Réalisé par Howard Hawks
Avec
Kirk Douglas, Dewey Martin et Elizabeth Threatt
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Jim Deakins et Boone Caudill, deux trappeurs, s’embarquent à Saint Louis pour une périlleuse remontée du Missouri à bord du Mandan, un bateau français. Parmi les passagers, Teal Eye, une princesse indienne Pied-Noir retenue en otage…
Le titre français, La Captive aux yeux clairs, prend une belle distance avec le titre original, The Big Sky, plus évocateur des immenses espaces de l’Amérique du Nord que les Européens commençaient à découvrir pour y cultiver la terre, pour y chasser ou trouver de l’or.
Howard Hawks évite délibérément le spectaculaire hollywoodien pour privilégier une narration quasi documentaire des premières équipées des pionniers, suivant ainsi les traces laissées sur les pistes du Far West par Raoul Walsh dans La Piste des géants (The Big Trail, 1930), récemment testé.
La Captive aux yeux clairs a une caractéristique pas courant dans un western : on y entend parler français, même dans la version originale !
Kirk Douglas, fort de la réputation déjà gagnée par une quinzaine de films, est en tête d’affiche. Autour de lui, une figuration généreuse : l’équipage du Mandan, les sbires de Louis MacMasters, un homme sans scrupules qui veut garder le monopole du commerce local et, bien sûr, les Indiens Crows et Pied-Noir.
Kirk Douglas forme un duo avec Dewey Martin : les deux personnages qu’ils incarnent ont noué une amitié virile à coups de poings dans la mâchoire ! Elizabeth Threatt, qui tient le rôle de Teal Eye ( » Oeil de Sarcelle » in French), n’a manifestement pas été tentée par une carrière à Hollywood : elle apparaît ici devant la caméra pour la première et la dernière fois. On retrouve une tête pas inconnue, celle de Buddy Baer, 2,01 m sans ses chaussettes, qu’on avait remarqué dans le rôle d’Ursus, aux côtés de Deborah Kerr, au milieu de l’arène du Quo Vadis de Mervyn LeRoy et Anthony Mann (1951).
Un western solide et honnête, à voir ou revoir.
Le DVD, dans un keep case cristal, sous une jaquette peu esthétique, propose le film, en version originale avec sous-titres français imposés (pas commun dans les éditions Warner) ou dans un doublage en français. Malheureusement dans sa seule version courte de 122 minutes, au lieu des 136 minutes du montage initial.
Aucun bonus ! Cette édition ne peut, sur ce plan, rivaliser avec celle sortie par les Éditions Montparnasse en 2007 avec la version longue et plusieurs interviews.
L’image (1.37, noir et blanc) est d’une qualité comparable à celle d’une mauvaise cassette VHS. Bien qu’elle ait été pratiquement débarrassée de toutes taches ou griffures, elle souffre d’une mauvaise définition, encore aggravée par un écho constant, des contrastes déficients, des noirs poreux qui se bouchent dans toutes les séquences en basse lumière.
Le spectre étroit des pistes VOST ou VF mono tend à étouffer un peu les voix et l’accompagnement musical de Dimitri Tiomkin sature beaucoup dans les forte. En revanche, les bruits parasites et le souffle ont été bien atténués.
Crédits images : © RKO Pictures