Tess d'Urberville - L'intégrale de la saga (2008) : le test complet du DVD

Dans la campagne du sud de l’Angleterre, à la fin du XIXe siècle.  » Good morning, Sir John John!  » C’est ainsi que le pasteur local salue, par une belle journée d’été, John Durbeyfield, un pauvre paysan alcoolique, père de quatre enfants. Il s’en explique en affirmant que  » Durbeyfield  » est une déformation du nom de  » D’Urberville « , celui d’une grande famille noble dont les descendants habitent la région. John ordonne à sa fille Tess d’aller leur rendre visite et de solliciter leur aide.

Tess d’Urberville est l’adaptation du roman le plus célèbre de Thomas Hardy (1840-1928). La première des neuf adaptations pour l’écran remonte à 1913. La plus fameuse, saluée par de nombreux prix, est le Tess réalisé en 1979 par Roman Polanski avec Nastassja Kinski, âgée de 17 ans au moment du tournage. Sortent également du lot deux miniséries, celle réalisée en 1998 par Ian Sharp (disponible en import anglais) avec Justine Waddell dans le rôle-titre et celle qui nous occupe aujourd’hui. Laquelle, en dépit de ses qualités, aura mis sept ans à traverser la Manche.

Cette version de Tess d’Urberville, fidèle au roman, donne plus d’importance que les deux autres versions de référence au personnage trouble d’Alec d’Urberville, à l’origine des malheurs de la jeune fille.

La photo est un des atouts de la minisérie avec, en intérieur, des cadres joliment composés et des éclairages maîtrisés avec de beaux clairs-obscurs, de spectaculaires plans larges de la campagne anglaise qui donnent aux paysages le rôle important qu’ils occupent dans les romans de Thomas Hardy.

Gemma Arterton tient là son premier grand rôle avec une grâce naturelle qui n’a rien à envier à la prestation de Nastassja Kinski dans le film de Roman Polanski. Hans Matheson donne une interprétation juste du personnage d’Alec D’Urberville. La fragilité d’Angel Clare est transmise avec talent par Eddie Redmayne qu’on pourra bientôt retrouver aux côtés de Clémence Poésy dans la dramatique minisérie Birdsong que l’éditeur de Tess d’Urberville, Condor Entertainment, sort le 19 octobre.

Test effectué sur check discs. Les quatre épisodes d’une heure sont logés sur deux DVD-9 présentés dans un coffret. Le menu fixe et musical propose la seule version originale avec sous-titres français imposés, placés trop haut sur l’image et pas toujours très rigoureux.

En supplément, repris de l’édition BBC/2entertain de 2008, un making of (29’) dans lequel le scénariste David Nicholls, le réalisateur David Blair et le producteur David Snodin justifient leurs options scénaristiques et de mise en scène. Les choses se gâtent, après un quart d’heure, quand la parole, donnée aux acteurs, glisse vers la promotion.

L’image (1.78:1), tournée en 35 mm, est magnifique, bien contrastée avec des blancs lumineux et des noirs denses. Les couleurs, très finement étalonnées, restituent fidèlement la lumière des paysages anglais (ici deux du Wessex et du Dorset) filmés pendant les quatre saisons. Aucun défaut de compression n’apparaît dans les scènes sous la pluie ou dans la brume.

Le son Dolby Digital stéréo, lui aussi, restitue avec clarté les dialogues, les bruits d’ambiance et l’accompagnement musical, composé par Rob Lane, où dominent les cordes.

Crédits images : © Condor Entertainment