Frankie & Alice (2010) : le test complet du DVD

Réalisé par Geoffrey Sax
Avec Halle Berry, Stellan Skarsgård et Phylicia Rashad

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 09/04/2015
Critique

Photo Frankie & Alice

En proie à des troubles du comportement, Frankie Murdoch consulte un médecin, le Dr. Oz, qui diagnostique un syndrome de personnalité multiple : Frankie laisse parfois la place à Alice, qui représente la part violente et raciste d’elle-même…

Soyons honnêtes, la comédienne Halle Berry n’a jamais vraiment brillé au cinéma et ses rôles marquants se comptent sur les doigts d’une main. Révélée en 1991 dans Jungle Fever de Spike Lee, sa beauté et ses formes affriolantes sont rapidement mises en avant dans des productions sympathiques mais mineures comme dans Le Dernier samaritain de Tony Scott, Boomerang avec Eddie Murphy, La Famille Pierrafeu, Ultime décision de Stuart Baird. Elle se tourne ensuite vers les superproductions comme la franchise X-Men où elle interprète Tornade (le personnage le plus sous-exploité de la saga), Opération Espadon de Dominic Sena avec sa séquence topless aussi culte qu’inutile, avant d’être finalement récompensée par l’Oscar de la Meilleure Actrice pour le surestimé À l’ombre de la haine de Marc Forster.

Après ce sésame ultime, Halle Berry devient James Bond Girl dans Meurs un autre jour, le dernier 007 de Pierce Brosnan, enchaîne avec deux films horribles signés par deux français, Gothika de Mathieu Kassovitz et Catwoman de Pitof… nous ne parlerons pas de traversée du désert puisque Halle Berry n’a jamais arrêté de tourner, mais le manque d’intérêt artistique de tous ces films durant les dix années qui se sont écoulées depuis son Oscar laisse sceptique.

Photo Frankie & Alice

En 2010, la comédienne décide de produire et d’interpréter le rôle de Frankie Murdoch, une jeune femme atteinte de troubles dissociatifs aigüe de l’identité. Mis en scène par Geoffrey Sax (réalisateur du navrant La Voix des morts en 2005), Frankie & Alice, d’après une histoire vraie, offre enfin à Halle Berry un rôle digne de ce nom, grâce au(x)quel(s) elle prouve que son talent ne se résume pas à sa magnifique plastique. Epaulée par l’excellent Stellan Skarsgård, Halle Berry, Prix de la Meilleure Actrice aux African-American Film Critics Association et est nommée aux Golden Globes dans la catégorie Meilleure Actrice dans un Film Dramatique, livre une prestation nuancée et maîtrisée, et restitue habilement les diverses personnalités qui habitent son personnage (une petite fille surdouée de 7 ans, une femme blanche raciste), sans jamais tomber dans l’excès.

Si la mise en scène demeure fonctionnelle, Frankie & Alice demeure passionnant et vaut largement le déplacement pour son sujet original, sobrement traité et interprété. Présenté au Festival de Cannes en 2010, Frankie & Alice n’a pas trouvé de distributeur dans l’Hexagone. Espérons que sa sortie en DVD dans nos contrées lui donne une deuxième chance, ce qu’il mérite amplement. 


Photo Frankie & Alice

Édition - 5,5 / 10

Le test du DVD de Frankie & Alice a été réalisé sur un check-disc. La jaquette saura attirer l’oeil des fans d’Halle Berry. Mauvais point en revanche pour l’affreux menu principal, animé et musical.

Aucun supplément n’accompagne cette sortie DTV…

Le master édité par Universal restitue habilement les volontés artistiques du grand chef opérateur Newton Thomas Sigel (Drive, Usual Suspects, X-Men : Days of Future Past) en conservant un très léger grain cinéma, des couleurs à la fois chaudes et froides, des contrastes léchés ainsi qu’un relief constamment palpable. Ces volontés artistiques entraînent certes une image parfois plus douce, une légère perte de la définition sur les séquences sombres, mais ce serait vraiment chipoter car la compression consolide l’ensemble avec brio, les détails sont élégants sur le cadre large et les visages des comédiens, le piqué est aiguisé, les noirs denses et la copie éclatante.

Frankie & Alice n’est pas un film à effets et les mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 ne font pas d’esbroufe inutile. L’essentiel de l’action est souvent canalisé sur les enceintes avant, même si chacune des séquences en extérieur s’accompagne inévitablement d’ambiances naturelles sur les latérales. Il en est de même pour la musique du film, systématiquement mise en valeur par l’ensemble des enceintes. Les voix demeurent claires, limpides, solidement délivrées par la centrale, aussi bien en anglais que dans la langue de Molière, et le caisson de basses délivre quelques vibrations bien senties aux moments opportuns. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale.

Photo Frankie & Alice

Crédits images : © Universal

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm