Simba (1955) : le test complet du DVD

Simba : Mark of Mau Mau!

Réalisé par Brian Desmond Hurst
Avec Dirk Bogarde, Virginia McKenna et Donald Sinden

Édité par Elephant Films

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Le 28/09/2015
Critique

Simba

Au début des années 50, Alan Howard arrive d’Angleterre pour rendre visite à son frère David, éleveur de bétail au Kenya. Il est accueilli à l’aéroport par Mary Crawford, la fille d’un fermier voisin. La police les attend à la ferme de David : il vient d’être assassiné par les Mau Mau.

Simba s’ouvre sur une scène surprenante : un africain chante sur son vélo, entend un appel au secours, s’arrête en bordure de la piste, se penche sur un blanc gisant ensanglanté, l’achève d’un coup de machette.

Le mouvement Mau Mau est né au tout début des années 50 dans le peuple Kikuyu. Les recrues devaient prêter serment. Par l’un des serments, le batuni, montré dans une scène du film, elles s’engageaient à obéir, sous peine de mort, à l’ordre de tuer pour la cause. La révolte Mau Mau dura de 1952 à 1960 et accéléra l’indépendance du Kenya, obtenue en 1962.

Les films français sur la guerre d’Algérie n’ont été réalisés que bien après l’indépendance : il faudra attendre une dizaine d’années pour qu’elle soit le thème central du récit avec Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier (1972) et R.A.S. d’Yves Boisset (1973).

Les Anglo-Saxons n’ont pas cette retenue : Simba est sorti en 1955, en plein milieu de la révolte des Mau Mau, relatée par deux autres fictions, Safari de Terence Young (1956) et Something of Value de Richard Brooks (1957).

Le scénario de Simba,  » le lion  » en swahili, est, avant tout, romancé. Cela n’empêche pas qu’il pose, avec une certaine largeur de vue, le problème de la colonisation et de ses échappatoires les plus fréquentes, la lutte armée et le terrorisme. Si le film ne dresse pas un portrait flatteur des rebelles, il condamne sans ménagement l’attitude raciste de certains colons. De plus, malgré l’assassinat de son frère, les préjugés d’Alan Howard à l’encontre des indigènes s’atténuent au fur et à mesure qu’il prend conscience de la situation.

Parfaitement photographié par Geoffrey Unsworth, le chef op’ de Ma vie commence en Malaisie (A Town Like Alice) (A Town Like Alice), sorti simultanément dans la même collection et également testé, Simba a été réalisé, au Kenya et dans les studios de Pinewood, par l’Irlandais Brian Desmond Hurst, auteur de plusieurs films de guerre, dont La Gloire est à eux (Men of Arnhem, 1946), coréalisé avec Terence Young.

Dirk Bogarde tient le rôle d’Alan Howard. Son nom commençait à figurer en tête d’affiche depuis 1950 avec The Blue Lamp, un solide policier de Basil Dearden, et avec The Sleeping Tiger (1954), le premier des cinq films qu’il tourna sous la direction de Joseph Losey. Pour lui donner la réplique, la belle et distinguée Virginia McKenna, l’héroïne de Ma vie commence en Malaisie (A Town Like Alice).

Simba

Édition - 6 / 10

Comme beaucoup des autres titres de la collection d’Elephant Films Cinéma MasterClass, le DVD-9 est présenté dans un boîtier glissé dans un fourreau cartonné. La jaquette (imprimée recto-verso) est conçue dans le style des autres titres de la collection, cohérent avec l’époque des oeuvres, tout comme le menu animé et musical.

En supplément, une présentation du film par Jean-Pierre Dionnet (14’). Il indique que le producteur Earl St. John, appelé à la rescousse pour sortir la RKO de l’ornière, avait fixé une limite de 100.000 dollars pour la production de chaque film, ce qui n’a pas empêché de belles réussites, telle Coffret Légende du Titanic : A Night to Remember + Titanic : La Légende (A Night to Remember, 1958) de Roy Ward Baker. Brian Desmond Hurst, nous dit-il, aurait conseillé John Ford pour le tournage en Irlande de L’Homme tranquille (1952). Il loue la photographie de Geoffrey Unsworth, également chef op’ de Ma vie commence en Malaisie (A Town Like Alice), puis de 2001 : L’Odyssée de l’espace (Stanley Kubrick, 1968), de Cabaret (Bob Fosse, 1972), de Zardoz (John Boorman, 1974)… Il nous parle aussi du compositeur de la musique, Francis Chagrin, un élève de Nadia Boulanger, des acteurs, etc. Une anecdote : parmi les figurants, on peut, paraît-il voir Jomo Kenyatta qui allait être le premier président du Kenya après l’indépendance !

Pour finir, une galerie de photos en format vignette, les bandes annonces d’une flopée de films de la collection et une courte promotion par Jean-Pierre Dionnet de trois autres titres de la collection Cinéma MasterClass édités simultanément (et testés pour vous) : Bozambo (1935) de Zoltan Korda, Ma vie commence en Malaisie (A Town Like Alice) de Jack Lee (1956) et Aux frontières des Indes (1959) de J. Lee Thompson.

L’image (1.37:1), impeccable dans les plans rapprochés, manque un peu de précision dans les plans larges. Si les couleurs ont été ravivées, une dominante cuivrée s’impose assez souvent. La lisibilité des scènes de nuit est occasionnellement affectée par une tendance des noirs à se boucher.

Le son Dolby Digital 1.0 (et non 2.0 comme indiqué au verso de la jaquette) est correct pour un film tourné en 1935. Avec un spectre assez peu ouvert et quelques saturations, le son a été correctement nettoyé, à l’exception de quelques passages, comme la scène commençant à 77’30”.

Simba

Crédits images : © Elephant Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
6 / 10
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Philippe Gautreau
Le 29 septembre 2015
Avec Dirk Bogarde en tête d’affiche et l’Afrique en toile de fond, un film bien photographié, tourné à chaud, au plus fort des affrontements sanglants qui opposèrent dans les années 50 les Mau Mau et les colons britanniques.

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