Happy Valley - Saison 1 (2014) : le test complet du DVD

Catherine Cawood est sergent de police dans une petite ville du Yorkshire. Très affectée par le suicide de sa fille, violée il y a une dizaine d’années par un délinquant, Tommy Lee Royce, elle élève Ryan, l’enfant né du viol. Pour payer les frais d’université de ses deux filles, Kevin Weatherill, un comptable, demande à son patron, Nevison Gallagher, une augmentation. Sa demande rejetée, il a l’idée de faire enlever la fille de celui-ci pour obtenir une rançon. Catherine apprend que Tommy Lee Royce, incarcéré pour trafic de drogue, vient d’être libéré.

Happy Valley, créée par Sally Wainwright, coproduite par la BBC, a été saluée meilleure série de 2015 par le BAFTA TV Award (devant Peaky Blinders, une autre grande réussite) et par le FIPA d’or à Biarritz.

La Calder Valley au fond de laquelle est encaissée l’ancienne petite ville minière dans laquelle se situe l’action n’est pas le paradis qu’évoque le titre. Elle est touchée par le trafic de drogue et par la crise économique : un journaliste local va perdre son emploi et Kevin n’arrive pas à joindre les deux bouts.

Catherine, encore hantée par le souvenir de sa fille, est dépassée par le comportement agressif de son petit-fils. Sarah Lancashire, très connue outre-Manche, réussit à faire ressentir avec délicatesse la souffrance muette du personnage. James Norton, l’interprète principal de la série Grantchester, campe, derrière sa belle gueule, le contretype de ce personnage sympathique : un inquiétant Tommy, nuisible et dangereux du plus profond de ses fibres.

La série est beaucoup plus sombre que Les enquêtes de Vera. D’autre part, le fait que le spectateur connaisse tous les méfaits avant la police distingue fondamentalement Happy Valley des autres séries policières britanniques. Elle est également marquée par trois scènes d’une extrême violence.

Happy Valley est, indiscutablement, une grande série au scénario rigoureusement structuré, avec des moments de fort suspense. Le tournage d’une deuxième saison est en cours.

Les six épisodes de 52 minutes tiennent sur deux DVD-9 proposés dans un keep-case noir. Le menu animé et musical donne le choix entre la version originale, avec sous-titres français optionnels, et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0 stéréo (La BBC est décidément réfractaire au son multicanal !) On regrettera que l’édition Blu-ray n’ait pas traversé le Channel.

Rien en supplément. Juste le court teaser de trois séries, Fleming sur les activités du créateur de James Bond pendant la guerre et, testées pour vous, deux autres fleurons de la série britannique, House of Cards qui a suscité le remake américain et Parade’s End.

L’image (1.78:1), assez douce, mais bien contrastée, avec des couleurs soigneusement étalonnées, mérite tous les éloges.

Le son Dolby Digital stéréo de la version originale est plus incisif que celui du doublage en français. Toutefois, les dialogues en extérieur sont souvent affectés par une réverbération excessive. Les dialogues de la version française sont, eux, légèrement trop en avant.

Crédits images : © BBC, Red Production Company