Réalisé par Federico Fellini
Avec
Martin Potter, Hiram Keller et Max Born
Édité par MGM / United Artists
Encolpio et Ascilto, deux amis, se disputent la propriété
d’un tout jeune esclave androgyne, Gitone, à qui le choix de
son maître est laissé : il choisi de suivre Ascilto.
Encolpio, dans son errance, rencontrera le riche Trimalcione
qui, au lieu de convier ses amis à ses fameuses orgies, les
invite à participer à une répétition de ses funérailles, pour
pouvoir profiter de leurs lamentations.
Le jeune homme est ensuite capturé par Lica (interprété par
un Alain Cuny truculent !) pour satisfaire, avec les autres
captifs, dont Ascilto et Gitone, aux plaisirs de César, réfugié
sur une île. Lica succombe aux charmes d’Encolpio, dont il fait…
son épouse (!), juste avant d’être décapité par les fidèles du
nouveau César, qui ont fomenté un coup d’état.
Les deux amis, réunis, enlèvent l’hermaphrodite, l’enfant de
Mercure et de Vénus, dont on dit qu’il aurait le pouvoir de guérir
une femme agonisante, rencontrée dans une tribu de nomades.
Les dieux punissent Encolpio de cet affront en le frappant
d’impuissance. Mais la sorcière Oenothea, qui recèle un feu
éternel sous ses jupes, lui rendra sa virilité.
Au moment où Encolpio suggère de s’éloigner des foudres de César
en embarquant sur le navire d’Eumolpo, en partance pour l’Afrique,
Ascilto est englouti par un marécage.
Le navire appareille, après que l’équipage, pour satisfaire aux
dernières volontés d’Eumolpo, ait mangé son cadavre. Le navire mouille
un jour sur le rivage d’une île où, nous confie Encolpio, un jeune Grec
lui a raconté que…
L’histoire, dont de nombreux épisodes n’ont pas été relatés dans ce
résumé, se termine ainsi, par une phrase inachevée, à l’instar de
certains des poèmes composés par Petrone, « arbitre des élégances » à
la cour de Néron, recueillis dans le Satyricon, dont seuls des fragments
nous sont parvenus.
C’est l’ouvrage qu’a choisi Federico Fellini pour nous convier à un
voyage onirique, au travers de paysages arides éclairés par des ciels
menaçants, où se bousculent des milliers de personnages, vieux et jeunes,
beaux et monstrueux, filles impubères et matrones mafflues, riches et
pauvres.
Les costumes multicolores, les maquillages outranciers, les coiffures
folles, les décors extravagants, les navires qu’on dirait inspirés de
bandes dessinées de science fiction, la succession d’images imprévisibles,
tout concourt à faire de ce film un chef d’oeuvre inoubliable, d’une
intelligence, d’une beauté et d’une force comparables à celles du Decameron
de Pier Paolo Pasolini, récemment critiqué.
Emboîtez vite le pas à Encolpio et ouvrez grand vos yeux et vos oreilles.
Les menus, fixes et muets, sont proposés en quatre langues. Le film est divisé en 16 chapitres, avec vignettes sans intitulés. Le choix judicieux des images facilite toutefois le repérage des scènes. Les suppléments se limitent à la bande-annonce. Le son et l’image sont, dans l’ensemble, d’une qualité tout à fait satisfaisante. Choix entre version originale en italien et doublage dans 3 autres langues. La version originale s’impose, plus que jamais : peu de dialogues et des sous-titres discrets (petits caractères, très lisibles, à cheval sur le bord inférieur de l’image et la bande noire) ; choix de onze langues pour les sous-titres, dont anglais et allemand pour malentendants. On peut changer de langue ou de sous-titres à la volée.
Uniquement la bande-annonce dite « originale », laquelle, curieusement, commence par un commentaire en voix off en… anglais, succinct au point qu’on pardonne l’absence de sous-titres : Rome, before Christ, after Fellini.
Image propre, fluide. Les couleurs sont vives, correctement étalonnées, avec un léger manque de contraste. Très correct étant donné l’âge du film. L’image 16/9e anamorphique, respecte le format original 2.35.
Mono d’origine, avec un spectre inévitablement étroit, mais un son propre, sans saut ni grésillement.