Réalisé par Avinash Arun
Avec
Amruta Subhash, Archit Deodhar et Parth Bhalerao
Édité par ARTE ÉDITIONS
Chinu, 11 ans, est désespéré : il a dû quitter Pune, la grande ville où il avait grandi, où étaient ses amis, pour suivre sa mère, fonctionnaire, mutée dans une petite ville au bord de la mer, sur la côte de Konkan. Les premiers contacts avec ses nouveaux camarades d’école ne sont pas faciles…
La Forteresse (Killa, 2014) est le premier film du jeune réalisateur indien Avinash Arun, entré il y a peu dans le monde du cinéma comme directeur de la photographie. Il signe, d’ailleurs, la photo de son film.
À l’opposé de l’exubérance kitsch de Bollywood, La Forteresse est une oeuvre minimaliste. Son thème, le passage de l’enfance un peu capricieuse à l’adolescence un peu responsable, est développé avec une grande économie de moyens.
Le scénario de La Forteresse se limite à l’observation des petits riens de la vie quotidienne, les repas, le trajet à vélo entre l’école et la maison, les cours de mathématiques… Les seuls événements sont une sortie en mer improvisée de Chinu à bord de la barque d’un pêcheur et sa visite, en compagnie de ses trois amis, d’un fort abandonné, qui donnera le titre du film.
L’écriture filmique est aussi épurée que le récit. La caméra saisit les personnages par une suite de plans fixes ou de lents travellings. Cette sobriété contraste avec la richesse des cadres, composés avec beaucoup de goût, et l’explosion des couleurs, agréablement saturées, dans la luxuriante végétation tropicale de la côte occidentale de l’Inde, au sud de Mumbai.
C’est donc par la qualité de la photo que se distingue surtout ce premier film, récompensé par un Ours de cristal au festival de Berlin en 2014.
La Forteresse, dans ses deux versions de 75 minutes ou 103 minutes, tient sur un DVD-9, logé dans un keep case de 14 mm glissé dans un fourreau. Il s’ouvre sur un menu animé et musical un peu déroutant offrant le choix, pour la version courte, entre deux formats audio, Dolby Digital 5.1 ou 2.0, puis entre version originale (en marâthî) avec sous-titres français optionnels, ou version originale sous-titrée pour malentendants. Il faut ouvrir la page bonus et lancer la version longue pour constater qu’elle n’est disponible qu’en Dolby Digital 5.1 et sans sous-titres pour malentendants
Le bonus est la version longue de 103 minutes.
L’image (2.35:1) est magnifique, bien définie et contrastée, dans une gamme de couleurs plutôt saturées. Si l’on oublie une ou deux ou trois courtes séquences dans la pénombre, très bruitées, dont une au tout début du film, on peut dire que la qualité technique est à la hauteur de la qualité artistique de l’image.
Le son Dolby Digital 5.1 (ou Dolby Digital 2.0 stéréo) assure dynamique et finesse dans la restitution des dialogues, toujours très clairs, et de l’accompagnement musical par huit instruments à cordes exotiques. L’image sonore étant essentiellement centrée sur les voies frontales, il y a peu de différences entre les deux formats. Le 5.1 procure néanmoins une discrète sensation d’immersion, notamment dans quelques scènes sous la pluie.
Crédits images : © Jar Pictures, M R Filmworks