Réalisé par Justin Reardon
Avec
Chris Evans, Michelle Monaghan et Ioan Gruffudd
Édité par Factoris Films
Il brûle d’écrire le scénario d’un film d’action. Son éditeur s’engage à combler son souhait, à condition qu’il écrive, avant, une comédie romantique. Le problème, c’est qu’il manque d’expérience dans ce domaine, à cause d’une réticence maladive à s’engager vis-à-vis d’une femme depuis le jour où sa mère l’a abandonné pour suivre un homme et qu’il s’est retrouvé, à 7 ans, confié à la garde de son grand-père. Et pourtant, l’image d’une jolie brune rencontrée par hasard commence à l’obséder…
Comment séduire une amie (Playing It Cool) marque les débuts de Justin Reardon. Pour son premier long métrage, il a voulu montrer qu’il connaissait le langage cinématographique. Mais il l’affirme avec trop d’insistance. Avec de bonnes idées, dans le montage, par exemple, quand il suffit au personnage principal, en plein marathon, de pousser une porte pour se retrouver, en tenue de ville, dans un restaurant et d’en pousser une seconde pour reprendre la course, comme si de rien n’était. Mais resservir trop souvent le même type de recette finit par être artificiel et par lasser les papilles.
Tout comme les apparitions trop fréquentes, en arrière-plan, d’un double goguenard du personnage, en chapeau mou, façon Bogart, dans le nuage de fumée d’une cigarette pompée avec frénésie. Ailleurs, c’est l’intrusion mal amenée de la bande dessinée dans l’histoire ou, encore, la décoloration du personnage principal qui vire au noir et blanc dans un environnement qui garde toutes ses couleurs.
C’est un peu la même chose avec les dialogues : ils ne manquent ni d’inventivité, ni d’une certaine sophistication. Mais, trop écrits, ils pêchent, tout simplement, par manque de naturel.
Enfin, le jeu de cache-cache amoureux entre « elle » et « lui », ne réserve pas assez de surprises, pas assez de ces petits rebondissements qui auraient pu susciter quelques attentes du spectateur.
Comment séduire une amie se regarde toutefois sans déplaisir. Le marivaudage n’est jamais vulgaire et les deux personnages principaux sont assez bien assortis : Chris Evans, pourtant dans un emploi à cent lieues de ceux qui ont fait sa renommée dans la saga Captain America (à laquelle va bientôt s’ajouter un volet) ou dans Snowpiercer, le Transperceneige. Et, surtout, Michelle Monaghan, dont le talent et le charme sont, malheureusement, sous-utilisés.
Comment séduire une amie tient sur un DVD-9 logé dans un keep case de 14 mm. Le menu animé et musical propose deux formats pour le film dans sa version originale (DTS 5.1 ou Dolby Digital 5.1) et, pour le doublage en français, seulement le Dolby Digital 5.1. Pas moyen de sauter les deux bandes annonces avant d’accéder au menu : la seule possibilité offerte est l’avance rapide.
Aucun supplément.
L’image (2.35:1) est correctement définie et contrastée dans tous les types d’éclairage, avec toutefois un étalonnage assez fluctuant des tons de peaux, peut-être imputable à la propension du réalisateur à titiller la colorimétrie.
Le son DTS 5.1 de la version originale s’impose par une meilleure dynamique, mais une profondeur limitée de l’image sonore. Le doublage en français fait vite remarquer ses faiblesses dans un film où les dialogues crépitent en rafales. Ils sont, d’autre part, trop en avant en comparaison de la version originale.
Crédits images : © Voltage Pictures, Wonderland Sound and Vision