Réalisé par Zackary Adler
Avec
Simon Cotton, Kevin Leslie et Matt Vael
Édité par Factoris Films
Dans l’East End de Londres, les deux vrais jumeaux Reginald et Ronald Kray, après un petit début de carrière dans la boxe, se reconvertissent dans le crime. Le racket, l’exploitation de bars et des forfaits en tout genre ont font d’eux les gangsters les plus en vue dans le Royaume Uni des années 50 et 60.
Sous le titre La Légende des Kray, cette édition réunit deux films dirigés par Zackary Adler et sortis en salles au Royaume-Uni, The Rise of the Krays, en 2015, et The Fall of the Krays, en 2016 (L’ascension et la chute des Kray). Le scénario a été coécrit par Ken et Sebastian Brown, deux frères qui ont, eux aussi, habité Hackney, le quartier dans lequel ont grandi les jumeaux Kray.
La Légende des Kray sort en même temps que Legend, un autre biopic sur ces gangsters réalisé par Brian Helgeland. Deux approches du même sujet, toutes les deux réussies, dans un genre qui a aujourd’hui le vent en poupe si l’on en juge par le succès parallèle de la saga Peaky Blinders et de la remarquable fresque dessinée par la série Boardwalk Empire.
Legend, doté d’un budget de 30 millions de dollars, a fait plus de bruit que La Légende des Kray, grâce notamment à la performance de Tom Hardy, tenant à lui seul les rôles de Ronnie et Reggie, et à une belle distribution des seconds rôles avec Christopher Eccleston, Juno Temple Tara Fitzgerald…
La Légende des Kray s’en sort remarquablement bien, à un coût six fois moindre pour les deux films réunis. Probablement parce que le scénario, plus détaillé (95 minutes supplémentaires), plus fidèle à la vérité historique, permet aussi de mieux cerner la personnalité des deux frères. Peut-être aussi parce que la réalisation, plus rugueuse, porte un regard moins hollywoodien, mais plus réaliste, sur les lieux et les personnages.
On peut toutefois être un peu gêné par l’absence de ressemblance entre les deux acteurs, Kevin Leslie, dans la peau de Reggie, et Simon Cotton, dans celle de Ronnie, reproche auquel échappait évidement Legend. Mais l’écueil avait aussi été évité par une troisième relation des mêmes faits, The Krays, réalisée par Peter Medak en 1990, également réussie, avec les frères Martin et Gary Kemp dans les deux rôles principaux (disponible outre-Manche, il mériterait une sortie sur disque en France).
Dans La Légende des Kray, le manque de ressemblance est racheté par l’interprétation de Simon Cotton dans son incarnation de Ronnie Kray, souffrant d’une schizophrénie paranoïde qui le conduira vite de la prison à l’asile psychiatrique. Une interprétation d’une intensité glaçante, surtout dans les gros plans du visage !
La Légende des Kray et Legend (la similitude des titres et la simultanéité des sorties sont-elles le seul fruit du hasard ?) donnent deux visions différentes intéressantes et complémentaires des faits et gestes des fameux gangsters qui défrayèrent la chronique et mirent Scotland Yard sur le sentier de la guerre pendant une bonne quinzaine d’années.
Les deux films qui constituent La Légende des Kray (111 + 115 minutes) tiennent sur deux DVD-9, logés dans un boîtier keep case de 14 mm. Sur la couverture et sur les disques, un montage photographique en rouge et noir, dans la tonalité de la saga. Le menu animé et musical propose trois versions audio : la version originale sous deux formats, DTS 5.1 ou Dolby Digital 5.1, avec sous-titres optionnels, et un doublage en français Dolby Digital 5.1.
Aucun supplément vidéo.
L’image (1.78:1), délibérément granuleuse, offre une palette de couleurs délavées, assez sombres, où dominent le rouge et le noir. Ce traitement donne au film un aspect original, quasi-documentaire. Les contrastes sont un peu faibles dans les scènes en basse lumière.
Le son DTS 5.1 de la version originale restitue clairement les dialogues et procure une raisonnable sensation d’immersion dans l’ambiance. Il offre une meilleure dynamique que les formats Dolby Digital 5.1 de la version en anglaise et du doublage en français, assez moyen.
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