En immersion (2015) : le test complet du DVD

Atteint par une maladie neurologique dégénérative, Michel Serrero, flic à la criminelle, apprend qu’il n’a plus que six mois à vivre. Suspendu pour avoir frappé un collègue, il décide de risquer le tout pour le tout en s’infiltrant dans un réseau parisien de distribution de drogues dures. Sa motivation est encore renforcée quand sa fille de 17 ans, Clara, est hospitalisée après une overdose.

En immersion, une minisérie en trois épisodes de 45 minutes, est l’étonnant résultat d’un investissement total de Philippe Haïm, auteur du scénario, réalisateur et compositeur de la musique originale. À ne pas confondre avec une autre série de la BBC, In Deep (2001-2003), diffusée en France sous le titre En immersion, qui mériterait d’être éditée sur DVD dans l’hexagone.

Une oeuvre noire, très noire, qui frappe par l’esthétique de son écriture filmique, aux contrastes accentués de blancs lumineux et de noirs denses, aux éclairages qui rappellent l’expressionnisme allemand, aux cadres travaillés, aux plongées et contre-plongées surprenantes et aux mouvements de caméra sophistiqués.

En immersion ajoute à une forme soignée un scénario solidement structuré et un montage qui enchaîne les séquences avec fluidité. Le surréalisme s’invite à plusieurs reprises avec les hallucinations qui assaillent Michel Serrero.

Un casting solide ajoute à la qualité de la série, avec Patrick Ridremont dans le rôle principal, Emmanuelle Meyssignac, Olivier Chantreau (glaçant) et Pénélope-Rose Lévêque qui se retrouvent tous les deux après Xanadu, la série créée par Séverine Bosschem et Yves Ramonet en 2011.

Un polar sombre, pessimiste, à ne pas manquer !

Les trois épisodes d’environ 45 minutes (durée totale : 136’ au lieu de celle indiquée sur la jaquette à 150’) tiennent sur un DVD-9 (une édition Blu-ray sort simultanément) logé dans un keep case glissé dans un étui noir, comme le film. Un magnifique menu animé et musical conduit au choix des épisodes et des suppléments.

Sous-titres pour malentendants.

En supplément, trois scènes commentées par Philippe Haïm (d’une durée totale de 9’). La première, En immersion, raconte le difficile tournage des séquences dans lesquelles Michel Serrero s’enfonce dans une eau noire, filmées dans une fosse de plongée dont les parois avaient été recouvertes de velours noir pour absorber toute la lumière. La seconde, Le lounge, se déroule dans une rue du XIIIe, un morceau de désert urbain, avec un long plan-séquence dans lequel la caméra opère une révolution à 360°. La troisième, Scène finale, montre comment la musique est imbriquée dans l’image. Un modèle de supplément qui apporte au visionnage du film, même s’il est un peu court.

L’image (2.0:1) est irréprochable, avec des noirs et blancs fortement contrastés et une résolution qui assure une profondeur de champ extrême dans certaines séquences. Cette qualité technique vient fidèlement supporter les mérites artistiques de la photographie rappelés dans la partie critique, à mettre au crédit du réalisateur et, aussi, du chef opérateur Pascal Rabaud.

Le son est à la hauteur de l’image. Le choix du format Dolby Digital 2.0 stéréo, avec une séparation suffisante des deux voies, s’avère pertinent alors que presque toute l’action se déroule en intérieurs. À la fois fin et dynamique, avec une belle couverture du spectre, il restitue clairement les dialogues (même si quelques-uns souffrent d’une articulation déficiente, un mal français !) et donne à la musique l’ampleur qu’elle mérite.

Crédits images : © Emilie de la Hosseraye