En toute humilité (2014) : le test complet du DVD

The Humbling

Réalisé par Barry Levinson
Avec Al Pacino, Greta Gerwig et Nina Arianda

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 29/09/2015
Critique

En toute humilité

Célèbre comédien de théâtre, Simon Axler sombre dans la dépression au point de devenir suicidaire lorsqu’il perd soudainement et inexplicablement son don. Pour tenter de retrouver le feu sacré, il entame une liaison avec une lesbienne deux fois plus jeune que lui. Mais très vite, leur relation sème le chaos tandis que d’anciennes connaissances du couple réapparaissent dans leur vie…

En 2010 avec You Don’t Know Jack, Barry Levinson, mythique réalisateur de Good Morning, Vietnam et de Rain Man, permettait à Al Pacino de «  renaître  » à l’écran après quelques participations anecdotiques dans des films largement dispensables. Transformé physiquement, magnétique, la démarche voûtée, les traits creusés, les cheveux blancs en bataille, le comédien s’est vu attribué un Golden Globe et le Screen Actors Guild pour sa performance. Son plus grand rôle depuis Insomnia.

Le cinéaste et l’acteur se retrouvent en 2014 pour En toute humilité, drame ironique sur le métier de comédien. Tourné en seulement 20 jours avec un budget restreint et en totale indépendance, En toute humilité croule malheureusement sous les tics formels du cinéma indé américain et Pacino cabotine bien trop souvent pour réellement convaincre. Même l’excellente Greta Gerwig semble ici fatiguée et guère concernée par ce qui se passe.

Adaptée du roman The Humbling, écrit par Philip Roth en 2009 et sorti en France sous le titre Le Rabaissement, l’oeuvre de Barry Levinson ne convainc pas vraiment. La faute a un montage médiocre, qui peine à donner un rythme suffisant à cette introspection, par ailleurs trop bavarde. De plus, à force d’alterner les séquences de rêveries et celles où le personnage, un comédien approchant les 70 ans en pleine dépression, tente de se reconstruire aux côtés d’une femme de 30 ans, Barry Levinson perd le spectateur. Du coup on ne s’attache jamais à Simon, malgré tous les efforts de Pacino et de ses partenaires.

En toute humilité n’a pas autant bénéficié d’attention que le surestimé Birdman ou (La surprenante vertu de l’ignorance) d’Alejandro Gonzales Inarritu, film avec lequel il partage d’étranges et troublantes similitudes. C’est le cas de la séquence où le personnage de Pacino se retrouve accidentellement «  enfermé  » à l’extérieur du théâtre avant d’entrer en scène. Seulement là où Birdman se caractérisait surtout par une esbroufe technique, qui ne laissait souvent aucune place à l’émotion, En toute humilité s’avère plus empathique car moins maniéré dans son approche de l’ego des comédiens. Si Inarritu jouait avec le parallèle Keaton-Batman / Thomson-Birdman, Levinson évoque une star «  déchue  » qui s’est perdue dans quelques productions et pièces de théâtre de seconde zone. Un comédien qui n’arrive plus à subjuguer son audience comme par le passé. Toutes ressemblances avec Al Pacino ne seraient donc pas forcément fortuites. On sent que ce dernier souhaite montrer qu’il en a encore sous le capot. On y croit volontiers. Mais si c’est un premier pas de fait vers une «  rédemption  », le grand Al mérite mieux.

En toute humilité

Édition - 6 / 10

Le DVD est édité sous la bannière de Metropolitan Vidéo. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.

Pas grand-chose à signaler au niveau des suppléments, juste un lot de bandes-annonces et des liens internet. C’est bien trop maigre.

Bien que le film soit complètement passé inaperçu dans nos salles, En toute humilité bénéficie d’un master SD au transfert soigné et très élégant. Le piqué est aiguisé, la clarté de mise sur les séquences en extérieur, un léger grain se fait ressentir sur les intérieurs ambrés, feutrés et chauds, le cadre large offre un lot conséquent de détails et la colorimétrie de la photographie - signée Adam Jandrup - composée essentiellement de gammes brunes, est habilement restituée. Evidemment, la copie est d’une propreté immaculée, les contrastes sont denses, et malgré un sensible bruit vidéo, les meilleures conditions techniques sont réunies et la définition est exemplaire.

En anglais comme en français, les mixages Dolby Digital 5.1 parviennent à créer un bon confort acoustique, avec une plus grande homogénéité pour la version originale. Certes, la balance frontales-latérales profite surtout à la musique de Marcelo Zarvos (Sin nombre, L’Élite de Brooklyn), mais quelques ambiances naturelles parviennent à percer sur les séquences en extérieur. Les voix sont claires, distinctes, solidement plantées sur la centrale, la spatialisation musicale systématique et le confort acoustique solide.

En toute humilité

Crédits images : © Metropolitan Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
6 / 10
Avis
Multimédia
En toute humilité
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