Réalisé par Patric Chiha
Avec
Florian Carove, Raphaël Bouvet et Jonathan Capdevielle
Édité par Epicentre Films
Rudolf, la trentaine bien tassée, bouleversé par une brutale rupture sentimentale, décide de quitter Paris pour retourner dans son Autriche natale. Ses amis Gabriel et Nicolas décident de l’accompagner…
Boys Like Us est le deuxième long métrage de Patric Chiha qui se défend d’avoir fait une oeuvre autobiographique, bien que, comme Rudolf, il vive à Paris et soit né en Autriche. Son premier film, Domaine, traitait de la rencontre d’une quadragénaire (Béatrice Dalle) et d’un grand adolescent.
Hormis le hasard de quelques rencontres, rien d’extraordinaire, aucun événement dramatique ne trouble le traintrain quotidien des trois amis gays en baguenaude dans le chaos des Alpes autrichiennes. Les cadrages opposent souvent les personnages en arrière-plan à l’écrasante immensité des paysages de montagne, peut-être pour faire ressentir leur fragilité ou leur isolement.
Le thème choisi, quelques moments de la vie sans histoires de trois amis gays, rappelle celui de la série Looking, dont nous avons testé le DVD de la saison 1.
La tonalité intimiste, en demi-teintes, la relative légèreté de Boys Like Us n’empêchent pas qu’on puisse y discerner quelques discrets signes de la mélancolie des personnages, voire d’une angoisse larvée à l’aube de la quarantaine.
Sans qu’on puisse en décrypter le sens (et les déclarations du réalisateur en complément ne fournissent aucune clef), deux scènes donnent passagèrement au film une touche surréaliste : corps en chute dans le vide et apparition d’un fantôme transparent, une sorte d’ersatz de la chanteuse Nina Hagen. Filmé avec soin, sagement, ce film doux-amer sur l’amitié laisse une impression plutôt agréable mais peut-être amenée à s’effacer assez vite.
Le DVD de Boys Like Us est proposé dans un keep case avec, sur la jaquette, deux photos extraites du film. Exit le visuel de l’affiche lors de l’exploitation en salles, remplacé par une image plus (stéréo)typée. Le menu fixe et musical propose l’option de sous-titres anglais et de sous-titres français pour malentendants. Sous-titres français automatiques sur les dialogues en allemand et en anglais.
En complément, dans un entretien de 35 minutes, le réalisateur, en compagnie des acteurs, dit avoir voulu se débarrasser des stéréotypes de l’homosexualité et cherché à la banaliser pour éviter qu’elle soit la problématique du film. Les dialogues ont été en partie inspirés par des bavardages de cafés.
S’y ajoutent une galerie de 15 photos de plateau, une filmographie du réalisateur et une bande annonce.
L’image (1.66), à laquelle un léger grain donne une texture agréable, manque occasionnellement de luminosité et de contrastes.
Le son Dolby Digital 5.1 est concentré sur les voies avant. L’effort d’attention qui doit parfois être fait pour saisir tous les dialogues est plus imputable à la diction des acteurs qu’à la prise de son.
Crédits images : © Epicentre Films