Minority Report (2002) : le test complet du DVD

Édition Single

Réalisé par Steven Spielberg
Avec Tom Cruise, Colin Farrell et Samantha Morton

Édité par 20th Century Studios

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Le 04/05/2003
Critique

John Anderton croit dur comme fer au principe sur lequel repose son département Precrime : 3 médiums précognitifs prédisent les crimes et permettent l’arrestation des meurtriers avant même leur passage à l’acte. Sa vision des choses va être chamboulée lorsque, pourchassé lui-même pour un meurtre qu’il est censé commettre, il va découvrir le point faible de la théorie (le rapport minoritaire du titre).

La mauvaise façon (entendez celle qui déçoit) d’appréhender « Minority Report » serait d’y rattacher l’auteur de la nouvelle sur laquelle le scénario est basé. Philip K. Dick, l’un des plus illustres auteurs de science-fiction, a laissé à sa mort en 1982 l’une des oeuvres les plus marquantes du genre, où la réalité ne semble qu’une illusion génératrice de mondes subjectifs. Citons pour les intéressés, outre les titres dont ont été tiré les films Blade Runner ou Total Recall : « Ubik », « Le maître du haut- château » ou « Le temps désarticulé ».

Non pas que la « trahison » soit manifeste : la philosophie de P.K. Dick émerge sous différents aspects (le libre-arbitre existe-t-il ?), mais elle se trouve la plupart du temps perdue entre deux scènes d’action surboostées, et par là-même perd grandement de son impact intellectuel.

La bonne façon (entendez la plus jouissive) d’apprécier le film serait d’y voir un blockbuster hollywoodien (avec sa dose de scènes d’action bourrées d’effets spéciaux) réalisé par un Steven Spielberg donnant libre court à sa maestria technique.

De ce point de vue, le film remplit parfaitement son contrat, et les 45 premières minutes ne laissent aucun répit (même si la suite laisse un peu sur sa faim après un tel démarrage). Spielberg semble décider de se lâcher, et nous emballe des séquences sidérantes de maîtrise cinématographique (au hasard : l’hallucinant plan-séquence des spyders, ou encore le plan emblématique de Anderton et la précog Agatha en profils opposés, visualisant leur incompréhension mutuelle).

L’analyse de la mise en scène très travaillée du réalisateur (passant par une photographie glaciale et limitant les gammes de couleurs, et par des plans travaillés à l’extrême) fait le bonheur des critiques spécialisés, qui y voient (à juste raison) le changement qui semble s’opérer dans la filmographie de Spielberg, laissant tomber son tiraillement entre films « sérieux » et pur divertissement pour laisser libre court à ses propres envies, détachées des contraintes du système hollywoodien.

Le spectateur lambda (la grosse majorité, donc) passera quant à lui quelque peu à côté de ces interprétations, et profitera certes d’un vrai spectacle (amplifié par une interprétation réussie de Tom Cruise permettant l’identification à son personnage), mais perdra au final une réelle réflexion sur des sujets abordés (l’avenir est-il pré-programmé ? l’utilisation excessive et le pouvoir de l’image).

« Minority Report » permettra à chacun d’y prendre (ou d’y laisser) ce qu’il sera venu chercher. Mais n’est-ce pas là, au fait, l’apanage des grands du 7ème art ?

Présentation - 3,5 / 5

Le seul DVD-9 se trouve dans un étui Amaray classique, avec jaquette imprimée des deux cotés.

Les menus (sonorisés en 5.1) sont très travaillés et s’intègrent parfaitement dans le visuel du film. Le chapitrage est animé et sonorisé.

Cette édition single est totalement nue en suppléments : les fans du film devront se rabattre sur Minority Report (la critique est ici).

Bonus - 0,0 / 5

Pas de bonus, et donc un zéro absolu pour la note. Ca peut paraître injuste, mais c’est conforme au contenu de cette édition single. Et comme M. Spielberg n’a pas enregistré de commentaire audio…

Image - 5,0 / 5

Inutile de pinailler : le résultat est parfait.

L’image est totalement fidèle à la vision en salles (au risque d’en déstabiliser certains) : le grain voulu est bien là, et l’aspect décoloré et saturé amplifiés par le passage en numérique.

La copie est sans défaut, la définition est pointue et la compression sans défaut.

Je le répète : du tout bon !

Son - 4,5 / 5

Les versions Dolby Digital sont savamment dosées, proposant un très juste milieu entre débordement sonore et justesse dans l’utilisation des différents canaux. La musique de John Williams est particulièrement mise en valeur.

La VF DTS (mi-débit) en rajoute légèrement dans la puissance et la précision. Ceci dit, on aurait largement préféré la VO…

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Barco Ciné6, écran Oray
  • Toshiba SD-500
  • Denon AVR3700
  • Pack enceintes Solid S100 - caisson de graves Solid SB100
Note du disque
Avis

Moyenne

3,8
5
9
4
3
3
3
2
0
1
3

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ouioui
Le 15 février 2015
Pas de commentaire.
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JCL83
Le 24 décembre 2010
Ne devrait etre vendu que dans les pays anglophones!!!!
Domage avec un son HD, j'aurais bien acheté, remarque du coup je fais des economies!!!
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Stéphane Leblanc
Le 4 mai 2010
Pas de commentaire.

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