Les Jours venus... (2014) : le test complet du DVD

Réalisé par Romain Goupil
Avec Valeria Bruni Tedeschi, Noémie Lvovsky et Marina Hands

Édité par Blaq Out

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Le 30/07/2015
Critique

Les jours venus

Le jour venu où vos enfants regardent votre passé comme si vous aviez fait Verdun. Le jour venu où une lettre administrative interroge votre âge et votre statut et vous pousse vers la retraite. Le jour venu où votre dernière idée de scénario ne se transforme pas en film. Le jour venu où votre nouvelle banquière vous convoque impérativement. Le jour venu où vous vous souvenez de votre rencontre avec Elle pendant la guerre à Sarajevo. Le jour venu où vous commencez toutes vos phrases par « avant ». Le jour venu où tout votre temps se décompte, les enfants grandissent, vos parents faiblissent. Le jour venu où vous rencontrez une jeune femme qui aime les vieux : les vieux mariés.

Ancien leader lycéen en mai 1968, militant trotskiste et membre de la Ligue communiste, le comédien, metteur en scène et scénariste Romain Goupil s’est ensuite orienté vers des positions néoconservatrices. Cinq ans après ses attachantes Les Mains en l’air, le cinéaste revient devant et derrière la caméra avec un film à mi-chemin entre la réalité et la fiction. Découpé en plusieurs chapitres, inégaux, mais toujours animés par une envie de se révolter contre le monde, même si le feu est peut-être moins ardent. Il n’empêche que Romain Goupil monte toujours au front, bougonne, sans cesse, ici d’autant plus qu’il est ici demandé à droite et à gauche par sa banquière, ses enfants, sa productrice réticente quant à l’histoire de son prochain film, que ses enfants le regardent comme un vestige du passé, que son compte en banque est en chute libre et qu’il commence à recevoir ses papiers pour la retraite. Bref, Romain Goupil est à un carrefour de sa vie, ça l’emmerde, mais il essaye et doit d’avancer.

Quelques séquences de sa vie quotidienne - avec les membres de sa famille qui jouent leur propre rôle - s’immiscent dans la fiction, y compris quelques films personnels tournés à Sarajevo, son passé militant est évoqué mais apparaît ici comme une couche de poussière qui repose sur un passé révolu, terminé, daté. Goupil a vieilli et se rend compte que ça passe beaucoup trop vite, même s’il en a encore sous le capot. C’est donc le bilan pour le réalisateur et de ce point de vue-là on ne pourra pas reprocher au film une vraie authenticité.

Si le rythme est en dents de scie, comme un film à sketches en quelque sorte, l’ensemble est sympathique, Goupil a ce charisme entre une bonhomie empathique et le Schtroumpf Grognon qui nous amuse bien pendant 1h20 et le film est à son image, franc du collier. Il peut également compter sur un casting d’amis comme Valeria Bruni Tedeschi, Noémie Lvovsky, Marina Hands et Jackie Berroyer, qui apportent leur petite touche poétique à cette entreprise réjouissante qui ne manque sûrement pas de charme, d’autodérision et de sincérité, surtout quand le film interroge sur l’intérêt des combats menés. Quelques questions que Goupil se pose, sans aucune nostalgie, mais pour lesquelles il aimerait trouver les réponses avant de diriger ses potes (dont Daniel Cohn-Bendit, Mathieu Amalric, Arnaud Desplechin) le jour de son enterrement. Là encore il n’hésitera pas à hausser le ton et à engueuler ceux qui portent son cercueil.

Les jours venus

Présentation - 4,0 / 5

Le DVD des Jours venus, édité chez Blaq Out, repose dans un boîtier Amaray transparent. Le visuel de la jaquette diffère de l’affiche du film puisque les photos des trois comédiennes principales ont été rajoutées au-dessus de celle de Romain Goupil. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 3,0 / 5

L’entretien avec le réalisateur (21’) part un peu dans tous les sens, mais on ne pourra pas reprocher à Romain Goupil son manque d’arguments pour défendre Les Jours venus. Energique, prolixe et attachant, le cinéaste renie toute nostalgie et indique ses intentions, les thèmes du film, le tout étant illustré par quelques extraits de ses films, dont Mourir à 30 ans (1982).

S’ensuivent deux courts-métrages réalisés par Romain Goupil, mettant en scène son père : Le Père Goupil (1980, 16’) et Je sais pas, je sais pas (1987, 13’). Principalement tournés vers l’avenir, le fils questionne le père durant ces deux films sur son engagement, ses désirs et ses regrets.

L’interactivité se clôt sur les credits du disque.

Les jours venus

Image - 4,0 / 5

Le master des Jours venus est plutôt bichonné par Blaq Out. Le cadre est élégant, les couleurs soignées et le piqué suffisamment aiguisé. Les contrastes sont assurés, denses et riches, les détails ne manquent pas. Malgré un sensible bruit vidéo sur les arrière-plans et un fléchissement de la définition sur les scènes issues des films de famille, la copie demeure éclatante.

Son - 3,5 / 5

La piste Dolby Digital 5.1 demeure facultative pour Les Jours venus, mais quelques sensibles ambiances naturelles parviennent à poindre sur les enceintes latérales. Les dialogues sont exsudés sans mal par l’enceinte centrale, les frontales assurent un bon confort acoustique. Privilégiez tout de même la piste stéréo de fort bon acabit, dynamique et précise, bénéficiant d’une large ouverture des enceintes.

L’éditeur propose également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Les jours venus

Crédits images : © Emilie de la Hosseraye

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 5 août 2015
Si le rythme est en dents de scie, comme un film à sketches en quelque sorte, l’ensemble est sympathique, Goupil a ce charisme entre une bonhomie empathique et le Schtroumpf Grognon qui nous amuse bien pendant 1h20 et le film est à son image, franc du collier. Il peut également compter sur un casting d’amis qui apportent leur petite touche poétique à cette entreprise réjouissante qui ne manque sûrement pas de charme, d’autodérision et de sincérité.

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