Je vous souhaite d'être follement aimée (2015) : le test complet du DVD

Réalisé par Ounie Lecomte
Avec Céline Sallette, Anne Benoît et Françoise Lebrun

Édité par Diaphana

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Le 28/07/2016
Critique

Je vous souhaite d'être follement aimée

Elisa, kinésithérapeute, part s’installer avec son jeune fils, Noé, à Dunkerque, ville où elle est née sous X. Quelques mois plus tôt, elle y a entrepris des recherches sur sa mère biologique, mais cette femme a refusé de dévoiler son identité. À la recherche d’une mère inconnue, de son passé et de leur histoire, Élisa ne renonce pas et veut comprendre… Le hasard va bouleverser ses attentes…

C’est une histoire simple. Un drame délicat dont il faut accepter les coïncidences ou plutôt le destin croisé des personnages. Dans Je vous souhaite d’être follement aimée, une mère qui a accouché sous X au début des années 1980 et sa fille se rencontrent par hasard, sans savoir qui elles sont l’une pour l’autre. Née à Séoul en Corée du Sud, la réalisatrice Ounie Lecomte, adoptée par une famille française avant l’âge de 10 ans, fait d’abord quelques apparitions au cinéma, notamment dans Paris s’éveille d’Olivier Assayas (1991) puis passe à la mise en scène avec d’abord un court métrage en 2001, Quand le Nord est d’accord, avant de signer un premier long métrage autobiographique très remarqué en 2009, Une vie toute neuve, inspiré de sa propre enfance et lauréat de nombreux prix internationaux.

Ounie Lecomte revient derrière la caméra avec un deuxième film au titre magnifique, Je vous souhaite d’être follement aimée, en référence à L’Amour fou d’André Breton. Avec une sensibilité à fleur de peau, la cinéaste raconte son histoire avec beaucoup de pudeur et peut compter sur le jeu intense de l’excellente Céline Sallette, révélée en 2005 dans Meurtrières et qui a depuis confirmé son immense talent et son charisme magnétique dans des oeuvres aussi variées que Le Grand alibi de Pascal Bonitzer, Un été brûlant de Philippe Garrel, L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello, La French de Cédric Jimenez, ou dans la série Les Revenants de Fabrice Gobert. Son regard bleu perçant, son corps longiligne toujours en mouvement, sa voix cassée ont rarement été aussi bien exploités que dans Je vous souhaite d’être follement aimée. Elle est remarquablement épaulée par la comédienne Anne Benoît, qui fait assurément partie des acteurs-actrices injustement inscrits dans la case « On ne sait jamais comment ils/elles s’appellent » qui ont un talent monstre et que l’on a plaisir de retrouver de film en film. Anne Benoît a tourné chez Nicole Garcia, Etienne Chatiliez, Stéphane Brizé, Pascale Ferran, Martin Provost, Mathieu Amalric, Benoît Jacquot, Arnaud Desplechin et trouve ici un de ses plus grands rôles. La confrontation entre les deux actrices est la raison d’être de Je vous souhaite d’être follement aimée.

Je vous souhaite d'être follement aimée

Si la thématique de la question de l’identité est très bien abordée, le film peine toutefois à maintenir l’intérêt, notamment dans le dernier tiers qui s’éparpille quelque peu. Toutefois, la première rencontre entre la mère et la fille, qui ne savent encore rien l’une de l’autre, qui se fait par le contact de la peau - Elisa est kiné et soigne cette femme qui travaille à la cantine de l’école de son fils - émeut véritablement. « Le toucher, la sensation, la perception de l’autre et de soi… Finalement n’est-ce pas ce qui se joue dans les tout premiers « corps à corps » entre la mère et l’enfant ? Peut-être Elisa et Annette vivent dans les séances de kiné quelque chose de ces contacts qui leur ont manqués, de manière inversée. Et puis le corps est fait de points, de noeuds, de zones qui se bloquent, se débloquent. Dans l’intimité des soins, il y a l’idée que des choses vont se délier à l’intérieur du corps et résonner chez l’une et l’autre, l’une sur l’autre. Est-ce qu’une « mémoire de leurs corps » se (re)construit ? Est-ce qu’au contact de l’une et l’autre, elles vont pouvoir se reconnaître ? C’est effectivement cette tension et ces questions qui se jouent », précise la cinéaste.

Elégamment mis en scène, photographié par la grande Caroline Champetier (Holy Motors, Hannah Arendt) et porté par la musique composée par Ibrahim Maalouf, Je vous souhaite d’être follement aimée est un très beau drame sur la quête d’identité, certes parfois inégal (notamment tout ce qui concerne le fils d’Elisa) et au rythme pas toujours maîtrisé, mais gracieux, troublant et émouvant.

Je vous souhaite d'être follement aimée

Présentation - 3,5 / 5

Le test du DVD de Je vous souhaite d’être follement aimée a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur la musique d’Ibrahim Maalouf.

Bonus - 3,0 / 5

Dipahana nous gratifie d’un agréable commentaire audio de la réalisatrice Ounie Lecomte, accompagnée de la directrice de la photographie Caroline Champetier. Les deux collaboratrices reviennent surtout sur l’aspect technique de Je vous souhaite d’être follement aimée. Les intentions stylistiques, l’importance des décors dans le récit, le choix des couleurs, sont ainsi abordés avec une passion souvent contagieuse. La réalisatrice aborde également le travail avec Céline Sallette et Anne Benoît. Une belle occasion de revoir le film en bonne compagnie.

Le musicien Ibrahim Laouf, compositeur de la musique du film, évoque ensuite son travail à travers des images des sessions d’enregistrement (10’) avec la participation de Grand Corps Malade.

Outre la bande-annonce, nous trouvons également des images du casting et de l’essai du petit Elyes Aguis (6’) découvert en 2013 dans Le Passé d’Asghar Farhadi.

Image - 4,0 / 5

Nous voici devant un très beau master SD, très propre et clair, avec un cadre fourmillant de détails. La photo de la talentueuse Caroline Champtier fait la part belle aux teintes froides, avec de fabuleux dégradés de bleus, les contrastes sont denses et le piqué joliment acéré. L’encodage est également savamment pris en charge par l’éditeur, les scènes sombres sont logées à la même enseigne que les séquences diurnes (lumineuses) et la profondeur de champ est très appréciable.

Son - 4,0 / 5

Les pistes habituelles stéréo et DD 5.1 offrent un large confort suffisant pour un film de cet acabit. Le deuxième mixage est à privilégier en raison d’une spatialisation très convaincante de la musique d’Ibrahim Malouf et une délivrance des dialogues dynamique. Les ambiances naturelles ne sont pas oubliées tout comme le beau soutien des basses qui interviennent aux moments opportuns comme lors de la scène en boîte de nuit. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription pour aveugles et malvoyants.

Je vous souhaite d'être follement aimée

Crédits images : © Gloria Films, Pictanovo

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
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Franck Brissard
Le 28 juillet 2016
Elégamment mis en scène, photographié par la grande Caroline Champetier (Holy Motors, Hannah Arendt) et porté par la musique composée par Ibrahim Maalouf, Je vous souhaite d’être follement aimée est un très beau drame sur la quête d’identité, certes parfois inégal (notamment tout ce qui concerne le fils d’Elisa) et au rythme pas toujours maîtrisé, mais gracieux, troublant et émouvant.

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