Sex is Comedy (2002) : le test complet du DVD

Réalisé par Catherine Breillat
Avec Anne Parillaud, Grégoire Colin et Roxane Mesquida

Édité par Éditions Montparnasse

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Le 04/04/2003
Critique

Une grande plage déserte, à marée basse, battue par un vent froid, sous la lumière hésitante d’un soleil hivernal.

C’est ce décor qui va servir à créer l’illusion, avec l’aide des projecteurs, du chaud soleil d’été sous lequel une adolescente va bientôt, pour la première fois, « connaître l’amour ». La scène-clé du film sera celle, tournée plus tard, où la jeune fille « perdra sa virginité ».

Mais voilà : les acteurs (interprétés par Roxane Mesquida et Grégoire Colin) ne s’aiment pas… On peut même dire qu’ils se détestent ! « Il ne sait pas embrasser ! », « Elle ne veut pas qu’on l’embrasse ! ». Pour corser l’affaire, ils refusent de se déshabiller : pas prévu par leur contrat !

Commence alors un jeu, une sorte de marivaudage quasi- pervers, entre Jeanne, la réalisatrice, et les deux acteurs, où alternent soumission et domination, considération et mépris, compliments et insultes, sympathie et indifférence, franche collaboration et petits chantages, séduction et rejet, douceur et brutalité, amour et haine.

Mais est-ce vraiment un jeu, une manipulation, ou les personnages ne sont-ils pas, plutôt, prisonniers de leur caractère, de leurs sentiments et de leurs émotions ?

C’est quand les acteurs semblent être enfin, tant bien que mal, dans l’état d’esprit qui pourrait convenir à la scène- clé, que la réalisatrice, au pied du mur, se trouve soudain au bord un vide angoissant : elle n’a plus la moindre idée pour le tournage ! Comment va-t-elle réussir à « inventer » la réalité ?

Catherine Breillat s’est certainement beaucoup livrée en écrivant scénario et dialogues, puis en tournant ce « film sur le film ». D’où l’impression de réalisme ressentie, tout au long. La délicate évocation des rapports complexes entre acteurs et réalisateurs, présentée avec une grande pudeur, doit beaucoup à la l’intelligence et à la finesse des dialogues qui sonnent toujours juste.

Coup de chapeau à Anne Parillaud ! Elle tient probablement là le meilleur rôle d’une déjà longue carrière, entreprise à l’âge de 17 ans. Un hommage sans réserves, aussi, au soin apporté (c’était l’occasion ou jamais)… à la direction d’acteurs !

L’aspect documentaire ajoute à l’intérêt du film, qui donne à voir l’envers du décor, avec tous les métiers (électriciens, menuisiers, machinistes, maquilleuses…) sollicités par le tournage d’un film, fût-il aussi intimiste que celui-ci, avec seulement trois personnages.

Si vous aimez, offrez-vous les deux autres films de Catherine Breillat déjà disponibles sur DVD : Romance (1999) et A ma soeur ! (2001), dont le tournage lui a inspiré « Sex is Comedy ».

Présentation - 2,0 / 5

Les menus sont spartiates, fixes et muets. Le film est divisé en 9 chapitres, sans titres.

Suppléments à peu près inexistants : on ne peut que regretter que l’éditeur n’en ait pas fait plus, ne serait-ce qu’un tout petit peu.

Ne vous laissez toutefois pas rebuter : encore une fois, les qualités intrinsèques du film rachètent l’indigence de l’édition.

Bonus - 1,5 / 5

Plus que squelettiques ! Ne cherchez pas le making of du making of : il n’y est pas, même « caché » dans le recoin d’un des menus ! Tout tient, comme ça, sur la simple couche du format DVD5.

Il faudra donc vous contenter du peu qui nous est offert :

Une bande-annonce du film (8’36”), en format 1.85:1 … quand même !

Et, aussi, deux autres bandes-annonces, celles de Romance et de A ma soeur !, également proposés par les Éditions Montparnasse.

Pour diminuer un peu votre frustration, il ne vous reste plus qu’à aller sur le site officiel du film qui vaut une visite, à l’adresse sexiscomedy.com

Image - 4,5 / 5

Un léger grain adoucit les visages, souvent filmés en gros plan. Les couleurs sont fines, bien étalonnées, dans des tonalités atténuées qui servent le caractère intimiste du film.

Pas de défaut de compression visibles.

Son - 4,5 / 5

Le son stéréo surround est clair, avec peu de bruits parasites et sans grands effets, qui ne seraient pas de mise pour ce genre de film.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic 36PG50F 16/9 82 cm
  • Philips 957
  • Panasonic 36PG50F
  • Enceintes frontales Energy XL-16B, arrières Sony SS-SR15, Caisson de graves Pioneer S-W150-S