The Bridge (Bron / Broen) - Saison 2 (2013) : le test complet du DVD

Un petit cargo s’échoue près d’une des piles du pont qui enjambe l’Øresund, séparant Malmö de Copenhague. À bord, pas d’équipage, mais cinq jeunes Danois et Suédois drogués et enchaînés qui décéderont à l’hôpital d’une forme très agressive de peste pulmonaire. Saga Norén, officier de police judiciaire de Malmö, appelle à la rescousse son collègue danois Martin Rohde avec lequel elle avait conduit une délicate enquête, un an plus tôt.

The Bridge (Bron / Broen) s’ajoute à la liste des bonnes séries qui déferlent de Scandinavie, sous l’étiquette Nordic Noir, depuis la série policière Wallander (Suède) (2005-2013), une des premières entrées en France en 2009, bientôt suivie par The Killing (Danemark) (Forbrydelsen, 2007-2012), combinant crime et politique, une veine qu’exploitera également Borgen.

Chaque saison de The Bridge (Bron / Broen), consacrée à une enquête, peut être vue séparément. Toutefois, un arc narratif relie les deux premières saisons : Martin Rohde, dans la saison 2, souffre encore du stress post-traumatique subi au cours de la saison 1. On ne vous en dira pas plus pour éviter d’en dévoiler l’intrigue.

Dans la saison 1, sortie en 2011, un cadavre trouvé au beau milieu du pont reliant la Suède au Danemark fournissait le prétexte d’une coproduction entre les deux pays. Une découverte macabre dans le tunnel sous la Manche est le point de départ d’une variation autour de la même idée dans la série franco-britannique, un peu moins inspirée : Tunnel (2 saisons, 2013 et 2016).

On retrouve dans les deux saisons les mêmes personnages récurrents, notamment ceux de Saga et Martin, dont la dissemblance est un des atouts de la série. Martin, détruit par le drame personnel vécu dans la saison 1, est d’une émotivité qui le rend très vulnérable. Le personnage essentiel, celui de Saga, affiche à l’opposé une froide détermination et une totale absence d’empathie qui altèrent sérieusement ses relations interpersonnelles. À titre d’exemple, elle ignore l’occupation professionnelle de son petit ami après une liaison de sept mois (quelle importance au lit ?), ne dit jamais bonjour, au revoir ou merci à ses collègues, bloque les témoins par des questions abruptes… Et la lecture d’ouvrages sur l’amélioration de la communication avec les autres ne donne aucun résultat visible. Brillamment interprété par Sofia Helin (qu’on avait déjà repérée dans la minisérie Arn, chevalier du Temple, 2007, 6 épisodes), le personnage de Saga, un drôle de pistolet à l’apparente sensibilité d’un cyborg, donne à toute la série une note humoristique qui tranche avec la tonalité très sombre, quasi-apocalyptique, de l’intrigue.

Le scénario de The Bridge (Bron / Broen), rigoureusement structuré, avec des rebondissements bien amenés, réussit également à donner une réelle épaisseur à de nombreux personnages secondaires. Le niveau de tension de la saison 1 est largement maintenu dans cette deuxième livraison.

Pas encore de date annoncée pour la sortie du DVD de la saison 3, diffusée à l’automne 2015 par Netflix. On y retrouvera le personnage de Saga, mais pas celui de Martin.

La saison 2 de The Bridge (Bron / Broen), (10 x 58 minutes), éditée en France par StudioCanal, tient sur quatre DVD-9 livrés dans un coffret non fourni par le test. Un menu spartiate, fixe et muet, propose le choix entre la version originale, en suédois et danois, avec sous-titres français imposés, ou un doublage en français, les deux au format Dolby Digital 2.0.

Aucun supplément vidéo.

L’image (1.78:1) étale des couleurs délibérément très désaturées et froides, en harmonie avec la tonalité de la série et le choix des décors. Un manque de précision se fait sentir dans les plans larges et dans les séquences peu éclairées.

Le son Dolby Digital 2.0 stéréo est clair, avec une dynamique suffisante, mais une séparation des deux voies limitée à l’accompagnement musical. Les dialogues du doublage sont un peu trop mats.

Crédits images : © 2013 Filmlance International AB/Carolina Romare