Top Secret (1974) : le test complet du DVD

The Tamarind Seed

Réalisé par Blake Edwards
Avec Julie Andrews, Omar Sharif et Anthony Quayle

Édité par Elephant Films

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Le 29/09/2014
Critique

Lors de ses vacances aux Antilles, Judith Farrow, une séduisante veuve qui travaille pour le Ministère des Affaires Etrangères britanniques, tombe éperdument amoureuse de Feodor Sverdlov, attaché militaire de l’ambassade soviétique à Paris. Cette histoire naissante inquiète au plus haut niveau leur hiérarchie respective qui soupçonne le couple de vivre une relation fictive. Essayant de prouver leur bonne foi, les deux amants découvrent involontairement qu’un agent double s’est infiltré dans les hautes sphères du pouvoir britannique, leurs vies sont désormais menacées.

Blake Edwards n’est pas que le réalisateur de comédies mythiques et désopilantes comme les Panthère rose, du moins jusqu’à La Malédiction de la Panthère rose en 1978, Vacances à Paris, Qu’as-tu fait à la guerre, papa ?, La Party et Boire et Déboires. C’est aussi le metteur en scène de films plus « sérieux » comme Deux hommes dans l’ouest, Le Jour du vin et des roses, Opération clandestine, mais aussi ce fameux et méconnu Top Secret - The Tamarind Seed.

Cet opus de Blake Edwards lorgne d’emblée sur les James Bond qui trône depuis dix ans au top du box-office mondial. Il faut d’ailleurs voir le magnifique générique d’ouverture créé par l’immense Maurice Binder, d’autant plus que l’extraordinaire musique de John Barry fait immédiatement le lien, tout comme la calligraphie des credits. Néanmoins, Blake Edwards se détache presque immédiatement de cette référence en se focalisant sur son couple star. Sa compagne, Julie Andrews (émouvante, séduisante, sexy) et Omar Sharif (troublant, ambigu) bouffent l’écran et c’est avant tout l’histoire d’amour et le drame romantique des personnages qui intéresse le cinéaste, plutôt que le thriller d’espionnage proprement dit.

Adapté du roman d’Evelyn Anthony, Top Secret vaut essentiellement pour le soin et l’élégance apportés à la mise en scène, à l’atmosphère troublante distillée tout du long et au jeu de séduction auquel se livrent les protagonistes. Car il faut bien admettre qu’à côté de ça, Top Secret est un film bavard, trop peut-être, le rythme est lent et l’intrigue part un peu dans tous les sens.

En grand professionnel, Blake Edwards parvient à ne pas trop paumer le spectateur en cours de route avec tous ces personnages qui gravitent et s’agitent autour du noyau central. Si cet homme et cette femme, deux solitudes qui se rencontrent et vont se confesser l’une à l’autre, ne demandent qu’à s’aimer pleinement et librement, ce sont deux forces opposées, deux pays qui voient d’un mauvais oeil cette passion - platonique, d’où une tension sexuelle permanente - tout en songeant naturellement à ce qu’ils pourraient en tirer chacun comme avantage dans ce contexte de Guerre froide. A ce titre, saluons la performance magistrale d’Anthony Quayle (Les Canons de Navarone, Lawrence d’Arabie, La Chute de l’Empire romain) qui orchestre cette surveillance rapprochée avec une férocité rentrée.

S’il est indéniable que Blake Edwards était plus à l’aise dans le registre de la comédie, au moins Top Secret démontre que le réalisateur en avait sous le capot pour signer un grand film de genre. Malgré ses défauts, Top Secret demeure une véritable curiosité, pas inoubliable certes, mais loin d’être désagréable.

Édition - 5,75 / 10

Le visuel de la jaquette est très attractif et saura titiller l’oeil des cinéphiles. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné. Le menu principal est vieillot, minimal, animé et musical. Tout cela sent la récup’ pour la vague Opération Guerre froide puisqu’Elephant avait déjà édité Top Secret en 2006.

Quelques « faux » bonus s’ajoutent à la déconvenue : des liens internet et une « bande-annonce » constituée uniquement d’un montage d’extraits du film en version française.

Point de surprise concernant l’image, il s’agit du même master édité il y a quelques années par notre éléphant préféré. Autrement dit un master suranné aux couleurs ternes. La première partie du film est la pire. Le grain est mal géré, tout comme les contrastes avec des noirs tirant sur le bleu, l’image est poreuse, les pixels, moirages, défauts de compression et fourmillements s’accumulent. Cela gêne même le splendide générique « jamesbondien » concocté par Maurice Binder ! Certes, cela s’arrange quelque peu après, mais les visages manquent singulièrement de détails et le piqué de mordant.

Jaquette mensongère… Alors que le verso nous indique une version française Dolby Digital 5.1, nous nous retrouvons avec une piste Dolby Digital Mono 2.0 comme pour la version originale ! Privilégiez évidemment cette dernière, plus équilibrée et riche que la langue de Molière qui mise avant tout sur le report des voix, parfois au détriment des effets annexes. Dans les deux cas, la propreté est de mise et la composition de John Barry est savamment délivrée.

Crédits images : © Elephant Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm