Réalisé par Tony Tilse
Avec
Essie Davis, Nathan Page et Hugo Johnstone-Burt
Édité par Koba Films
Melbourne, pendant les années 20. Phryne Fisher, une riche célibataire, joue au détective amateur pour passer le temps. Elle aide très efficacement dans ses enquêtes le detective inspector John ‘Jack’ Robinson. Jamais gênée par les contraintes de procédure, elle est toujours de l’autre côté de la ligne jaune.
Miss Fisher enquête mérite, pour cette deuxième saison, les mêmes louanges que celles décernées à la saison 1, sortie à l’automne 2013.
La série doit beaucoup à l’abattage d’Essie Davis dans la peau de Phryne (prononcer Fra-i-ni) Fisher et à l’originalité du personnage : une femme indépendante, fantasque, audacieuse, indisciplinée qui met toute son énergie à démasquer les criminels. Le pendant de Sherlock Holmes et d’Hercule Poirot, les pieds sur terre et la tête en bas, aux antipodes de l’Angleterre et de la Belgique.
Elle n’hésite jamais à passer à l’action, escalade nuitamment une façade pour entrer par effraction dans le repaire d’un suspect, crochète les serrures à l’aide d’un poignard caché dans son bas, assomme sans ménagement ses assaillants, prend au volant de son Hispano-Suiza des virages sur les chapeaux de roues…
Miss Fisher enquête vaut aussi par ses scénarios qui, à défaut de révolutionner le genre, sont correctement structurés, rythmés par quelques scènes d’action et assortis de dialogues bien écrits (et, une fois n’est pas coutume, assez bien servis par le doublage en français). Les auteurs jouent avec bonheur sur les humeurs changeantes de Jack Robinson vis-à-vis de Phryne Fisher. Qu’elle l’agace en fourrant son nez partout n’empêche pas qu’il en pince pour elle, sans jamais l’avouer.
Un autre atout de la série tient au soin minutieux apporté à la reconstitution des années folles par le choix des costumes, du mobilier, des voitures et de tous les accessoires… jusque dans le graphisme et la musique des menus des disques. Miss Fisher habite une splendide demeure victorienne de Melbourne.
Espérons que la saison 3, dont la sortie au Royaume Uni est annoncée pour le mois de décembre, n’attendra pas trop longtemps pour nous arriver.
Les 13 épisodes de 54 minutes sont logés sur quatre DVD-9, sérigraphiés de portraits de Miss Fisher et présentés dans un boîtier noir de 21 mm. Le menu musical art-déco sur fond de charleston propose le choix entre la version originale (avec sous-titres français optionnels) et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0.
Oubliée la générosité de la saison 1 : cette fois, aucun supplément ! Juste l’espace découverte Koba Films avec de courts extraits de La Vallée des mensonges et de trois autres éditions testées lors de leur sortie : la série espagnole Le Grand Hôtel, Arletty, une passion coupable et la minisérie Jusqu’au dernier.
L’image (1.78:1) est propre et précise, avec des couleurs aux tons délicats d’aquarelle et de bons contrastes. Dans quelques scènes en faible lumière, les noirs tendent à parfois à se boucher. Le son Dolby Digital stéréo, bien qu’on puisse regretter l’absence du 5.1, est précis, dynamique, avec un large spectre. Il procure une image aérée qui sert la musique des années 20. Ceux qui choisiront le doublage français, très correct, perdront le sel de la confrontation de l’accent british de Miss Fisher et de l’accent « aussie » très prononcé de certains personnages secondaires.
Crédits images : © Every Cloud Productions