Girls - L'intégrale de la saison 3 (2014) : le test complet du DVD

Hannah, Jessa, Shoshanna et Marnie ont bien du mal à grandir, à sortir de leur chrysalide d’adolescentes pour se muer en adultes. Jessa, dès l’ouverture de la saison, sème la pagaille dans le centre de désintoxication où l’a conduit son penchant pour l’alcool et les paradis artificiels…

Bravant l’interdiction des cumuls, Lena Dunham, 29 ans, est tout à la fois, la créatrice et showrunner de la série Girls, sa productrice exécutive, la réalisatrice de nombreux épisodes et l’interprète du rôle principal ! Elle a trouvé le solide appui de John Apatow, coproducteur de deux des meilleures séries sur l’adolescence : Moi Angela, 15 ans (My So-Called Life, qui aura mis presque… quinze ans (!) à arriver en France) et Freaks and Geeks (1999), qui n’a toujours pas traversé l’Atlantique.

Toujours aussi fauchées que dans la saison 1 et pas plus riches que dans la saison 2 (que nous avons testées), les quatre Girls sont loin de l’aisance de leurs quatre aînées d’une autre série HBO, Sex and the City : pas question, même en rêve, d’imaginer remplir un immense placard de chaussures ruineuses. Hannah, qui vient de trouver un job dans une agence de publicité, défaille de bonheur en ouvrant sa première enveloppe : son salaire dépasse d’un poil le montant de son loyer !

Hannah, cultivée, intelligente, vive, aurait probablement toutes les qualités requises pour venir à bout de l’écriture de son premier roman. Mais voilà : tous ses élans sont stoppés par un doute abyssal sur ses capacités et une irrésistible propension à tout mettre en oeuvre, inconsciemment bien sûr, pour faire capoter toutes ses entreprises juste avant qu’elles ne soient sur le point d’aboutir.

Sa vie sentimentale n’est guère plus sereine, minée par les soupçons, par les gaffes irrattrapables et par un degré d’exigence déraisonnable. Son petit ami Adam a, contre toute espérance, fini par trouver un rôle à Broadway. Il s’attèle à la tâche, s’investit à fond dans l’apprentissage de son texte et dans les répétitions, au détriment de l’attention qu’il réservait, n’ayant rien d’autre à faire, à Hannah, dont la réaction ne se fait pas attendre :  » Il me traite maintenant comme un canapé avec un vagin !  »

Il y a du Woody Allen chez Lena Dunham qui a créé autour de Hannah une galerie de personnages tout aussi fragiles qu’elle, aussi doués pour s’attirer des ennuis ou mener leurs projets droit dans le mur. Ils évoluent dans un univers de comédie douce-amère dans lequel même les événements les plus dramatiques, l’agonie d’une grand-mère, une tentative de suicide, se résolvent en une fin comique. Le mal de vivre de chaque personnage, gentiment tourné en dérision, finit toujours pas s’effacer devant toutes les bonnes occasions qui se présentent de profiter de l’instant.

Le plus grand mérite de Girls - réussir à nous faire croire que tout est vrai - tient aux qualités d’écriture de la série, particulièrement à des dialogues, brillants d’inventivité et de drôlerie, mais qui sonnent toujours juste.

Girls est une série délurée, avec une crudité des scènes de sexe et des dialogues qui confirme, une fois de plus, que la télé anglo-saxonne est nettement moins prude que la nôtre. La série fit quand même un peu scandale aux USA où elle est classée  » TV-MA  » (déconseillée aux moins de 17 ans), mais sujette à un simple  » accord parental  » en France.

Ce qui ne l’a pas empêchée de récolter une belle moisson de lauriers aux Golden Globes, Primetime Emmy Awards et BAFTA Awards et de s’inscrire dans la durée : son renouvellement pour une cinquième saison a été annoncé le 5 janvier 2015.

Même graphisme sur l’étui et le keep case qui contient les deux DVD de la saison 3. Le menu animé et musical donne accès à la version originale et à deux doublages, en français et en allemand, tous au format Dolby Digital 5.1 et à un «  doublage  » en polonais (Polski/lektor). Regrettons, une fois de plus, d’avoir été privés de la version Blu-ray disponible aux USA et qui bénéficie déjà d’un doublage et de sous-titres français.

Sur le dessus de la corbeille à bonus, on découvre une récap’ de la saison 2 qu’on aurait aimée un peu plus fournie : une minute, c’est vraiment trop peu pour nous remettre les idées en place !

Puis le commentaire des épisodes 2, 7, 9 et 10, pas essentiel, mais distrayant, mettant en lumière certaines facettes des personnages et rappelant des anecdotes de tournage. Un os : pas de sous-titres, ce qui n’est pas mentionné au dos de l’étui !

Enfin, Lena Dunham, assise dans un café, nous invite dans les coulisses de chaque épisode, le tout durant 25 minutes, cette fois avec des sous-titres.

Alors que nous vantions les qualités de l’image pour la saison 1 de Girls, il nous faut continuer à déchanter : l’image de la saison 3, comme celle de la saison 2, manquent terriblement de luminosité et de contraste, paraissant même recouverte d’un voile gris dans quelques scènes en intérieur.

Le son Dolby Digital 5.1, disponible pour la version originale comme pour le doublage en français, restitue avec clarté les dialogues et la musique d’accompagnement. Mais tout est concentré sur les voies frontales, les enceintes surround étant très peu sollicitées par la musique et les bruits d’ambiance, même dans les rues de Manhattan.

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