Grantchester - Saison 1 (2014) : le test complet du DVD

Sidney Chambers est, en 1953, le jeune pasteur de la petite ville de Grantchester, près de Cambridge. Une paroissienne lui confie un jour qu’un homme supposé s’être suicidé a réellement été assassiné. Il relaie l’information à l’inspecteur Geordie Keating qui l’éconduit : l’affaire est classée. Sidney s’entête à rechercher la vérité et finit par découvrir des indices qui confortent l’hypothèse du meurtre et permettront de confondre le coupable. C’est pour Sidney le début d’une étroite collaboration avec Geordie Keating pour résoudre plusieurs affaires criminelles.

Le scénario des épisodes de Grantchester est l’adaptation par Daisy Coulam de six nouvelles de James Runcie, parues en 2012 et regroupées sous le titre Sidney Chambers and the Shadow of Death. Si faire d’un prêtre un détective n’est pas courant, ce n’est toutefois pas une première. Les Anglais ont tiré les premiers en 1974 avec la minisérie Father Brown et son remake de 2013, Father Brown (quatrième saison en 2016 avec Mark Williams dans le rôle-titre, l’Arthur Weasley de la saga Harry Potter). Les Américains ont voulu, avec Father Dowling Mysteries, rattraper le et faire coup double en ajoutant une nonne pour assister un prêtre de Chicago dans ses enquêtes ! Ne voulant pas être de reste, les Anglais sont revenus à la charge, au Moyen-Âge, avec Cadfael. Mais le record de durée est détenu par l’Italie avec la série comique Don Matteo (E tu quanto vali?), toujours à l’antenne depuis 2000 et partie pour cumuler au moins 205 épisodes !

Grantchester mêle, dans des proportions à peu près égales, enquêtes policières et découverte de l’intimité du personnage principal et de son entourage. Encore hanté par la guerre (il était lieutenant à la tête de l’équipage d’un tank), il n’est pas un modèle de vertu : s’ajoute à un sérieux penchant pour l’alcool (le whisky, pas le sherry) une forte attirance pour les femmes, sans que l’étroite surveillance de sa gouvernante n’y puisse grand-chose. Ce choix d’accorder beaucoup de temps aux personnages a un revers : certaines enquêtes sont bouclées de manière un peu trop expéditive.

Le rôle de Sidney est tenu par le séduisant James Norton, récemment révélé par la minisérie Happy Valley. Le rôle de Geordie Keating a été confié à Robson Green, un vieux briscard de la série policière avec Touching Evil (1997-1999, pas encore dans nos bacs) et La Fureur dans le sang (Wire in the Blood, 2002-2008).

Grantchester, bien filmée, reconstitue avec réalisme l’Angleterre du début des années 50, en accordant une belle place accordée à la musique : Sidney Chambers est fan de jazz et son musicien préféré est Sidney Bechet. Tout ça dans le cadre d’un typique village anglais au milieu des champs, l’endroit idéal pour des meurtres.

Une série très originale, reconduite pour une deuxième saison.

Test effectué sur check discs. Les six épisodes de 45 minutes tiennent sur DVD-9 présentés dans un coffret. Un menu musical et animé propose le choix entre la version originale (avec sous-titres imposés) et un doublage en français, les deux au format Dolby Digital stéréo. Le changement de version impose un retour au menu principal.

En bonus, la reprise à l’identique de quatre des cinq suppléments de l’édition britannique Universal : Le tournage de Grantchester (13’) met en scène James Runcie, qui dit que le personnage de Sidney Chambers lui a été inspiré par son père, ancien archevêque de Canterbury, ainsi que les acteurs, les responsables des repérages, des décors, des costumes… Puis Flashback (3’) montre en continu la scène de guerre qui hante Sidney Chambers, jusque-là distillée par fragments, épisode après épisode. Sidney et les femmes (3’) met en avant les trois femmes entre lesquelles son coeur balançait. Enfin, L’envers des décors (4’), souvent redondant avec le premier supplément, passe en revue les principaux lieux de tournage. Pas de grandes révélations dans ces compléments très promotionnels.

L’image (1.78:1) est correctement définie dans toutes les conditions d’éclairage, bien contrastée avec des couleurs bien étalonnées.

Le son Dolby Digital stéréo, dans les deux versions, restitue avec une parfaite clarté les dialogues et l’accompagnement musical, bien équilibrés. Le doublage français est soigné.

Crédits images : © Lovely Day