Le Dernier coup de marteau (2014) : le test complet du DVD

Réalisé par Alix Delaporte
Avec Romain Paul, Clotilde Hesme et Grégory Gadebois

Édité par Pyramide Vidéo

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 25/08/2015
Critique

Le Dernier coup de marteau

Quand Victor, 13 ans, pousse la porte de l’opéra de Montpellier, il ne connaît rien à la musique. Il ne connaît pas non plus son père venu diriger la 6ème symphonie de Mahler. Il l’observe de loin, découvre l’univers des répétitions… Le jour où Nadia, sa mère, lui annonce qu’ils doivent quitter leur maison sur la plage, Victor s’inquiète. Pour sa mère, dont il sent qu’elle lui cache quelque chose, mais aussi pour sa relation naissante avec Luna, la voisine espagnole. Victor décide alors de se montrer pour la première fois à son père…

En 2011, Angèle et Tony était une des plus belles surprises du cinéma français. Le très beau et très réussi premier long-métrage d’Alix Delaporte avait alors attiré plus de 225.000 spectateurs. On attendait donc le second film de la réalisatrice. Voici donc Le Dernier coup de marteau, pour lequel Alix Delaporte réunit une fois de plus la lumineuse Clotilde Hesme et l’excellent Grégory Gadebois, César du meilleur espoir féminin et masculin de l’année 2012.

Le titre du film provient de la fin de la 6e symphonie de Gustav Mahler, qui revient à plusieurs reprises dans l’histoire puisqu’il s’agit de celle jouée par l’orchestre mené par le personnage de Samuel Rovinski (Grégory Gadebois). Après la mort de sa fille, son éviction de l’opéra de Vienne et le diagnostic d’une maladie de coeur, Mahler aurait relié ces trois coups du destin aux «  coups de la mort  » de sa symphonie, et aurait du coup ôté le dernier par superstition. Toutefois, si Le Dernier coup de marteau s’avère aussi sincère, sensible et attachant qu’Angèle et Tony, nous restons un peu sur notre faim.

Du point de vue interprétation il n’y a rien à redire. Les trois comédiens ont d’ailleurs été chacun récompensé, Clotilde Hesme au Festival de Marrakech, Grégory Gadebois au Festival de Saint-Jean-de-Luz et le jeune Romain Paul au Festival de Venise par le Prix Marcello Mastroianni, destiné aux jeunes acteurs. Le film pèche en revanche par sa linéarité, son manque d’inspiration et son manque de rythme. Contrairement à Angèle et Tony, les deux têtes d’affiche n’ont aucune scène en commun et le vrai rôle principal est confié au jeune Romain Paul, que la caméra ne lâche jamais. L’histoire adopte son point de vue et c’est finalement son histoire sur laquelle se focalise Le Dernier coup de marteau. Il faut bien l’avouer, on a l’impression d’avoir déjà vu ça pas mal de fois au cinéma. L’adolescent arrivé à un carrefour de sa vie, qui se retrouve face à quelques choix cruciaux à faire concernant son avenir. Pris entre une mère souffrante et un père qu’il n’a jamais vu, il rêve d’embrasser une carrière de footballeur. Romain Paul est une révélation. Son charisme, son naturel, l’intensité de ses regards et de ses silences explosent littéralement, même si le rôle demeure somme toute classique.

Si Alix Delaporte ne tombe jamais dans le misérabilisme ou le pathos grâce à une rage évidente de tous les instants, Le Dernier coup de marteau manque de chair pour convaincre véritablement, malgré une beauté plastique et une délicatesse indéniables.

Le Dernier coup de marteau

Présentation - 4,0 / 5

Le DVD du Dernier coup de marteau, disponible chez Pyramide Vidéo, repose dans un boîtier classique. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est joliment animé et musical.

Bonus - 2,0 / 5

En plus d’un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint quelques vidéos issues des essais de Romain Paul (9’). Nous voyons l’adolescent se présenter face caméra, son premier essai, donner la réplique à Clotilde Hesme puis à Grégory Gadebois, et enfin pendant les répétitions d’une séquence avec l’orchestre.

Glissé dans le boîtier, nous trouvons également un petit livret contenant un entretien avec la réalisatrice Alix Delaporte.

Le Dernier coup de marteau

Image - 3,5 / 5

Pyramide Vidéo livre un joli master du Dernier coup de marteau, restituant habilement la photographie élégante du film signée Claire Mathon, chef opératrice éclectique et talentueuse à qui l’on doit les superbes images d’Angèle et Tony, L’Inconnu du lac et Comme un avion. La directrice de la photographie privilégie les teintes chaudes et naturelles, la clarté reste de mise, le relief est agréable et les détails précis. Les contrastes sont légers, les séquences sombres sont aussi fluides et définies que les scènes diurnes, le piqué est suffisamment vif, les noirs denses et l’encodage demeure solide jusqu’à la fin malgré quelques scènes plus ternes.

Son - 3,5 / 5

Ne vous attendez pas à des explosions ou des effets surround fulminants dans Le Dernier coup de marteau, mais le mixage Dolby Digital 5.1 permet de spatialiser gentiment la musique du film. Cependant, les dialogues auraient peut-être gagné à être un poil plus alerte sur la centrale et l’ensemble demeure essentiellement frontal en dehors des plages musicales. Les ambiances naturelles se font parfois ressentir et la balance des enceintes avant et arrière est plutôt bien équilibrée. Quant à la stéréo également proposée, elle s’avère largement suffisante, les voix des comédiens y étant indubitablement plus dynamiques.

L’éditeur joint également les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants, ainsi qu’une piste Audiodescription.


Le Dernier coup de marteau

Crédits images : © JC Lother

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm