Détenu en attente de jugement (1971) : le test complet du DVD

Detenuto in attesa di giudizio

Réalisé par Nanni Loy
Avec Alberto Sordi, Elga Andersen et Andrea Aureli

Édité par Tamasa Diffusion

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Le 17/10/2017
Critique

Détenu en attente de jugement

Le géomètre italien Giuseppe Di Noi, installé depuis sept ans en Suède où ses affaires prospèrent, estime que le temps est venu d’aller passer les vacances d’été au pays natal, avec sa femme, une Suédoise, et leurs deux enfants. Une déconvenue, dès l’arrivée à la frontière : il est arrêté, menotté et incarcéré sans explications. On finit par lui dire qu’il est suspecté d’homicide…

Détenu en attente de jugement (Detenuto in attesa di giudizio), sorti en 1962, est le huitième long métrage de Nanni Loy, acteur, réalisateur et scénariste qui s’est fait connaître par La Bataille de Naples (Le Quattro giornate di Napoli) plusieurs fois salué, notamment par le Prix FIPRESCI à Moscou en 1963. Il attira aussi l’attention, deux ans plus tard, en important en Italie « la caméra cachée » dans sa série de télé-réalité Specchio segreto. Il aura réalisé et écrit le scénario de plus d’une vingtaine de films, surtout des comédies napolitaines, dont seul Hold-up à la milanaise (Audace colpo dei soliti ignoti, 1960) a eu les honneurs d’une édition en vidéo en France.

Détenu en attente de jugement

Détenu en attente de jugement, derrière l’apparence d’une farce angoissante, d’un cauchemar kafkaïen, dévoile un accablant constat des insuffisances du système pénal italien, avec la durée excessive des détentions provisoires, la lenteur des procédures, l’état de délabrement des prisons, la corruption des gardiens, les humiliations infligées aux détenus…

Le film doit beaucoup à la prestation d’Alberto Sordi, hors de son registre familier de la bouffonnerie, qui lui valut deux prix d’interprétation en 1972, un Ours d’argent à Berlin et un David Di Donatello. Depuis une courte apparition, en 1937, à 17 ans, dans Scipion l’Africain de Carmine Gallone, jusqu’à Incontri proibiti, qu’il a lui-même réalisé en 1998, une comédie polissonne qui n’a guère franchi les frontières de la péninsule, il a tenu plus de 150 rôles, pas toujours dans des chefs-d’œuvre, loin s’en faut, qui lui ont permis de collectionner une trentaine de prix d’interprétation, la plupart en Italie, mais aussi un Golden Globe pour L’amour à la suédoise (Il Diavolo, Gian Luigi Polidoro, 1963).

Détenu en attente de jugement

Édition - 7,5 / 10

Détenu en attente de jugement, qui aura attendu avril 2017 pour sortir dans les salles françaises, est l’un des premiers titres d’une nouvelle collection lancée par Tamasa Diffusion, Viva l’Italia! qui proposera, d’ici à fin novembre, dix films italiens des années 50 à 70, absents de nos catalogues pour la plupart, et un coffret Alberto Sordi.

Détenu en attente de jugement (98 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un fin digipack.

Inséré dans la couverture, un livret de 16 pages intitulé Autour de Détenu en attente de jugement, contient, avec une courte biographie de Nanni Loy, la fiche technique et artistique du film et, surtout, quatre articles. Dans Un Sordi pas comme les autres, Olivier Père voit dans Détenu en attente de jugement « un des titres essentiels de la filmographie de Sordi et du cinéma italien des années 70 (…), il appartient à la catégorie des films inoubliables, terrifiants et douloureux ». Suit, Un piège inextricable, dans lequel Justin Kwedi (DVD Classik) voit dans l’impossibilité d’un homme à faire reconnaître son innocence, l’image inversée d’Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon d’Elio Petri et retrace le parcours de Giuseppe, de geôle en geôle, pour souligner les travers de la justice et conclure son article sur la performance d’Alberti Sordi. Une fable kafkaïenne à l’humour noir et absurde de Loïc Blavier (Tortillapolis.com) rapproche du Procès de Kafka le film qui montre les effets concrets de la bureaucratie déshumanisée dans l’univers carcéral. Il fait aussi ressortir « les touches d’humour noir et absurde » contenues dans ce conte cruel, soulignées par la partition de Carlo Rustichelli. Alberto Sordi, « L’Albertone » (Cinésources - La Cinémathèque française) termine le livret avec une rapide revue de ses débuts au music-hall, de sa carrière d’acteur et, moins connue, de celle de réalisateur d’une vingtaine de films.

Le bonus vidéo se limite à une bande-annonce et à une galerie de photos du film et d’affiches.

L’image (1.85:1), débarrassée des marques les plus visibles du temps (taches, griffures…), avec des couleurs ravivées, avec une assez bonne stabilité, souffre toutefois d’un léger manque de luminosité et, surtout, de noirs qui ont tendance à se boucher dans les séquences les moins éclairées.

Le son Dolby Digital 1.0 est assez propre, avec un faible niveau de souffle, restitue clairement les dialogues et, malgré un spectre un peu étroit, rend justice à l’accompagnement musical de Carlo Rustichelli. Un petit défaut épinglé au passage : le niveau excessif et les stridences de la musique du menu.

Détenu en attente de jugement

Crédits images : Tamasa Diffusion

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7,5 / 10
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Philippe Gautreau
Le 17 octobre 2017
Détenu en attente de jugement, sous l’apparence d’une farce angoissante, d’un cauchemar kafkaïen, dévoile un accablant constat des insuffisances du système pénal italien, avec la durée excessive des détentions provisoires, la lenteur des procédures, l’état de délabrement des prisons, la corruption des gardiens, les humiliations infligées aux détenus…

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