Siddharth (2013) : le test complet du DVD

Réalisé par Richie Mehta
Avec Tannishtha Chatterjee, Rajesh Tailang et Anurag Arora

Édité par Blaq Out

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Le 05/08/2015
Critique

Siddarth

Mahendra répare des fermetures éclair dans les rues de New Dehli. L’argent manque. Il envoie son fils Siddarth, 12 ans, travailler pendant un mois à Ludhiana, dans le Pendjab. Siddarth ne revient pas le jour où ses parents l’attendent. Son employeur leur dit qu’il a quitté son travail après quinze jours. Mahendra décide de partir à sa recherche.

L’idée de tourner Siddarth vint à Richie Mehta, réalisateur canadien d’origine indienne, un jour de 2010 où il rencontra, dans une rue de New Dehli, un homme qui lui demanda s’il savait comment aller à Dongri, l’endroit où étaient regroupés des enfants disparus où il pourrait retrouver son fils de 12 ans, jamais revenu d’un travail auquel il l’avait envoyé.

Le scénario de Siddarth, sans insistance, évoque les dangers qui guettent les enfants. Pas seulement leur exploitation par le travail, illégale depuis longtemps. Mais aussi les enlèvements de garçons et filles pour alimenter le trafic d’organes ou les soumettre à la prostitution ou les mutiler pour en faire des mendiants…

Richie Mehta, avec Siddarth, nous fait découvrir l’Inde, pas celle du Taj Mahal, mais celle des quartiers pauvres de New Dehli et de Mumbai aux rues défoncées, couvertes de détritus, dans lesquelles errent des animaux de tout poil, certaines quasi-désertées, d’autres, bordées par des échoppes bigarrées, envahies par de gens que se bousculent au milieu desquels des rickshaws se fraient leur chemin. L’immersion est saisissante dans une explosion de couleurs et de bruits au point qu’on s’attend à respirer la poussière ocre soulevée par le vent ou les balayeurs des rues.

Siddarth

Sur cette toile de fond aux allures de documentaire, ressort l’histoire troublante de Mahendra (interprété avec beaucoup de naturel par Rajesh Tailang) : il faut que Siddarth disparaisse pour qu’il commence à ressentir la place que prenait dans sa vie, sans qu’il s’en rende compte, ce fils dont il ne connaissait pas l’âge exact (douze à treize ans ?). Il n’avait aucune photo de lui et, pressé de donner une description aussi précise que possible de l’enfant, il répond : « Sa mère saura mieux ».

Siddarthnous fait aussi pénétrer dans l’intimité d’une cellule familiale, celle de Mahendra. En dépit du manque d’argent, il interdit à sa femme de travailler : elle doit rester à la maison. Pourtant, sa fille de huit ans, exerce une responsabilité importante dans le foyer : elle est la seule à savoir lire et écrire, à savoir comment utiliser un téléphone mobile.

On est à cent lieues de la suite Taken, sur le même thème du père à la recherche d’un enfant enlevé. Pas d’action ici. Pas de méchant à affronter : c’est la pauvreté qui est la cause du drame. Pas de pathos, non plus. Au contraire, une grande retenue dans l’émotion : on ne voit pleurer Mahendra qu’une fois, en silence.

Siddarth

Édition - 6,5 / 10

Test effectué sur check disc. Le DVD est proposé, comme les autres titres de Blaq Out depuis quelque temps, dans un digipack. À l’intérieur une déclaration du réalisateur nous rappelant l’histoire vraie qui a inspiré le film.

Un menu fixe et musical, avec groupe d’enfants, nous propose le choix entre deux formats audio pour le film (Dolby Digital 5.1 ou 2.0 stéréo), présenté dans sa seule version originale en hindi avec sous-titres français incrustés dans l’image.

En supplément, des scènes coupées d’une durée cumulée de 10 minutes, suivies d’un documentaire sur le tournage (24’, en deux parties : pré-production et production) fait d’une succession de petits instants volés par la caméra ou se succèdent rapidement les membres de l’équipe, les acteurs, les techniciens, la costumière, les responsables du repérage et du casting, quelques répétitions avec les enfants, etc.

Vient ensuite un intéressant module de 14 minutes sur l’enregistrement de la musique à Londres, celle d’une très belle partition, jamais intrusive, composée par Andrew Lockington, puis orchestrée et dirigée par Nicholas Dodd à la tête d’un petit orchestre symphonique de 27 musiciens.

L’image (1.85:1), propre, sans défauts de compression visibles, bien contrastée, bénéficie d’une légère douceur dont sa définition ne souffre pas, même dans les scènes de nuit.

Le son Dolby Digital (5.1 ou 2.0 stéréo, au choix) procure un bon équilibre entre les dialogues, l’ambiance et l’accompagnement musical. C’est la musique qui tire le meilleur avantage du format multicanal. Les bruits d’ambiance ne sollicitent que timidement les voies latérales.

Siddarth

Crédits images : © A71 Productions, Poor Man’s Productions Ltd.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
6,5 / 10
Avis

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Philippe Gautreau
Le 5 août 2015
Ce film nous invite à découvrir l’Inde, pas celle du Taj Mahal, mais celle des rues des quartiers populaires, envahies par une foule bigarrée au milieu de laquelle des rickshaws se fraient leur chemin et à pénétrer dans l’intimité d’une famille frappée par la disparition d’un enfant.

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