Savage Weekend (1979) : le test complet du DVD

Réalisé par David Paulsen
Avec Christopher Allport, David Gale et Jim Doerr

Édité par Artus Films

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Le 02/09/2016
Critique

Savage Weekend

Un groupe d’amis décide de passer un week-end à la campagne pour terminer la construction d’un bateau. Alors que chaque couple a ses différents problèmes, les quelques rednecks locaux commencent à tourner autour d’eux. Jusqu’à ce qu’arrive un tueur sauvage camouflé derrière un masque.

Rétrospectivement, Savage Weekend, également connu sous le titre The Killer Behind the Mask, de David Paulsen, annonce le genre du slasher US qui allait connaître son heure de gloire dans le cinéma américain des années 80 avec notamment la série des Vendredi 13 initiée par Sean S. Cunningham ou celle des Halloween lancée par le triomphe du film de John Carpenter en 1978. Car bien que Savage Weekend soit sorti en 1979, le premier long métrage de David Paulsen a bel et bien été tourné en 1976 et à peine exploité dans une poignée de salles avant d’être retiré très rapidement. Faute de réels distributeurs, le film est resté dans un tiroir jusqu’au bon flair des deux mythiques producteurs Menahem Golan et Yoram Globus, grâce à leur compagnie, la Cannon Films, grâce auxquels Savage Weekend peut alors sortir dans de vraies conditions.

Savage Weekend

Scénariste et producteur, également auteur d’une des chansons entendues dans le film, David Paulsen joue avec les codes du film érotique à l’instar de quelques séquences dénudées quand plusieurs couples font l’amour au ralenti, noyés dans une photo ouatée, pour y incorporer quelques gouttes de sang. En effet, entre tension sexuelle et meurtres mystérieux, Savage Weekend voit ses protagonistes - joués par Christopher Allport (Police fédérale, Los Angeles), David Gale (Re-Animator), William Sanderson (Blade Runner), Caitlin O’Heaney (Noces sanglantes) - décimés les uns à la suite des autres, par pendaison, grâce à une aiguille à tricoter enfoncée dans l’oreille, une scie circulaire et même une tronçonneuse qui rappelle celle du film de Tobe Hooper sorti deux ans auparavant. Outre l’outil, on retrouve également cette opposition citadins/rednecks (des bouseux quoi) qui inspirera moult slasher y compris le truculent Tucker & Dale fightent le mal d’Eli Craig, qui avec le recul fait penser à une vraie parodie et relecture de Savage Weekend. Maintenant, il est vrai que Savage Weekend reste tout de même anecdotique, bancal, parfois longuet et surtout très sage par rapport à ce qu’a pu être Massacre à la tronçonneuse et ce que seront les films de genre à venir.

Aujourd’hui, le film fait penser à un téléfilm érotique qui était diffusé le dimanche soir sur M6 après Sexy Zap. Mais malgré ses petites maladresses, surtout techniques comme l’ombre d’une perche par ci, un montage approximatif par là, Savage Weekend reste plaisant, drôle (mention spéciale à la scène de la traite, bien lourdingue et donc marrante) et mérite qu’on lui consacre 1h20. Quant à David Paulsen, il deviendra par la suite producteur et scénariste de trois séries gore dans leur genre, Dynastie, Dallas et Côte Ouest.

Savage Weekend

Présentation - 4,5 / 5

Bienvenus dans la collection Horreur US 70’s chez Artus Films ! Pour cette entrée en matière, l’éditeur livre un bel objet avec un visuel soigné. La jaquette est glissée dans un boîtier Amaray classique. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 3,0 / 5

Dans un premier temps, nous trouvons une présentation de Savage Weekend réalisée par Eric Peretti (22’). Vous en saurez plus ici sur la carrière du réalisateur David Paulsen, ses débuts dans le cinéma et ses rencontres déterminantes (dont le duo mythique Menahem Golan et Yoram Globus). Evidemment, Eric Peretti aborde plus longuement Savage Weekend en indiquant avoir rencontré le réalisateur et quelques-uns des acteurs du film. Il passe donc le casting en revue en partageant quelques souvenirs liés au tournage, tout en indiquant les conditions de distribution au cinéma. Hormis quelques petites hésitations qui auraient pu être revues au moment de l’enregistrement ou du montage, ce petit exposé s’avère très sympa.

S’il ne réalise pas une présentation du film, Alain Petit, spécialiste du cinéma de genre, aborde l’histoire de la tronçonneuse au cinéma ! (9’). Cette excellente et amusante initiative permet d’en savoir un peu plus sur la première apparition à l’écran (en 1927) de cette scie motorisée et portable, devenu un élément indispensable de tout slasher qui se respecte ! De Help !, en passant par Le Dernier train du Katanga, The Wizard of Gore (première utilisation de l’outil dans un film d’horreur), La Dernière maison sur la gauche, évidemment Massacre à la tronçonneuse, Motel Hell, Scarface, Mad Mutilator (ou Ogroff, dans lequel a d’ailleurs joué Alain Petit), vous ne regarderez plus la tronçonneuse de la même façon !

L’interactivité se clôt sur un diaporama et des films-annonces.

Savage Weekend

Image - 4,0 / 5

Tombé dans le domaine public, Savage Weekend arrive en France sous l’égide d’Artus Films. Le master proposé est élégant et très bien restauré. La propreté est indéniable, tout comme la stabilité. Le grain original ainsi que le format respecté 1.85 (16/9) créent un confort de visionnage évident, les couleurs ne manquent pas de classe, la gestion des contrastes est solide. La copie trouve un équilibre jamais pris en défaut et la clarté est de mise sur les séquences en extérieur. Si l’on excepte les visages un peu rosés des comédiens, les partis pris esthétiques de la photographie légèrement ouatée du chef opérateur Zoltan Vidor sont savamment conservés et trouvent ici un très joli écrin.

Son - 4,0 / 5

Seule la version originale est disponible. Elle dispose d’un mixage Dolby Digital Mono 2.0 relativement efficace, sans souffle, même si certains échanges résonnent quelque peu. Les conditions sont remplies pour apprécier pleinement le film et ses dialogues, dynamiques et propres, ainsi que la composition de Dov Seltzer.

Savage Weekend

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm