Phoenix (2014) : le test complet du DVD

Réalisé par Christian Petzold
Avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld et Nina Kunzendorf

Édité par Diaphana

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Le 09/06/2015
Critique

Phoenix

Juin 1945. Survivante d’Auschwitz grièvement défigurée, Nelly retourne dans un Berlin en ruines. Tout juste remise d’une reconstruction faciale, elle part retrouver son mari qui la croit morte. Mais malgré une troublante ressemblance, il ne peut croire qu’il s’agit bien d’elle. Dans le but de récupérer son patrimoine familial, il lui propose de prendre l’identité de sa défunte épouse. Nelly accepte et devient son propre double, pour tenter de comprendre si son mari l’a réellement aimée, ou s’il l’a trahie.

Avec Barbara en 2012, le réalisateur et chef de file du nouveau cinéma d’auteur allemand Christian Petzold, livrait un superbe portrait de femme porté par sa muse, la magnifique Nina Hoss. La comédienne et le réalisateur se retrouvent pour leur cinquième collaboration, avec Phoenix, oeuvre romanesque, épurée, mêlant à la fois le feu des sentiments et une esthétique glacée. Si Barbara plongeait le spectateur dans les heures sombres de la scission entre les deux Allemagne, Phoenix remonte le temps, jusqu’à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, dans une ville de Berlin en ruines.

Comme dans les oeuvres précédentes de Christian Petzold, une histoire d’amour contrariée sert une fois de plus de fil conducteur. Les sentiments ne s’expriment qu’à travers les regards, les intentions et les non-dits, dans un univers marqué par la suspicion, la méfiance et le mensonge, thèmes déjà abordés par le metteur en scène dans Yella, Jerichow et Barbara.

Actrice caméléon, Nina Hoss signe une fantastique performance et se retrouve une nouvelle fois face à Ronald Zehrfeld, grande révélation de Barbara. Film oppressant placé sous haute tension, Phoenix, adaptation du roman Le Retour des cendres de Hubert Monteilhet et de la nouvelle Ein Liebesversuch d’Alexander Kluge, rend également hommage à Sueurs froides d’Alfred Hitchcock avec cet homme qui souhaite façonner et recréer l’image de sa défunte épouse (afin d’acquérir sa fortune) et Les Yeux sans visage de Georges Franju avec le visage de l’héroïne dissimulé sous un masque, ici fait de bandelettes.

Magnifique relecture du mythe de Pygmalion croisé avec le thème du déni et la quête identitaire avec le parallèle dressé entre le nouveau visage de l’héroïne et celui de l’Allemagne, une reconstruction après avoir été défigurée, une résurrection après les ruines, Phoenix est un film marquant et remarquable.

Phoenix

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette du DVD de Phoenix reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé sur l’entêtante composition de Stefan Will.

Bonus - 2,5 / 5

Outre un lot de bandes-annonces de films disponibles chez Diaphana, nous trouvons deux indispensables et passionnants entretiens avec Christian Petzold d’un côté (10’) et la comédienne Nina Hoss de l’autre (12’), réalisés à l’occasion de la sortie de Phoenix dans les salles françaises. Les propos se croisent habilement puisque les deux protagonistes évoquent leur nouvelle collaboration, abordent les thèmes du film. Le cinéaste évoque quelques références dont son film préféré (Lola de Jacques Demy) et quelques-unes plus étonnantes (Alien), tandis que l’actrice les personnages du film, sa méthode de travail et sa préparation pour Phoenix.

Phoenix

Image - 4,0 / 5

Christian Petzold et son chef opérateur Hans Fromm (Barbara, Jerichow, Yella) ont opté pour des prises de vue réalisées en Kodachrome (pellicule), restituant une qualité d’image proche de la texture des films des années 1940. Si nous aurions préféré redécouvrir ce très beau film en Blu-ray, le master SD se révèle impeccable et révèle une gestion solide des contrastes. Certes, quelques sensibles fourmillements s’invitent à la partie et le piqué manque parfois de mordant, mais la réussite technique est au rendez-vous, la colorimétrie est lumineuse et les détails appréciables.

Son - 4,0 / 5

Seule la version originale allemande est disponible sur ce DVD. Le mixage Dolby Digital 5.1 restitue admirablement les dialogues, spatialise et délivre des ambiances naturelles, en particulier dans le bastringue berlinois. Quelques petites basses soulignent allègrement l’ensemble et les silences olympiens donnent le frisson. La piste Stéréo devrait suffire à ceux qui ne seraient pas équipés d’enceintes à l’arrière.

Phoenix

Crédits images : © Christian Schulz

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 9 juin 2015
Magnifique relecture du mythe de Pygmalion croisé avec le thème du déni et la quête identitaire avec le parallèle dressé entre le nouveau visage de l’héroïne et celui de l’Allemagne, une reconstruction après avoir été défigurée, une résurrection après les ruines, Phoenix est un film marquant et remarquable.

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