A la recherche de Vivian Maier (2013) : le test complet du DVD

L’incroyable histoire d’une mystérieuse inconnue, photographe reconnue aujourd’hui comme l’une des plus grandes Street Photographers du 20ème siècle. Née à New York, d’une mère française, avant de résider à Chicago, Vivian Maier était inséparable de son Rolleiflex et prit tout au long de son existence plus de 100 000 photographies sans jamais les montrer. Pour être libre d’exercer son art quand elle le voulait, Vivian Maier fut une nanny excentrique toute sa vie. Cachées dans un garde-meuble, c’est par hasard que John Maloof mit la main sur les photos de Vivian Maier en 2007. Depuis, il n’a cessé de chercher à mettre en lumière son travail et les expositions se multiplient partout dans le monde.

C’est un véritable coup de foudre ! Coréalisé par John Maloof et Charlie Siskel, A la recherche de Vivian Maier raconte l’histoire d’un agent immobilier d’une vingtaine d’années, John Maloof, qui dans le cadre d’une recherche de photographies destinées à illustrer un livre d’histoire qu’il écrit, découvre par hasard en 2007 lors d’une vente aux enchères à Chicago un carton rempli de négatifs qui appartenaient à une certaine Vivian Maier (1926-2009), une nounou anonyme derrière laquelle se cachait en réalité une véritable photographe de rue. Autodidacte, elle profitait des promenades avec les enfants qu’elle gardait pour capturer la vie urbaine grâce à son appareil Rolleiflex.

Subjugué par les photos prises par cette inconnue, John Maloof commence alors une longue enquête pour d’une part réunir le travail de Vivian Maier, et d’autre part pour découvrir qui était l’auteur de ces magnifiques clichés, mais aussi la raison pour laquelle son travail demeurait jusqu’alors inconnu, et enfin pour faire découvrir Vivian Maier à travers le monde. Rapidement, John Maloof parvient à réunir les archives, les biens, les curiosités de Vivian Maier, 100.000 négatifs, 700 rouleaux de pellicule couleur, 2000 rouleaux N&B non développés, des centaines de cassettes audio comprenant des témoignages de Vivian Maier, 150 films en 8mm et 16mm, des milliers de souvenirs conservés comme des tickets de caisse, des étiquettes de bouteilles…

Désireux de réaliser un documentaire sur Vivian Maier, John Maloof prend contact avec Charlie Siskel, complice de Michael Moore sur L’Amérique de Michael Moore - l’incroyable vérité et Bowling for Columbine, pour l’aider à concrétiser ce projet. Ce véritable travail d’investigation est absolument passionnant. Nous suivons John Maloof, qui intervient face-caméra, à travers sa quête, ses entretiens avec ceux qui ont connu Vivian Maier (et qui ne savaient rien de son don artistique), ses voyages à travers le monde, y compris dans un petit patelin français, Saint-Bonnet-en-Champsaur, dans les Hautes-Alpes, où a grandi Vivian Maier. Charlie Siskel suit le processus de recherche de John Maloof.

Tandis que les extraordinaires photographies et les films de Vivian Maier illustrent ce documentaire, l’étau se resserre et un portrait entier du personnage se dessine, y compris sa face sombre, excentrique, mystérieuse, inquiétante même, toujours fascinante. La vie et l’oeuvre de Vivian Meier se croisent habilement à travers ce documentaire prenant comme un thriller, qui subjugue du début à la fin. La photographe accède enfin à la reconnaissance publique et critique internationale puisque de nombreuses expositions qui lui sont consacrées fleurissent aujourd’hui aux quatre coins du monde.

L’éditeur soigne une fois de plus le service après-vente. Le DVD repose dans un superbe slim-digipack, très élégant, jusqu’à la sérigraphie du disque. Le visuel de l’affiche du film reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est quant à lui fixe et musical.

Blaq Out livre un entretien avec le réalisateur Charlie Siskel (11’), enregistré à l’occasion de la sortie d’A la recherche de Vivian Maier en France. Si vous avez vu le film avant, vous n’apprendrez finalement pas grand-chose sur l’histoire de Vivian Maier puisque Charlie Siskel se contente essentiellement de revenir sur des points abordés dans son documentaire.

En revanche, l’autre supplément demeure indispensable puisqu’il s’agit de films Super 8 de Vivian Maier (12’). Quand on connaît la tonne d’archives retrouvées, c’est avec un mélange d’exaltation et de frustration que l’on découvre ces films en couleurs, puisque nous nous trouvons devant une infime partie d’un trésor que l’on imagine immense.

Les credits du DVD sont également disponibles.

L’image est éclatante et propre, l’encodage est solide et le piqué demeure mordant tout du long. Chaque plan est soigné, la définition demeure claire et la colorimétrie riche. Les protagonistes sont sans cesse mis en valeur et les contrastes affirmés. Un conseil, faites quelques arrêts sur image sur les extraordinaires clichés présentés afin de pouvoir les examiner et les apprécier.

La piste Dolby Digital 5.1 a beau présenter une belle ouverture des enceintes, l’essentiel du mixage demeure essentiellement canalisé sur les frontales et la centrale. Cette dernière exsude sans mal les propos des intervenants, tandis que la balance des enceintes avant se révèle dense et équilibrée. En revanche, les latérales n’ont que peu d’occasions d’intervenir. L’écoute demeure riche mais n’hésitez pas à sélectionner immédiatement la piste stéréo, qui offre une densité acoustique encore plus flagrante et surtout largement suffisante pour un film de ce genre.

L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Vivian Maier/Collection John Maloof Courtesy Howard Greenberg Gallery, New York Les Douches La Galerie, Paris - © Ravine Pictures, LLC