile, décalé, grinçant et pourtant réaliste sur la lutte des classes, Workers est un véritable rayon de soleil venu tout droit du Mexique, qu’il serait vraiment dommage de bouder, surtout quand l’été fait grise mine.

Édition - 7,25 / 10

L’éditeur soigne une fois de plus le service après-vente. Le DVD repose dans un très beau slim-digipack. Le visuel de l’affiche du film n’a certes pas été repris, mais celui concocté pour cette édition est vraiment superbe. Le menu principal est fixe et musical.

En guise d’interactivité, Blaq Out, nous gratifie de quelques scènes coupées (8’) qui prolongent un peu le quotidien professionnel des deux personnages principaux, ainsi que le départ de Lidia.

C’est rare mais il faut bien l’avouer, nous sommes ici en présence d’un fabuleux master SD qui n’a absolument rien à envier à une édition HD. Le rendu, même en DVD, demeure spectaculaire. Les contrastes affichent une densité ahurissante, la clarté est de mise, la colorimétrie brille de mille feux (le bleu est omniprésent), le relief est incroyable sur le cadre large et le piqué aussi acéré que si nous étions en présence d’un Blu-ray. De jour comme de nuit, en extérieur comme en intérieur, l’ensemble demeure flatteur pour les yeux. Cette resplendissante copie démontre tout le potentiel d’un DVD traditionnel quand un éditeur y met vraiment les moyens.

Contrairement à ce qui est indiqué sur le verso du slim-digipack, point de mixage Dolby Digital 5.1, mais uniquement une piste Stéréo ! C’est bien dommage d’ailleurs, tant le réalisateur accorde beaucoup d’importance aux sons qui environnent les personnages principaux durant leur boulot et pérégrinations. Cependant, le mixage proposé demeure de fort bon acabit en restituant les dialogues et les ambiances avec vigueur et une immersion palpable, les effets annexes étant de leur côté fluides et nets.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Blaq Out

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
7,25 / 10
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Franck Brissard
Le 9 juillet 2014
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