Réalisé par Charles Binamé
Avec
Catherine Sénart, Pascale Bussières et Pierre Curzi
Édité par Koba Films
En signant le 10 février 1763 le traité de Paris mettant fin à la guerre de sept ans, Louis XV cède à l’Angleterre la souveraineté sur la Nouvelle France, formée au Canada par les trois districts de Québec, Montréal et Trois-Rivières. Cela va changer la vie des colons français et bouleverser celle de Marguerite Volant, l’héritière d’une importante seigneurie.
Marguerite Volant est la deuxième série réalisée, de bout en bout, en 1996, par le Québécois Charles Binamé, trois ans après Blanche - Les filles de Caleb, l’adaptation d’un roman d’Arlette Cousture, une autre relation de la destinée d’une femme à un autre tournant de l’histoire, celui de l’émancipation des femmes dans les années 1920-1930.
Marguerite Volant, en associant drame et romance, réussit à capter l’attention du spectateur et à faire monter la tension à partir de l’épisode 5 en ajoutant l’aventure au scénario. La série cache un autre atout dans sa manche : celui de donner, derrière la fiction, un petit cours d’histoire sur la vie des colons français au Canada, sur les conditions de leur soumission à l’autorité de l’Angleterre.
La progression de l’action à pas un peu trop mesurés au long des cinq premiers épisodes est compensée par une présentation de l’organisation sociale de la colonie, de la naissance d’une cohabitation pacifique, après des années de guerre, entre Anglais et Canadiens français, par la tolérance et par une série de concessions réciproques.
Catherine Sénart, dans le rôle-titre, s’acquitte de son emploi avec une énergie sans failles. Dans le rôle secondaire de sa sœur Éléonore, on retrouve Pascale Bussières, l’héroïne de Blanche - Les filles de Caleb. Le reste de la distribution est également confiée à des acteurs québécois dont l’accent modéré ne gêne aucunement la compréhension des dialogues. Les officiers anglais sont interprétés par des acteurs anglophones (sous-titres français incrustés dans l’image).
Tout ça est bien filmé, classiquement, pour l’essentiel en extérieur, mais avec un tic répété à de nombreuses transitions entre scènes : des plans fixes, en contre-jour sur fond de couchers de soleil, dans lesquels se détachent, en silhouettes noires, paysans, un moulin à vent, une chaumière, etc.
Marguerite Volant, primée au Canada et à Biarritz, apportera aux amateurs d’histoires romantiques un bon aperçu de la vie dans « La Belle Province » à la fin du XVIIIe siècle.
Marguerite Volant (11 x 45 minutes) et son supplément de 54 minutes tiennent sur quatre DVD-9 disposés dans un boîtier un peu épais (20 mm). Le menu animé et musical (une valse anachronique, mais sur une belle mélodie) propose la version originale en français au format Dolby Digital 2.0 stéréo, avec sous-titrage (incrusté dans l’image) des dialogues en anglais.
En supplément, « Il y a longtemps » (54 minutes) resitue les personnages et événements fictifs dans leur contexte historique. Ce documentaire, spécialement réalisé pour la série, présenté d’une manière vivante (un acteur incarne un historien en habit du XVIIIe siècle), donne une vision claire des événements, de la rivalité entre la France et l’Angleterre et de ses enjeux, explique pourquoi la colonisation française sur d’immenses territoires d’Amérique du Nord était trop fragile pour pouvoir durer… Cet intéressant document se termine par la chanson À la claire fontaine, entonnée par toute l’équipe de la série.
L’image (1.33:1 et non 1.77:1 comme indiqué par erreur au dos de la jaquette), débarrassée des taches, griffures ou bruit vidéo, avec des couleurs qui sont restées assez fraîches, souffre malheureusement d’un manque de définition qui peut rendre délicate la lisibilité des détails ou des scènes filmées en basse lumière.
Le son Dolby Digital 2.0 stéréo est, lui aussi, très propre. Dialogues, musique et ambiance sont restitués clairement, dans un bon équilibre, mais avec une séparation modérée des deux voies.
Crédits images : © Koba Films