Mort ou vif... De préférence mort (1969) : le test complet du DVD

Vivi o preferibilmente morti

Réalisé par Duccio Tessari
Avec Giuliano Gemma, Nino Benvenuti et Sydne Rome

Édité par Artus Films

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Le 13/05/2015
Critique

Mort ou vif... de préférence mort

Afin de toucher l’héritage de son oncle, Monty, joueur et flambeur, doit vivre pendant 6 mois avec son frère Ted, un fermier bougon et solitaire. Peu enclin à vivre l’aventure de l’ouest, mais poussé par l’impatience de ses créanciers, Monty part rejoindre la ferme de Ted. Alors que tout sépare les deux frères, ils vont devoir apprendre à se connaître, et faire équipe pour affronter une bande de pillards.

1964, avec Pour une poignée de dollars, Sergio Leone lance la vague du Western européen. Plus de 700 films vont être produits, réalisés par Corbucci, Sollima, Valerii, Castellari… Afin de se démarquer des modèles classiques américains, les italiens puisent dans leur mythologie, dans l’héritage du baroque et de l’opéra. L’action est omniprésente, la violence visuelle, les personnages crasseux, la musique exemplaire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce Mort ou vif… De préférence mort, également connu sous le titre La Chevauchée vers l’Ouest et éhontément intitulé Sundance Cassidy and Butch the Kid aux Etats-Unis, est un des meilleurs fleurons du genre !

Ju-bi-la-toire ! Un an avant On l’appelle Trinita, cette pépite réalisée par le talentueux et éclectique Duccio Tessari (Les Titans, Un Pistolet pour Ringo, Le Bâtard et le génial Zorro avec Alain Delon) en 1969 pose les bases des futurs grands classiques - pour ne pas dire chefs d’oeuvres pour l’auteur de ces mots - immortalisés par Terence Hill et Bud Spencer. Tout y est. Le duo antagoniste (deux frangins que tout sépare), les grosses bastons avec les bruitages cartoonesques (la séquence de la salle de bain vaut son pesant), des décors tout droit tirés d’une bande dessinée, des brutes pas finaudes qui s’en prennent aux héros, l’aventure (remarquable attaque de train) et la musique décalée.

Giuliano Gemma est un des comédiens les plus populaires du cinéma italien et demeure un des acteurs européens les plus connus à l’étranger, comme au Japon où il est une véritable icône au même titre qu’Alain Delon. Athlète émérite, l’acteur s’en donne à coeur joie dans Mort ou vif… De préférence mort - sa sixième collaboration avec Duccio Tessari - avec des acrobaties à la Buster Keaton complètement dingues, le tout en gardant un sourire désarmant et une classe absolue. Face à lui, Nino Benvenuti, plusieurs fois champion du monde de boxe et Champion olympique aux Jeux de Rome en 1960 (poids welters), signe une de ses rares incursions devant la caméra et s’avère très à l’aise, d’autant plus qu’il donne la réplique à l’un de ses meilleurs amis dans la vie.

La complicité entre les deux compères, ainsi que leur étonnante ressemblance physique , sont donc des atouts de taille dans Mort ou vif… De préférence mort, tout comme la présence de la magnifique Sydne Rome. Mené tambour battant, ce divertissement haut de gamme et burlesque reste un immense plaisir pour les cinéphiles. A connaître absolument.

Mort ou vif... de préférence mort

Présentation - 4,5 / 5

Le DVD du Mort ou vif… De préférence mort repose dans un boîtier Amaray classique. La jaquette, estampillée Western Européen est très attractive avec un visuel chiadé du plus bel effet. Le menu principal est fixe et musical. Encore un joyeux anniversaire à Artus Films qui souffle ses dix bougies cette année !

Bonus - 3,5 / 5

Mort ou vif… De préférence mort s’accompagne d’un diaporama d’affiches et de photos, mais aussi d’un lot de bandes-annonces et surtout d’une présentation du film par le dessinateur et expert en cinéma de genre Curd Ridel (46’). Au cours de ce segment intitulé La Chevauchée vers l’ouest, notre interlocuteur dresse un portrait et la biographie du comédien principal Giuliano Gemma (1938-2013), tout en passant en revue quelques-uns des films les plus marquants, et de son partenaire Nino Benvenuti (né en 1938), un des plus grands champions de toute l’histoire de la boxe italienne. Les autres acteurs du film, y compris la sublime Sydne Rome (aujourd’hui complètement défigurée par la chirurgie esthétique) et le réalisateur Duccio Tessari (le cinéaste à l’oeillet rouge à la boutonnière, son porte-bonheur) sont également évoqués. Curd Ridel n’oublie pas d’aborder le film qui nous intéresse et croise, bien que trop rapidement, le fond et la forme (les débuts du western parodique) à travers un exposé passionné et contagieux.

Mort ou vif... de préférence mort

Image - 4,0 / 5

Ce master restauré édité par Artus Films, notre ours préféré, est flatteur pour les mirettes. Tout d’abord, la colorimétrie retrouve un certain éclat, surtout sur les lumineuses séquences diurnes. La restauration est indéniable, quelques rares points et fourmillements demeurent constatables mais demeurent subliminaux, et même si certaines séquences sont plus altérées, les noirs et les contrastes affichent une nouvelle densité et le piqué n’a jamais été aussi tranchant. Ajoutez à cela un grain d’origine respecté, un cadre fourmillant de détails et vous obtenez une très belle copie qui participe à la redécouverte de ce bijou du western parodique.

Son - 3,5 / 5

L’éditeur propose les versions italienne et française dans un Mono original. Passons rapidement sur cette dernière au doublage old-school très réussi (les immenses Claude Giraud et Serge Sauvion à la barre), qui se concentre essentiellement sur le report des voix parfois au détriment des effets annexes. Les dialogues sont d’ailleurs parfois trop élevés sur certaines séquences, même à faible volume, mais l’écoute demeure suffisante, hormis des grésillements, craquements, résonances et un étrange bruit de fond. Elle n’est pas aussi fluide et homogène que la version originale, même si le report des dialogues aurait pu être plus ardent. Dans les deux cas, les séquences de fusillades sont merveilleusement restituées, dynamiques et vives, tout comme le génial score de Gianni Ferrio qui profite d’une excellente exploitation.

Mort ou vif... de préférence mort

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Franck Brissard
Le 11 mai 2015
Ju-bi-la-toi-re ! Quel pied ! Ce western comique italien réalisé juste avant les Trinita est un merveilleux divertissement, génialement interprété et réalisé. Castagnes, cascades, humour, action, aventures et jolie pépée (aaaah Sydne Rome !), que du bonheur !

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