Réalisé par Renaud Gauthier
Avec
Jeremie Earp-Lavergne, Sandrine Bisson et Ingrid Falaise
Édité par UFO Distribution
Dans les années 1970, un jeune New-Yorkais sans histoire se métamorphose en meurtrier lorsqu’il est exposé aux sonorités particulières d’une toute nouvelle musique : le disco. Incapable de contenir ses pulsions meurtrières, Duane Lewis devient malgré lui un dangereux serial killer en exil à Montréal.
« Câlisse ! Mais d’où qui sort ce film ? ». Discopath de Renaud Gauthier est un premier long métrage qui ne manque pas d’ambitions, surtout au niveau visuel, mais soucieux de rendre une première copie bien propre, le metteur en scène tombe dans le piège du « trop » et laisse son récit prendre l’eau. Il n’empêche que l’expérience est loin d’être déplaisante. D’une part parce que les films québécois qui parviennent à se faire voir en France demeurent finalement rares, et d’autre part parce que Discopath contient son lot de séquences gores et d’idées décalées, toujours teintées d’un humour noir fort réjouissant.
Les comédiens, Jérémie Earp-Lavergne, Mathieu Lepage, Katherine Cleland entre autres sont vraiment très bien, le rythme est soutenu et les dialogues - l’accent fait toujours son effet - amusants. Dommage que le postulat soit finalement peu développé et que le film tourne rapidement au slasher « traditionnel » et référencé (John Carpenter, Brian de Palma), même si on sent que Renaud Gauthier en a sous le capot et aurait pu aller plus loin avec un budget plus conséquent. Le réalisateur s’en sort quand même pas mal du tout avec une reconstitution et une esthétique de la fin des années 70 assez réussies et une bande originale - mention aux tubes disco québécois tabernac’ ! - qui donne envie de remuer son popotin. C’est net, un peu trop peut-être, mais prometteur et c’est ce qui compte.
Voilà un très bel objet ! UFO prend soin de Discopath, un petit film qui sort chez nous directement dans les bacs, et concocte pour l’occasion un slim Digipack au visuel on ne peut plus attractif. La sérigraphie du DVD est également chiadée et prend la forme d’un 45 tours. Le menu principal est fixe et musical. Notons l’absence de chapitrage.
Le boîtier renferme l’affiche du film qui comporte également quelques planches de storyboard au verso. En guise de suppléments, UFO nous offre un making of (24’) donnant quelques aperçus du tournage et des interviews de l’équipe.
Si vous insérez le DVD de Discopath dans votre ordinateur, vous aurez la possibilité d’écouter quatre titres issus de la bande originale du film (au format MP3), ainsi que le storyboard.
Ce master au format respecté 2.35 (16/9) de Discopath présente une propreté irréprochable. Néanmoins, les partis pris donnent du fil à retordre et l’image de ce DVD demeure perfectible. La copie est certes immaculée, mais les couleurs restent un peu trop ternes à notre goût et manquent singulièrement de peps. L’excentricité des costumes et des maquillages n’est guère mise en valeur, un voile granuleux s’installe devant nos yeux, les contrastes manquent parfois de fermeté et quelques flous sporadiques sont à déplorer. Les personnages se détachent sans mal devant des fonds unis, entre chaud et froid, les gros plans sont bien restitués bien que manquant de détails. Les noirs paraissent tantôt concis tantôt poreux en tirant sur le bleu et dénaturent quelque peu le piqué. Les séquences se déroulant dans les soirées branchées sont particulièrement soignées, le codec consolide l’ensemble avec brio et évite les fourmillements intempestifs. En dépit des divers accrocs constatés, voilà un bel écrin pour découvrir le film de Renaud Gauthier.
Le mixage unique Dolby Digital 5.1 parvient à créer une immersion acoustique probante grâce à la bande originale. Néanmoins, les ambiances naturelles viennent souvent à manquer sur les séquences en extérieur et l’ensemble se révèle souvent timide. Le report des voix est solide, la balance frontale fait gentiment son boulot, mais beaucoup de scènes reposent essentiellement sur les enceintes avant.
Crédits images : © Mad Dimension