Cake (2014) : le test complet du DVD

Claire Bennett va mal. Il n’y a qu’à voir ses cicatrices et ses grimaces de douleur dès qu’elle fait un geste pour comprendre qu’elle souffre physiquement. Elle ne parvient guère mieux à dissimuler son mal-être affectif. Cassante et parfois même insultante, Claire cède à l’agressivité et à la colère avec tous ceux qui l’approchent. Son mari et ses amis ont pris leurs distances avec elle, et même son groupe de soutien l’a rejetée. Profondément seule, Claire ne peut plus compter que sur la présence de sa femme de ménage Silvana, qui supporte difficilement de voir sa patronne accro à l’alcool et aux tranquillisants. Mais le suicide de Nina, qui faisait partie de son groupe de soutien, déclenche chez Claire une nouvelle fixation. Tout en s’intéressant à la disparition de cette femme qu’elle connaissait à peine, Claire en vient à s’interroger sur la frontière ténue entre vie et mort, abandon et souffrance, danger et salut. Tandis qu’elle se rapproche du mari de Nina et de leur fils, Claire trouvera peut-être un peu de réconfort…

Mine de rien, la première saison de Friends a déjà plus de vingt ans et bien que la dernière remonte à 2004, Jennifer Aniston reste toujours Rachel dans le coeur des spectateurs. Malgré de nombreux grands succès au cinéma, Bruce tout-puissant, Polly et Moi, La Rupture, Marley & Moi, Le Mytho (Just Go With It), Comment tuer son boss ?, Les Miller, une famille en herbe, la comédienne n’a jamais su ou pu se détacher de son rôle emblématique. Pourtant, en 1998, Jennifer Aniston avait tenté une première approche dramatique attachante dans L’Objet de mon affection aux côtés de Paul Rudd, ainsi qu’en 2002 dans The Good Girl avec Jake Gyllenhaal. Aujourd’hui âgée de 46 ans, elle tente un nouveau virage dramatique avec Cake, réalisé par Daniel Barnz (Phoebe in Wonderland, Sortilège), dans lequel elle donne la réplique à Adriana Barraza, Anna Kendrick, Sam Worthington, William H. Macy, Lucy Punch, Chris Messina, Mamie Gummer et Felicity Huffman.

La comédienne s’en tire à merveille, malgré un côté mélodramatique très voire trop appuyé, une mise en scène bourrée de tics propres au cinéma indépendant américain, une histoire somme toute prévisible et des bons sentiments à la pelle. Toutefois, on ne pourra pas reprocher à Jennifer Aniston (épatante comme très souvent), également productrice, de s’investir totalement dans ce portrait de femme, au point d’apparaître peu à son avantage, peu maquillée, en dehors d’une cicatrice sur le visage qui renvoie à l’accident du personnage principal. Le film s’inspire du parcours d’une amie proche de Jennifer Aniston, Stacy Courtney, ancienne cascadeuse pour le cinéma, qui est devenue dépendante aux anti-douleurs suite à un grave accident. Aujourd’hui débarrassée de son addiction, elle est devenue l’une des coordinatrices de cascades les plus réputées à Hollywood.

L’actrice incarne Claire, une avocate devenue dépendante aux médicaments et à l’alcool en raison d’un accident de voiture, qui a coûté la vie à son petit garçon. Claire a fait le vide autour d’elle. La dépression a entraîné son divorce et sa vie ne se résume qu’à des séances de thérapie de groupe, de rééducation physique (elle souffre au moindre mouvement), et sa femme de ménage mexicaine qui s’occupe bien d’elle. Jusqu’au jour où elle apprend le suicide d’une de ses anciennes camarades du groupe de soutien. Claire décide alors d’en savoir plus sur les raisons de ce drame.

Cake est un film plutôt sombre, émouvant, mais qui tombe trop facilement dans la démonstration pour réellement convaincre et nous emporter dans son sillage. La critique a loué la performance de l’actrice principale dans ce drame intimiste, en oubliant qu’elle avait déjà «  cassé son image  » et fait ses preuves dans ce registre, avec sans doute encore plus de réussite. Si l’Académie des Oscars l’a oubliée en 2015, Jennifer Aniston a néanmoins obtenu une nomination aux Screen Actors Guild Award, ainsi qu’aux Golden Globes.

Après avoir connu une sortie plutôt confidentielle dans les salles françaises, Cake n’est proposé qu’en DVD par Warner. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film, tout comme le menu principal, fixe et musical.

Cela ressemble à une sortie technique. L’éditeur joint deux featurettes promotionnelles de trois minutes chacune. La première se focalise sur l’histoire de la cascadeuse et amie de Jennifer Aniston, Stacy Courtney, qui a inspiré le personnage de Claire dans Cake. La seconde se penche sur le casting. Dans les deux cas, quelques images dévoilent l’envers du décor et les images de tournage, et donnent la parole aux comédiens ainsi qu’au réalisateur Daniel Barnz.

Avec ses 30.000 entrées, il semble que Warner n’ait pas jugé bon de sortir Cake en Blu-ray. Il faudra donc se contenter de cette édition standard, mais heureusement la qualité est là. Les couleurs alternent à la fois le chaud et le froid, le piqué est suffisamment affûté, la clarté de mise et les contrastes élégants. En revanche les détails manquent parfois à l’appel sur le cadre large et la définition baisse sur certaines séquences en intérieur.

Les mixages anglais et français Dolby Digital 5.1 instaurent un confort acoustique suffisant en mettant la musique en avant, tout en délivrant les dialogues avec ardeur, sans jamais oublier quelques effets et ambiances annexes. Quelques basses soulignent également certaines séquences. La piste française est un cran en dessous de son homologue anglaise, mais se révèle dynamique et le doublage est soigné.

Crédits images : © Warner Bros.