Réalisé par Christian Schwochow
Avec
Jördis Triebel, Tristan Göbel et Alexander Scheer
Édité par Blaq Out
Fin des années 70, peu après la mort de son fiancé, Nelly décide de fuir la RDA avec son fils afin de laisser ses souvenirs derrière elle. La jeune femme croit à un nouveau départ de l’autre côté du mur, mais en Occident où elle n’a aucune attache, son passé va la rattraper. La jeune femme va-t-elle enfin réussir à trouver la liberté ?
De l’autre côté du mur, Lagerfeuer (feu de camp) ou encore Westen en Allemagne, réalisé par Christian Schowchow, frappe par sa tension dramatique, maintenue de la première à la dernière image et soutenue par un doute : Vassili, le compagnon de Nelly, qui s’est officiellement tué dans un accident de voiture, est-il réellement mort ?
C’est l’adaptation d’un roman de Julia Franck : née à Berlin Est en 1970, elle quitta la RDA en 1978 avec sa mère. Le scénario a été écrit par Heide Schowchow, la mère du réalisateur, dont l’histoire rappelle celle de l’héroïne du film : elle passa aussi, avec son fils, de l’Allemagne de l’Est à la République fédérale.
Ce vécu des auteurs est la garant de l’authenticité du film, sombre, désespérant, à l’image des lieux de tournage, une caserne désaffectée qui sert de cadre au camp d’accueil d’urgence, entouré d’un haut grillage, où étaient enfermés les transfuges de l’Est, le temps qu’ils obtiennent, sur leur dossier, douze coups de tampons donnés à l’entière discrétion des fonctionnaires de l’Ouest.
La promiscuité, le sentiment d’enfermement, les humiliations, la suspicion, sont fortement exprimés, avec une grande économie de dialogues, par la mise en scène et par le talent de l’actrice principale, Jördis Triebel.
De l’autre côté du mur est filmé par une caméra fureteuse, parfois un peu trop, mais qui réussit à créer l’ambiance, par en accumulant une masse de petits détails. Le tout baignant dans une lumière froide qui s’accorde à l’ambiance sinistre du récit.
Un film touchant qui donne envie de découvrir les cinq autres films ou téléfilms réalisés par Christian Schowchow sur des scénarios écrits par sa mère. De l’autre côté du mur est le premier à être édité en France sur DVD.
Test effectué sur check disc. Le DVD est logé dans un digipack orné de l’affiche du film. Le menu fixe et musical propose le film dans sa seule version originale, avec sous-titres français imposés et sous-titres pour malentendants.
En supplément, un entretien avec Christian Schowchow (7’) souligne l’authenticité des situations exposées par le film, l’ambiance kafkaïenne dans laquelle se sont trouvés des transfuges de la RDA, livrés à l’arbitraire de l’administration, exposés à l’espionnage par des agents de la Stasi infiltrés dans les camps d’accueil.
Suivent un entretien avec Heide Schowchow (5’) qui rappelle sa propre expérience et évoque ses rencontres avec Julia Franck, l’auteur de Lagerfeuer et un entretien de 6 minutes, essentiellement promotionnel avec Jördis Triebel, l’actrice principale.
L’image (2.35:1), aux teintes volontairement froides, est lumineuse et bien contrastée, avec une légère perte de définition dans les scènes en basse lumière.
Le son est proposé en deux formats, Dolby Digital stéréo ou 5.1. Il bénéficie d’un spectre ouvert et d’une excellente dynamique, assurant une parfaite restitution des dialogues et, pour le format multicanal, une bonne impression d’immersion.
Crédits images : © Sophie Dulac