Ennemi public - Saison 1 (2016) : le test complet du DVD

Réalisé par Matthieu Frances
Avec Stéphanie Blanchoud, Jean-Jacques Rausin et Angelo Bison

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 30/05/2017
Critique

Ennemi public - saison 1

Assassin d’enfants, Guy Béranger est accueilli pendant sa libération conditionnelle par les moines de l’abbaye de Vielsart, un tranquille petit village des Ardennes. Il est placé sous la protection de Chloé Muller, une jeune inspectrice de la police fédérale, persuadée que, tôt ou tard, l’ancien criminel récidivera. Alors que la population s’indigne de la présence de l’ennemi public numéro 1 dans leur communauté, la police apprend la disparition inquiétante d’une fillette du village…

Ennemi public, créée et écrite par Matthieu Frances, Gilles de Voghel, Antoine Bours et Christopher Yates, coréalisée par Matthieu Frances et Gary Seghers est, après La trêve, la deuxième série produite en association avec le Fonds Fédération Wallonie Bruxelles-RTBF dont l’objectif, rappelé par François Tron, patron des chaînes RTBF, est de favoriser la création de séries de 10 épisodes de 52 minutes, « singulières et transgressives » et ancrées dans la réalité locale. Cette initiative confirme aussi le besoin de concurrencer la production flamande qui s’est illustrée avec la série politico-policière Salamandre (2012), puis avec Beau Séjour (2017).

« Il ne se passe pas grand-chose ici, juste quelques affaires de cambriolage. »

Ennemi public reprend certains des codes de La trêve : une petite communauté des Ardennes, sans histoires, dont la tranquillité est troublée par un crime, un flic au passé trouble, poursuivi par ses fantômes, et, loi du genre, un récit ouvrant des fausses pistes. Trop nombreuses et trop invraisemblables, elles plombaient la série.

Ennemi public contourne cet écueil : l’arrivée dans le village du tueur en série, visiblement inspiré de Marc Dutroux (toujours derrière les barreaux), est l’événement plausible qui déclenche l’engrenage du drame. Il sera obligatoirement suspecté du premier des meurtres d’enfants. Mais le scénario, sagement, économise les fausses pistes en ne faisant planer les soupçons qu’au-dessus d’un autre faux coupable.

Ennemi public - saison 1

« Sa peine s’achève, la nôtre commence. »

Le scénario se nourrit, également, comme dans La trêve ou Broadchurch, des secrets de famille mis au grand jour par l’enquête et, aussi, d’une immersion dans l’univers quasi-carcéral du couvent dans lequel Guy Béranger est consigné pendant sa libération conditionnelle.

Ennemi public doit beaucoup à son personnage principal, un homme que son incapacité à ressentir la moindre empathie rend terriblement inquiétant et au choix de l’acteur qui l’incarne, Angelo Bison qu’on avait déjà vu dans un rôle secondaire de Je suis un soldat de Laurent Larivière, en 2015. La série pose clairement, sous différents éclairages, la question de la libération des auteurs des crimes les plus odieux.

Ennemi public, après avoir remporté le Prix coup de coeur décerné par les professionnels du marché international du film à Cannes, le Mip Drama Screenings, s’est bien vendu à l’étranger et a rassemblé une forte audience outre-Quiévrain. Beaucoup plus modeste en France sur les écrans de TF1, peut-être en raison de l’absence d’acteurs connus chez nous, pourtant convaincants pour la plupart d’entre eux.

Filmée avec soin, Ennemi public ne manque pas d’atouts. Elle aurait cependant profité d’un scénario plus épuré, avec moins de personnages secondaires et souffre de certaines baisses de la tension dramatique.

La dernière scène, étrange, donne l’idée directrice de la saison 2 : elle devrait lever le voile sur le drame qui alimente les cauchemars de Chloé Muller.

Ennemi public - saison 1

Édition - 7 / 10

Ennemi public (10 x 52 minutes) tient sur quatre DVD-9, logés dans un coffret non fourni pour le test, effectué sur check discs. Le menu animé et musical s’ouvre sur une interactivité limitée au choix des épisodes et à l’accès au supplément. Une seule version audio, Dolby Digital 2.0 stéréo.

En complément, making of Ennemi public (21’) : auteurs, techniciens et acteurs parlent de la série, inspirée par l’affaire Dutroux qui a secoué le royaume dans les années 90. Le récit, écrit par cinq scénaristes, s’attache à développer ce personnage étrange, semblant venu d’une autre planète. Le tournage a été précédé, pendant un mois, de répétitions sur la scène d’un théâtre pour pouvoir faire tenir les prises dans le créneau imparti. Presque toutes les scènes ont été filmées en décors naturels, soit en extérieur, soit dans des locaux existants, simplement remeublés.

L’image (1.78:1) est bien définie, avec une belle profondeur de champ dans la photographie des paysages, filmés sous les teintes de l’automne, avec des couleurs naturelles délicatement saturées.

Si l’on regrette l’absence de son multicanal qu’auraient justifié les nombreux extérieurs, il faut reconnaître la dynamique et l’ouverture de la bande passante du Dolby Digital 2.0 stéréo et sa satisfaisante séparation des deux voies. En revanche, des dialogues sont occasionnellement confus, en partie à cause de leur timbre étouffé, en partie à cause d’une articulation défaillante.

Ennemi public - saison 1

Crédits images : © Universal Pictures

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
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Philippe Gautreau
Le 30 mai 2017
Ennemi public, une série belge très sombre, bien construite, réussit à installer le mystère, à susciter le doute : les meurtres d’enfants qui endeuillent un village des Ardennes ne peuvent avoir été commis que par psychopathe qui vient d’être placé là, en libération conditionnelle À moins que…

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