Le Signe de Zorro (1940) : le test complet du DVD

The Mark of Zorro

Réalisé par Rouben Mamoulian
Avec Tyrone Power, Linda Darnell et Basil Rathbone

Édité par Sidonis Calysta

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Le 20/04/2015
Critique

Photo Le signe de Zorro

Don Diego de la Vega quitte précipitamment l’école militaire madrilène où il apprenait le métier d’officier pour rejoindre la Californie où son père, gouverneur, vient d’être renversé par un tyran qui pressure le petit peuple. Sous le nom de Zorro, le visage caché d’un masque noir, Diego devient un justicier…

Le Signe de Zorro, réalisé par Rouben Mamoulian en 1940, est la deuxième adaptation réussie pour l’écran des aventures de Zorro, après La Marque de Zorro (1920) par Frank Niblo avec Douglas Fairbanks dans le rôle-titre.

Le personnage, une réincarnation du légendaire Robin Hood, est le héros de  » The Curse of Capistrano « , un roman écrit par Johnston McCulley paru en 1919 dans le pulp magazine All-Story Weekly, qui nous ramène à des temps où la Californie était une colonie de la couronne d’Espagne, pas encore dans le giron des USA. Le personnage de Zorro inspirera celui de Bruce Wayne, alias Batman, créé en 1939 par Bob Kane et Bill Finger.

Le justicier masqué sera resservi à toutes les sauces sur les écrans, grands ou petits. Les adaptations les plus remarquées sont Zorro par Duccio Tessari avec Alain Delon (1975), Le Masque de Zorro (1998) et La Légende de Zorro (2004) réalisées par Martin Campbell avec Antonio Banderas sous le masque.

Mais la meilleure version est, pour moi, la série Zorro (82 épisodes) produite par les studios Walt Disney à partir de 1957, avec Guy Williams dans le costume noir du justicier.

Le Signe de Zorro est, avec Arènes sanglantes (Blood and Sand), un des derniers grands films de Rouben Mamoulian, un réalisateur de Hollywood qui nous a laissé deux chefs-d’oeuvre : La Reine Christine avec Greta Garbo et Dr. Jekyll et Mr. Hyde avec Fredric March, une autre histoire de double identité.

Bien rythmé, joliment photographié, Le Signe de Zorro ne fait pas ses 75 ans. La distribution y est pour quelque chose, avec Tyrone Power, le jeune premier séducteur lancé par Darryl Zanuck pour concurrencer Erroll Flynn et avec Basil Rathbone, le meilleur interprète de Sherlock Holmes donnant ici la mesure de ses talents de bretteur dans un duel d’anthologie à l’épée.

Et il y a aussi le charme irrésistible de Linda Darnell, alors âgée de 17 ans, tout au début d’une brillante carrière (trop vite interrompue par l’incendie de sa maison) au cours de laquelle elle forma un couple mythique avec Tyrone Power, notamment dans Arènes sanglantes.

Photo Le signe de Zorro

Présentation - 3,0 / 5

Le DVD, logé dans un boîtier de 14 mm glissé dans un fourreau, s’ouvre sur un élégant menu animé sur la musique originale d’Alfred Newman. Il offre le choix entre la version originale avec sous-titres français imposés et un doublage en français.

Bonus - 4,0 / 5

En bonus, Zorro, héros californien (46’). Après une introduction quasi-touristique dont on se serait volontiers passé, Jean-Christophe Champclaux, historien du cinéma, passe en revue les nombreux avatars du  » héros Janus « , un justicier masqué sous l’apparence d’un hobereau à dentelles. Au hasard de ses multiples réincarnations, Zorro eut même maille à partir avec un super-héros à la gloire un peu passée dans Zorro contre Maciste, une réalisation d’Umberto Lenzi, dont nous avons testé récemment le giallo Kriminal.

Puis vient une intéressante présentation du film par Patrick Brion (16’), une cheville ouvrière de l’éditeur Sidonis Calysta. Darryl Zanuck, pour la Fox, souhaite résister à la concurrence de Warner Bros. qui avait sorti Captain Blood avec Errol Flynn, en faisant appel, pour un autre film d’aventures, à Tyrone Power. Il voulait, avec cet acteur qui avait le vent en poupe après Suez (toujours introuvable dans nos bacs) et Jesse James, le brigand bien-aimé, créer un personnage susceptible de fidéliser le public. Patrick Brion souligne l’apport à la photographie d’Arthur Miller (le chef op’ de Chasse à l’homme, récemment testé). Il cite également Fred Cavens, maître d’armes belge, pour la chorégraphie du duel opposant Tyrone Power à Basil Rathbone (l’adversaire d’Erroll Flynn dans Captain Blood). Son fils, Albert Cavens, a doublé Tyrone Power quand il était filmé de dos. Il s’étend aussi sur la carrière de Linda Darnell, cite une amusante anecdote sur les blagues échangées entre Darryl Zanuck et Tyrone Power… Passionnant !

Photo Le signe de Zorro

Image - 4,0 / 5

L’image (noir et blanc, 1.33) est très propre, avec de solides contrastes et des noirs denses, mais des blancs très légèrement brûlés. Elle est très occasionnellement affectée par un léger scintillement. Une belle restauration en dépit de ces petites réserves.

Son - 4,5 / 5

Le son Dolby Digital 1.0 de la version originale a été aussi parfaitement nettoyé que possible, débarrassé du souffle et des parasites. Inévitablement, le spectre reste étroit et les passages forte peuvent saturer. La version française, qu’on nous dit avoir été  » retrouvée chez un collectionneur « , pêche plus par ses qualités artistiques que pas ses défauts techniques.

Photo Le signe de Zorro

Crédits images : © Sidonis Calysta

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 20 avril 2015
Un classique du film de cape et d’épée qui ne fait pas ses 75 ans ! Un duel d’anthologie, le charme de Tyrone Power et la beauté de la toute jeune Linda Darnell, dans une belle restauration.

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