L'Homme de la plaine (1955) : le test complet du Blu-ray

The Man from Laramie

Édition Spéciale

Réalisé par Anthony Mann
Avec James Stewart, Arthur Kennedy et Donald Crisp

Édité par Sidonis Calysta

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Le 13/06/2016
Critique

L'Homme de la plaine

Le taciturne Will Lockhart livre des vivres à Barbara Waggoman, qui possède une boutique dans une petite ville perdue en territoire apache. Il se heurte à Dave Waggoman, cousin de cette dernière et fils d’un rancher brutal et autoritaire, Alec, et se met à la recherche d’un mystérieux trafiquant d’armes, qui fournit des fusils aux Indiens…

L’Homme de la plaine (1955) est le dernier des cinq westerns qu’Anthony Mann tourna avec James Stewart après Winchester 73 (1950), Les Affameurs (1952), L’Appât (1953) et Je suis un aventurier (1954). Juste avant cela, les deux fidèles collaborateurs s’étaient retrouvés pour un drame de guerre, Strategic Air Command.

Connu également sous son titre original, The Man from Laramie, ce western adapté du roman de Thomas T. Flynn demeure une des références du genre. Dans un Cinémascope époustouflant de beauté, Anthony Mann, venu au western - La Porte du diable (1950) - après avoir signé quelques polars à la RKO (La Brigade du suicide, Marché de brutes), est en pleine possession de ses moyens et signe un film anthologique dans lequel James Stewart bouffe l’écran et s’investit dans les scènes d’action pour lesquelles il réalise lui-même la plupart des cascades. Le comédien impressionne dans la peau de ce personnage ambigu, apparemment simple vendeur-livreur de vivres, qui manie peu le pistolet mais qui a pourtant l’oeil aiguisé et qui fait mouche à tous les coups. En arrivant dans une petite ville paumée plantée en territoire apache, il subit les brimades d’une bande affiliée à un vieux propriétaire du ranch (Donald Crisp) de la région, à qui appartiennent les principales terres environnantes. Qui est cet homme ? Pourquoi souhaite-t-il rester malgré les menaces qui pèsent sur lui ? Anthony Mann entretient le mystère autour de ce Will Lockhart dont on ne sait rien ou pas grand-chose et les révélations se font au compte-gouttes.

L'Homme de la plaine

Oeuvre majeure, L’Homme de la plaine subjugue du début à la fin avec son sens inouï du cadre large, la beauté des décors naturels du Nouveau-Mexique, la mise en scène sans cesse inspirée, la magnificence du Technicolor de la photo signée par l’immense chef opérateur Charles Lang, sans oublier celle de la musique signée George Duning (3H10 pour Yuma) sa violence sèche, et le jeu intense des comédiens parmi lesquels se distingue Arthur Kennedy. Chose rare dans le genre, le héros est ici un homme «  simple  » qui ne tue pas, mais qui poursuit un but unique. C’est un antihéros, un grain de sable qui va enrayer une machine jusqu’alors trop bien huilée. Il ne provoque pas la violence, mais l’entraîne et la subit lui-même par sa simple présence.

De l’aveu même d’Anthony Mann, L’Homme de la plaine est un film somme qui récapitule ses westerns avec James Stewart tournés sur cinq années : «  J’ai repris des thèmes et des situations en les poussant à leur paroxysme. C’est ainsi que la troupe de cow-boys entoure Jimmy et le ceinture comme elle le faisait autrefois dans Les Affameurs… mais j’y ai ajouté la balle dans la main ! ». Cette séquence, hallucinante de brutalité durant laquelle le personnage de James Stewart voit sa main littéralement explosée par le perfide et génial Alex Nicol, reste la plus célèbre du film.

Tourné en seulement 28 jours, dans une vingtaine de sites naturels situés en Arizona et au Nouveau-Mexique, L’Homme de la plaine est un western tendu, âpre, passionnant, psychologique, en un mot anthologique, que l’on n’a de cesse de redécouvrir. 


L'Homme de la plaine

Présentation - 5,0 / 5

Le Blu-ray de L’Homme de la plaine repose dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné au visuel élégant et typique de la collection. Le menu principal est animé sur la musique du film.

Bonus - 3,0 / 5

Nous retrouvons les fidèles et éminents Bertrand Tavernier (26’) et Patrick Brion (13’), qui réalisent tous deux une présentation de L’Homme de la plaine. Ces deux exposés se complètent parfaitement. Le premier, plus dense, se penche sur la collaboration fructueuse entre James Stewart et Anthony Mann, les thèmes, la mise en scène, l’utilisation du cadre large, la violence du film, les personnages. De son côté, Patrick Brion replace ce chef-d’oeuvre du genre dans son contexte cinématographique en évoquant quelques-uns des plus grands westerns de cette année 1955.

Cette section se clôt sur un lot de bandes-annonces et une galerie de photos.

L'Homme de la plaine

Image - 4,5 / 5

Quelle restauration ! Ce master HD (1080p) permet aux spectateurs de redécouvrir L’Homme de la plaine dans de superbes et inédites conditions techniques, même si les puristes risquent de rechigner devant le lissage parfois excessif du grain original. Les volontés artistiques du mythique chef opérateur Charles Lang (Les 7 mercenaires, Certains l’aiment chaud) sont néanmoins respectées et nous avons l’impression de redécouvrir complètement cet immense western d’Anthony Mann.

La copie est sidérante de beauté et de stabilité, le nouvel éclat des couleurs est saisissant - à l’instar du ciel bleu et le rouge des credits - la luminescence du ciel est aveuglante. Les noirs sont concis, le piqué vif et acéré, la propreté impressionnante, les détails sur le cadre large sont légion et les contrastes pointus, y compris sur les séquences en intérieur. Les gammes chatoyantes sont harmonieuses, le soleil cuisant se fait ressentir tout du long, la profondeur de champ est abyssale et le relief omniprésent. Signalons tout de même quelques décrochages sur les fondus enchaînés et divers plans plus doux, mais ce serait vraiment chipoter.

Son - 4,0 / 5

La version originale a bénéficié d’un lifting de premier ordre avec une promotion en DTS-HD Master Audio 5.1. Les latérales restent pratiquement au point mort tout du long et se contentent principalement de spatialiser la musique du film. Ce mixage est donc essentiellement frontal et se révèle d’une propreté hallucinante. Chaque trot de cheval, le vent qui souffle dans les rues de la petite ville et même les éperons sont distincts. Les dialogues auraient cependant mérité d’être plus relevés sur la centrale. Pour un meilleur confort acoustique, n’hésitez pas à sélectionner directement le mixage anglais 2.0 qui s’avère plus harmonieux et tout aussi riche en terme d’effets. La piste française est uniquement disponible en 2.0. Plutôt percutante, propre, sans aucun souffle ni grincements ou saturations, cette option est aussi de haut niveau. Les sous-titres sont imposés sur la version originale et le changement de langue est verrouillé.

L'Homme de la plaine

Crédits images : © Sidonis Calysta

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Franck Brissard
Le 13 juin 2016
L’Homme de la plaine (1955) est le dernier des cinq westerns qu’Anthony Mann tourna avec James Stewart. Connu également sous son titre original, The Man from Laramie, ce western adapté du roman de Thomas T. Flynn demeure une des références du genre. Dans un Cinémascope époustouflant de beauté, Anthony Mann est en pleine possession de ses moyens et signe un film anthologique dans lequel James Stewart bouffe l’écran et s’investit dans les scènes d’action pour lesquelles il réalise lui-même la plupart des cascades. Oeuvre majeure, L’Homme de la plaine subjugue du début à la fin avec son sens inouï du cadre large, la beauté des décors naturels du Nouveau-Mexique, la mise en scène sans cesse inspirée, la magnificence du Technicolor de la photo signée par l’immense chef opérateur Charles Lang, sans oublier celle de la musique signée George Duning (3H10 pour Yuma) sa violence sèche, et le jeu intense des comédiens parmi lesquels se distingue Arthur Kennedy. L’Homme de la plaine est un western tendu, âpre, passionnant, psychologique, en un mot anthologique, que l’on n’a de cesse de redécouvrir. 


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