Under the Skin (2013) : le test complet du DVD

Une extraterrestre arrive sur Terre pour séduire des hommes avant de les faire disparaître.

Lost in science fiction

Avec un tel synopsis et le fait que Scarlett Johansson incarne cette extraterrestre, les fantasmes s’emballent vite…

Mais c’est sans compter Jonathan Glazer, le réalisateur de Under the Skin, un cinéaste rare (3ème long métrage en 13 ans) venu du clip de et de la pub, dont l’oeil et l’imagerie fascinent autant qu’ils peuvent déranger.

Après Ben Kingsley dans Sexy Beast et Nicole Kidman dans Birth, Glazer a donc séduit une autre star d’Hollywood en la personne de Scarlett Johansson, pourtant habituée ces derniers temps aux blockbusters qui tachent et l’entraîne dans le trip initiatique de cette créature venue d’ailleurs pour consommer du mâle et qui va peu à peu être rattrapée par la « forme » prise pour accomplir sa mission.

Séquence d’ouverture du film, musique hypnotique, explications éparses, imagerie choc… il est impossible de ne pas sentir le spectre de Stanley Kubrick dans Under the Skin. Des sensations viscérales proches de celles ressenties à la projection de 2001 : L’Odyssée de l’espace ou Shining, se manifestent inévitablement et hypnotisent l’esprit.

Homme d’image et d’effets spéciaux « live », Glazer fournit à Scarlett Johansson un terrain de jeu extraordinaire, entre plans hyper léchés et séquences en caméras cachées, la propulsant dans le « réel » et donnant ainsi un caractère presque documentaire à Under the Skin. Dans ce double environnement, Johansson donne de sa personne, au sens propre comme au figuré, et subjugue autant le spectateur que ses proies…

Il ne reste plus qu’à espérer que Jonathan Glazer ne passe pas encore 10 ans à préparer son film suivant.

Testé sur un check disc, Under the Skin est proposé dans un DVD fort classique. La qualité technique est tout à fait correcte et les menus plongent tout de suite dans l’ambiance du film.

En guise de bonus, on trouve deux modules. Le premier est une présentation/spoiler du film par Olivier Père, Directeur Général délégué d’ARTE France Cinéma, qui donne une analyse assez pointue et éclairée, et confirme la parenté cinématographique avec une partie de l’univers de Kubrick. Le second est un module d’interviews de l’équipe du film dont Jonathan Glazer peu avare de détails sur son inspiration et son processus créatif. Passionnant.

L’encodage de ce DVD est très bonne tenue et aucun plan n’est trahi par la définition du support, notamment la photographie qui tend énormément vers le noir et l’ombre et pourrait facilement être le théâtre d’artefacts de compression.

Aussi importante que dans un Kubrick ou un Lynch, la bande sonore de Under the Skin se doit d’être entendue dans son mixage original 5.1 afin de plonger dans toutes les ambiances, qu’elles soient tonitruantes comme au bord de la mer déchaînée ou éthérées comme lors des séquences de « consommation ». Une piste supplémentaire en 2.0 est proposée mais n’offrira que la moitié des sensations. Pas de version française pour ce film aux dialogues peu nombreux.

Crédits images : © Seventh Kingdom 2013