Le Fils du pendu (1948) : le test complet du DVD

Moonrise

Réalisé par Frank Borzage
Avec Dane Clark, Gail Russell et Ethel Barrymore

Édité par Artus Films

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Le 16/01/2018
Critique

Le Fils du pendu

En butte, dès l’enfance, aux sarcasmes de ses camarades parce que son père a jadis été condamné à la pendaison, Danny Hawkins cause la mort de Jerry Sykes au cours d’une rixe. Les deux hommes étaient amoureux de Gilly Johnson, l’institutrice. Redoutant de finir comme son père s’il se dénonce, Danny cache le corps et tente de passer à travers les mailles du filet de l’enquête qui se resserre autour de lui…

Beaucoup reste à faire pour enrichir le catalogue vidéo des oeuvres de Frank Borzage : sur la bonne centaine de films qu’il a réalisés, on n’en trouve aujourd’hui qu’une dizaine dans non bacs. Quatre magnifiques films muets, édités en 2010 (séparément ou en coffret) par Carlotta Films, L’Heure suprême (7th Heaven, 1927), L’Ange de la rue (Street Angel, 1928), The River - La femme au corbeau (The River, 1928) et Lucky Star (1929). Et, parmi les films parlants, Liliom (1930), L’Adieu aux armes (A Farewell to Arms, 1932), avec Gary Cooper, Désir (Desire, 1932), avec Marlene Dietrich et Gary Cooper, La Tempête qui tue (The Mortal Storm, 1940), avec James Stewart, Le Cabaret des étoiles (Stage Door Canteen, 1943), sur un scénario de Delmer Daves, et Pavillon noir (The Spanish Main, 1945), avec Maureen O’Hara.

Le Fils du pendu (Moonrise, 1948), encore inédit en France, est un des derniers films, aussi un des moins connus, de Frank Borzage, un des mélodrames dont il s’est fait une spécialité. Il fut un des grands cinéastes américains, notamment pour la qualité de la photographie (avec, pour ce film, le précieux concours de John L. Russell qui sera le chef opérateur de Hitchcock pour Psychose), de ses cadrages et de ses mouvements de caméra. Un bel exemple de sa virtuosité naturelle est donné par les scènes de la fête foraine, notamment celles où les deux personnages principaux sont sur la grande roue.

Le Fils du pendu, dont l’ambiance oppressante est renforcée par les bayous et la demeure abandonnée dans lesquels se déroule une grande partie de l’action, est un mélange de thriller intimiste et de mélodrame (parfois un peu trop moralisateur) à deux personnages.

Danny, qui se sent maudit par le destin, est sobrement interprété par Dane Clark qui a changé son vrai nom pas très sexy, Bernard Elliot Zanville, sur les conseils de Humphrey Bogart, avec lequel il avait joué dans Convoi vers la Russie (Action in the North Atlantic, de Lloyd Bacon et Byron Haskin, 1943). Après ce film, on le verra surtout, mais très souvent, dans des séries télévisées.

Lui donne la réplique Gail Russell, une des plus belles actrices de cette époque, remarquée dans La Falaise mystérieuse, avec Ray Milland, (The Uninvited, Lewis Allen, 1944, disponible depuis 2016 dans une belle édition Wild Side), puis dans L’Ange et le mauvais garçon (Angel and the Badman, de James Edward Grant, 1947), où elle apparaît en tête d’affiche aux côtés de John Wayne, avec lequel elle eut une liaison. Étoile filante du cinéma, recrutée à 19 ans par la Paramount, sa carrière sera contrariée par l’alcoolisme et sa mort prématurée, à l’âge de 37 ans.

Un film à découvrir.

Le Fils du pendu

Édition - 7 / 10

Le Fils du pendu (86 minutes) tient sur un DVD-9 logé dans un boîtier noir épais de 14 mm. Le film est proposé dans sa seule version originale, au format Dolby Digital 1.0, avec sous-titres optionnels.

Aucun bonus, seulement une présentation des six premiers titres de la Collection Les Classiques qu’Artus Films a lancée le 5 décembre 2017.

L’image (1.37:1) bénéficie d’une fine résolution, sans défauts de compression, de blancs lumineux et de noirs profonds avec un parfait dégradé de gris. L’image a été débarrassée de toutes traces de dégradation de la pellicule et le bruit a été éliminé sans franchir la limite d’un lissage excessif.

Le son Dolby Digital 1.0, avec un souffle réduit et une assez bonne dynamique, souffre de plusieurs imperfections : une tendance générale à la saturation des dialogues et de l’accompagnement musical et, plus occasionnellement, à l’intrusion répétée d’une sorte de grésillement ininterrompu qui peut durer jusqu’à une ou deux minutes

Crédits images : © Artus Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
Avis

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Philippe Gautreau
Le 16 janvier 2018
Le Fils du pendu, dont l’ambiance oppressante est renforcée par l’étrangeté des bayous et de la demeure abandonnée dans lesquels se déroule une grande partie de l’action, est un mélange de thriller intimiste et de mélodrame. Un des films les plus méconnus de Frank Borzage, encore inédit en France. À découvrir.

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