Luther - Saison 4 (2015) : le test complet du DVD

Le Detective Chief Inspector (DCI) John Luther s’est retiré à la suite de la disparition d’un de ses collègues et amis. C’est là que deux policiers lui apprennent la mort d’Alice Morgan, une tueuse en série psychopathe, avec laquelle il a entretenu, au long des trois premières saisons, des relations complexes, mais étroites. Peut-être cette annonce le décide-t-il à sortir de sa retraite pour neutraliser un serial-killer cannibale qui sévit à Londres.

La saison 4 de Luther, réduite à deux épisodes de 52 minutes, s’ouvre au bord des falaises de Douvres où le policier se remet des épreuves qu’il a subies au cours de la saison 3, avant de se joindre à la traque d’un Hannibal Lecter londonien.

Le personnage de John Luther est le point fort de cette série policière, créée en 2010 par Neil Cross, qui avait contribué à l’écriture de l’excellente série d’espionnage MI-5 (Spooks), ainsi qu’à la création et à l’écriture, en 2014, de Crossbones, une histoire de pirates en neuf épisodes avec John Malkovich en tête d’affiche (pas arrivée chez nous sur DVD).

John Luther, solitaire, rocailleux, garde une inquiétante part d’ombre. Il est obsédé par le besoin de pousser ses enquêtes jusqu’à l’arrestation des criminels, au détriment de sa vie personnelle, ce qu’il paiera par un divorce mal vécu. Par principe respectueux de sa hiérarchie et des procédures, il n’hésite pourtant pas, au nom de l’efficacité, à s’affranchir des ordres ou à briser les interdits : à perquisitionner sans mandat, en crochetant les serrures, à séquestrer et tabasser un mafieux pour lui arracher des informations… Et, surtout, il a beaucoup de mal à maîtriser sa violence.

Avec la sobriété convenant à sa personnalité mystérieuse, Luther est interprété par Idris Elba, un Anglais très demandé : à 44 ans, il a participé à 80 films, téléfilms ou séries, dont Sur écoute (The Wire, 5 saisons, 2002-2005, une des toutes meilleures séries policières). Le rôle de Luther lui vaudra un Golden Globe en 2012.

Luther formait, pendant les deux premières saisons, un insolite tandem avec le personnage d’Alice Morgan, interprété par Ruth Wilson, remarquée dans trois autres séries, Jane Eyre (2006), Le Prisonnier (2009) et The Affair (2014-2016, dont on attend toujours l’arrivée en vidéo des saisons 2 et 3). Un nouveau personnage apparaît dans la saison 4, celui de la jeune DS Emma Lane, interprétée par Rose Leslie, Ygritte dans Game of Thrones (Le Trône de Fer) et Gwen Harding dans Downton Abbey.

L’ambiance de cette quatrième saison est aussi noire que celle des précédentes. Et aussi soigneusement réalisée, avec des décors réalistes, angoissants parfois comme celui de l’hôpital désaffecté où le tueur en série « opère », et de très beaux cadres de Londres.

Bien que la dernière séquence entrebâille la porte à une suite et qu’aucune annonce officielle n’ait été faite, il est probable que le rideau soit définitivement tombé sur Luther : il pourra retourner sur sa falaise pour y couler des jours tranquilles.

Pas de vacances pour Idriss Elba : on le reverra en 2017 dans une minisérie, Guerilla, et dans pas moins de trois films dont, aux côtés de Matthew McConaughey, Dark Tower, une adaptation attendue de la saga éponyme de Stephen King.

La saison 4 de Luther est réduite à deux épisodes de 52 minutes tenant, avec ses suppléments, sur un DVD-9 logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur un check disc. Le menu animé et musical offre le choix entre version originale avec sous-titres français imposés, placés trop haut sur l’image, ou doublage en français, assez monotone.

Une fois encore, la France est privée de l’édition Blu-ray, sortie au Royaume Uni et en Allemagne !

En supplément, repris de l’édition 2entertain/BBC, Dans les coulisses (25’) : ce bonus, partagé entre des commentaires inutiles sur les personnages et des louanges promotionnelles, ne vaut que pour le court coup de projecteur dirigé sur les décors. Suit In cold blood (9’), un aperçu de la préparation de l’explosion d’un réfrigérateur qui aurait bénéficié de quelques commentaires.

L’image (1.78:1) manque de précision dans tous les plans larges et aussi de contrastes, particulièrement dans les scènes sombres, aux noirs poreux.

Le son Dolby Digital stéréo, propre, restitue clairement les dialogues. Mais comment se satisfaire de cette édition au rabais, quand on sait que l’édition anglaise bénéficie du format DTS-HD Master Audio 5.1, s’imposant dans une série rythmée par de nombreuses scènes d’action en extérieurs ?

Crédits images : © 2015 BBC