Réalisé par Steve Barron
Avec
Sam Neill, Helena Bonham Carter et John Gielgud
Édité par Elephant Films
« Merlin » nous narre l’histoire des chevaliers de la table
ronde, mais du point de vue de l’enchanteur. Pour ce faire,
l’histoire est reprise bien en amont de la naissance d’Arthur.
A cette époque, la magie est en train de disparaître de l’île
de Grande-Bretagne, remplacée peu à peu par la religion
chrétienne. La fée Mab, qui tire ses pouvoirs maléfiques de la
nature, décide de créer un être mi-homme mi-divinité pour
reconduire les hommes sur le chemin des croyances ancestrales.
Or, celui qu’elle engendre, Merlin, refuse son statut et
deviendra un simple magicien, se mettant au service du roi
qu’il croit honnête. Excédée par cet affront, Mab n’aura de
cesse de lui rendre la vie impossible.
C’est encore long, grand schtroumpf ?
Production Hallmark, qui s’est fait une spécialité du
fantastique en mini-series (Le 10ème royaume), « Merlin »
souffre de longueurs dans sa deuxième partie, et d’un gros
défaut de casting : Martin Short. L’acteur apporte au film un
sens de la comédie bien trop moderne pour un film censé se
dérouler aux heures les plus obscures du Moyen Age, détruisant
toute la magie mise en place par le réalisateur.
Si on occulte ces deux erreurs, le résultat obtenu tient la
dragée haute aux meilleures productions hollywoodiennes. Steve
Barron (à qui l’on doit Pinocchio avec Martin Landau -
et la mini-serie Les Mille et une nuits) filme le tout
de main de maître ; il sait aller puiser le merveilleux au
puits des effets spéciaux tout en nous évitant l’indigestion.
Le reste du casting est excellent : Rutger Hauer montre qu’il
a encore de beaux restes ; Helena Bonham Carter a su apporter
au personnage de Morgane l’ombre et la lumière qu’on ne lui
avait jamais accordée dans d’autres films (Excalibur
de Boorman par exemple) ; Sam Neill est d’un charisme
monolithique en Merlin ; enfin, Miranda Richardson compose une
Mab séduisante et maléfique, elle transcende son personnage en
lui attribuant une voix rauque venue d’outre-tombe. Elle prête
aussi sa voix à la sibylline Dame du Lac.
« Merlin » vous accompagnera agréablement trois heures durant,
même si certains passages vous arracheront quelques
bâillements.
Fautes impardonnables, l’absence de sous-titres et un menu
catatonique enlèvent à ce DVD toute chance d’obtenir la
moyenne dans cette section.
Le visuel de la jaquette est un peu sombre. Quant au menu,
indiqué en 3D, il est plat, fixe et muet, et mal traduit qui
plus est (peut-être faut-il des lunettes spéciales, ou des
herbes aux pouvoirs surnaturels pour déceler dans cette
conception un embryon de relief…).
Deux sélections au bas du menu vous permettent de le
configurer en anglais, en français ou en allemand. Il ne
change pas de langue avec le bouton setup de la télécommande.
La section Supplément est plutôt bien fournie. Tout d’abord,
des notes de production (22 écrans numérotés) qui s’arrêtent
longuement sur les acteurs et sur la manière dont ils ont
composé leur personnage.
Un making of de vingt-cinq minutes assez intéressant, mais,
hélas, non sous-titré (et nommé fort à propos « Le magique
making of de Merlin » - gasp !-).
A signaler aussi la véritable histoire de Merlin sous forme de
notes (10 écrans numérotés). Enfin, les filmographies,
copieuses, d’une bonne partie du casting des producteurs et du
réalisateur (où l’on apprend que celui-ci a réalisé les clips
« Billie Jean » de Michael « Bambi » Jackson et « Money For
Nothing » du groupe de déménageurs Dire Straits).
Une bonne tenue générale pour trois heures de visionnage, mais des couleurs un peu fades et des fourmillements dans les arrière-plans de quelques scènes. Pas de gros défauts de compression.
Un Dolby Surround français honnête qui est loin de valoir le
5.1 de la VO. Même si les enceintes surrounds sont souvent
sollicitées, le doublage et le mixage ont été exécutés sans
génie.
La VO 5.1 est sublime. Omniprésence des effets stéréos
arrière (bien souvent le chant des oiseaux, qu’on peut
entendre jusqu’à l’intérieur des geôles) et une ambiance
enveloppante riche en effets féériques : la voix de la Dame du
lac vient papilloter à vos oreilles et vous cerne de toutes
parts : sublime !
A noter, tout de même, que malgré toutes nos incantations, des
messes noires et une pléthore de runes et autres dessins
magiques tracés un peu partout sur les éléments home-cinema,
nous ne sommes pas parvenus à faire apparaître les sous-titres
(finalement, nous nous sommes acharnés sur la télécommande, et
ça ne marche pas non plus). En fait, pour profiter du 5.1, il
est plus aisé d’apprendre l’anglais (ou l’allemand en 5.1
aussi) que de chercher ces traductions si pratiques.