Destination planète Hydra (1966) : le test complet du DVD

2+5: Missione Hydra

Réalisé par Pietro Francisci
Avec Leonora Ruffo, Mario Novelli et Roland Lesaffre

Édité par Artus Films

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Le 22/02/2016
Critique

Destination planète Hydra

Un OVNI a été observé à Molino. Le professeur de physique Solmi, avec l’aide de sa fille et de son assistant, va découvrir un vaisseau spatial au fond d’un gouffre, en pleine campagne. Suite à une mauvaise manoeuvre, des extra-terrestres venus d’une planète lointaine ont, en effet, dû se poser sur la Terre. Ceux-ci enlèvent le groupe d’humains pour les emmener sur leur planète. Mais le voyage intergalactique va prendre une tournure improbable.

Les années 60 ont vu émerger pléthore d’oeuvres de science-fiction venues d’Europe, après les fameux classiques américains de la décennie précédente. Dans sa collection unique, l’éditeur Artus Films nous propose ainsi de (re)découvrir en DVD dans nos contrées, Destination Planète Hydra (2+5 : Missione Hydra), un titre emblématique du cinéma Bis qui va faire le bonheur des adeptes du genre. Également connu sous d’autres appellations dans divers pays comme Stars Pilot, Os Monstros do Planeta Hidra et même Alien IV, on doit cette petite pépite au réalisateur italien Pietro Francisci, célèbre pour avoir mis en scène Les Travaux d’Hercule (1958) et Les Travaux d’Hercule (1959) avec Steve Reeves dans le rôle principal.

Oeuvre hybride entre la comédie et le film de science-fiction alors en vogue, Destination Planète Hydra est quasiment inclassable. On passe allègrement d’une séquence digne des Envahisseurs (l’ouverture donne le ton) au tournage d’une publicité fellinienne dans les studios de Cinecittà reconstituant La Naissance de Vénus de Botticelli, jusqu’à une visite éclair des monuments de Rome (en voiture puis en hélicoptère). Mais aussi de la découverte d’un astronef (en polystyrène), bourdonnant et haletant, enseveli dans une campagne italienne paumée, pour ensuite se propulser dans l’espace « magnifiquement » représenté par un drap noir sur lequel ont été accrochés des éclairages électriques de sapin de Noël. La sortie hors de l’astronef, au ralenti avec les acteurs rebondissant sur des trampolines, reste à ne pas manquer. Résumer alors Destination Planète Hydra prendrait des heures car l’histoire est improbable, à l’instar des décors et des costumes excentriques (mention spéciale aux aliens déguisés en raviolis pékinois), mieux vaut le voir pour le croire.

Toujours est-il que les acteurs font le travail et semblent véritablement investis dans cette La Soupe aux choux transalpine : les aliens découvrent ici l’amour et se rendent compte que la race humaine - hormis les méchants et les chinois sournois qui veulent rattraper leur retard sur l’Occident - n’est peut-être pas si désespérante, malgré leurs bombes atomiques responsables de l’extinction progressive d’Hydra. Les extra-terrestres (que n’aurait pas reniés Ed Wood) et les êtres humains sont faits pour être libres et égaux en droit, unir leurs cultures et leurs races, mais aussi leurs rayons laser pour détruire des hommes-singes, puis se nourrir d’un plat de macaronis dans l’Espace, même si tout a commencé par deux bastons homériques où les coups pleuvent à cinquante centimètres de leurs cibles. Ce gloubi-boulga, rempli d’aventures et d’humour, fonctionne à merveille. D’autant plus si le spectateur est préparé à accepter ce récit qui part dans tous les sens grâce à un montage vif et foutraque, toujours illustré par une musique en complet décalage. À (re)voir sans restriction, autant en version originale qu’en français avec un doublage sensationnel et délicieusement kitsch.

Destination planète Hydra

Présentation - 5,0 / 5

Superbement sérigraphié, le disque est glissé dans un magnifique slim digipack cartonné estampillé SF Vintage. Artus Films livre un petit objet de collection aux visuels fort attractifs. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 3,0 / 5

Concernant les suppléments, en dehors d’un diaporama de photos et d’affiches d’époque et d’un lot de bandes-annonces, l’éditeur nous propose une présentation du film (35’) par Alain Petit, spécialiste du cinéma de genre, qui revient essentiellement sur la SF européenne des années 60, mais également sur le casting, le réalisateur et le doublage français apportant une touche humoristique largement conseillée.

Image - 3,5 / 5

Le master utilisé est français (voir les credits dans la langue de Molière) et la copie trouve rapidement un équilibre qui instaure des conditions de visionnage plutôt plaisantes. À l’exception de quelques tâches et points, ainsi que diverses séquences sombres marquées par un voile et des noirs grumeleux, l’image demeure vintage mais stable.

Son - 3,5 / 5

L’éditeur propose les versions italienne et française dans un Mono original. Cette dernière bénéficie d’un doublage old-school très réussi et surtout très drôle, avec quelques craquements parasites. Sur les deux pistes, les effets annexes sont ardents, dynamiques et vifs, à l’instar du score de Nico Fidenco. Les deux options acoustiques ne déçoivent pas, bien que la version originale s’avère plus propre.

Destination planète Hydra

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm