Journée noire pour un bélier (1971) : le test complet du DVD

Giornata nera per l'ariete

Réalisé par Luigi Bazzoni
Avec Franco Nero, Silvia Monti et Wolfgang Preiss

Édité par Le Chat qui Fume

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Le 07/03/2016
Critique

Journée noire pour un bélier

Témoins d’une violente agression, Walter et son amie Julia en parlent à Andrea Bild, journaliste spécialiste en affaires criminelles. Celui-ci décide de mener son enquête, malgré l’opposition de la police. Bientôt, c’est sur lui que se portent les soupçons d’une série de crimes dont il devra retrouver le meurtrier pour s’innocenter.

Totalement inédit depuis sa sortie VHS sous le titre Jour maléfique, Journée noire pour un bélier est l’archétype même du giallo à sa plus grande époque dont il reprend parfaitement les codes : chantage, sexe, héros suspectés, cuir et meurtres sadiques. Avec son scénario machiavélique, le réalisateur Luigi Bazzoni (1929-2012), ancien assistant de Mauro Bolognini sur le chef d’oeuvre Le Bel Antonio, s’entoure de collaborateurs talentueux. Vittorio Storaro à la photographie (chef opérateur trois fois oscarisé pour Apocalypse Now, Reds et Le Dernier Empereur), ainsi que le mythique Franco Nero (Django), Silvia Monti (Una Lucertola con la pelle di donna (Le venin de la peur)), Agostina Belli (La Nuit des diables, Parfum de femme) et Ira Von Fürstenberg (L’Ile de l’épouvante). N’oublions pas la géniale partition du maestro Ennio Morricone.

Ce classique du giallo n’a rien perdu de son efficacité et demeure une véritable référence du genre. Giornata nera per l’ariete est l’adaptation du roman The Fifth Cord de David McDonald Devine publié en 1967. Dès le générique, le spectateur est plongé au beau milieu de la nuit du réveillon de la Saint Sylvestre. L’alcool coule à flots. Le petit matin arrive, les convives sortent éméchés d’un club à la mode. Parmi eux se trouve Andrea (Franco Nero), déjà porté sur la boisson, qui a bu cette fois plus que de raison. Journaliste spécialisé dans les affaires criminelles, il doit se rendre à l’évidence dès le lendemain des festivités, les invités de cette soirée mémorable commencent à se faire assassiner les uns après les autres. Le tueur nous «  apparaît  » dès les premières secondes via un message enregistré sur bande magnétique, dont la voix a été trafiquée. Mais cette voix prévient. «  Il  » n’a pas encore tué, mais cinq personnes doivent mourir. On comprend alors que la séquence pré-générique était montrée du point de vue de celui qui se prépare à passer à l’acte.

Journée noire pour un bélier

Pour créer un lien avec le spectateur, Luigi Bazzoni prend pour protagoniste un type assez déplaisant, désabusé, volage, alcoolique, insomniaque, plongé malgré lui dans cette affaire qu’il va progressivement prendre à bras le corps, surtout qu’il reçoit également quelques menaces anonymes de son côté et qu’il devient même le potentiel suspect. Franco Nero lui apporte l’empathie nécessaire afin que l’on suive les avancées de l’enquête à ses côtés. Et s’il s’agissait pour lui d’une quête vers la rédemption ? Le génie de Bazzoni est de déjouer les attentes du spectateur. Si ce dernier se doute quand l’assassin va frapper, la mise en scène, le rythme, le montage, le cadre, les contrastes, la musique - ou plutôt l’absence de musique - et les angles de prises de vue parviennent à nous cueillir systématiquement. De plus, les personnages semblent complètement perdus et noyés au milieu de bâtiments modernes d’une laideur confondante, une jungle de béton (jamais nommée d’ailleurs), un labyrinthe kafkaïen où les dédales semblent infinis.

Si l’intrigue part un peu trop dans tous les sens, Journée noire pour un bélier fait et fera encore le bonheur des cinéphiles amateurs de gialli et quelques séquences, notamment celle du meurtre de la femme handicapée et la poursuite de l’enfant par une sorte d’incarnation du croque-mitaine risquent de marquer les mémoires encore un bon bout de temps.

Journée noire pour un bélier

Présentation - 5,0 / 5

La galette de Journée noire pour un bélier est confortablement installée dans un magnifique digipack en trois volets, aux visuels clinquants réalisés par le talentueux graphiste Frédéric Domont. Un objet suprêmement élégant. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 2,5 / 5

Outre la bande-annonce du film, celles de L’Affaire de la fille au pyjama jaune, du Una Lucertola con la pelle di donna (Le venin de la peur) et L’Antéchrist, notre Chat noir préféré joint également un entretien croisé du chef opérateur Vittorio Storaro et du comédien Franco Nero (28’). Nos deux interlocuteurs reviennent entre autres sur leurs débuts respectifs, leur rencontre et leur amitié avec le cinéaste Luigi Bazzoni. Vittorio Storaro évoque également quelques projets avortés du cinéaste (L’Exorciste et une adaptation de Tarzan), ainsi que les partis pris esthétiques de Journée noire pour un bélier, ou «  comment éclairer l’obscurité  ».

Journée noire pour un bélier

Image - 4,0 / 5

Pour l’arrivée de Journée noire pour un bélier en DVD dans nos contrées, nous n’attendions pas une copie aussi belle ! L’image ne déçoit pas. Le master 1.85 (16/9 compatible 4/3) affiche une indéniable propreté, le grain est habilement géré, les contrastes sont plus que corrects et la luminosité agréable sur les séquences diurnes. La stabilité est de mise, les couleurs sont vintage à souhait, les noirs denses et les détails sont très agréables. Hormis un très léger bruit vidéo et un générique marqué par des griffures et moult points blancs qui ont échappé au Biactol numérique, c’est franchement le top ! Bravo et merci au Chat qui fume !

Son - 3,5 / 5

L’éditeur propose les versions italienne et française dans un Mono original. Cette dernière bénéficie d’un doublage old-school très réussi, et le report des voix s’avère suffisamment mordant. La version originale est certes marquée par un léger souffle, quelques décrochages et saturations, mais les effets annexes, tout comme la musique d’Ennio Morricone, sont ardents et l’ensemble dynamique et vif. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue impossible à la volée.

Journée noire pour un bélier

Crédits images : © Le Chat qui fume

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
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Franck Brissard
Le 9 février 2016
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