Métal Hurlant (1981) : le test complet du DVD

Attention, cult-movie ! Le Loch-Nar sème la destruction là où il passe. Mais c’est juste une excuse pour coller ensemble une dizaine de sketches d’animation, inspirés des histoires parues sur l’homonyme magazine de BD, et signés par les plus grands dessinateurs (Moebius, Richard Corben, Berni Wrighston). Le tout - conjointement à une B.O. forcément hard rock - a donné vie à « Metal Hurlant », un non-lieu dans le domaine de l’animation. Un espace de liberté à vol d’oiseau sur la science fiction, le fantasy… et les fantasmes masculins, revu et corrigé par une bonne moitié de l’équipe de « Animal House ».

Comme dit justement (le producteur) Ivan Reitman, personne dans les années ‘70 sauf Ralph Bakshi, ne faisait des longs- métrages d’animation pour un public adulte. Ce DVD est le meilleur hommage sur le film. Le disque profite pleinement de la restauration et remasterisation de la pellicule il y a quelques ans, pour accompagner sa première distribution en vidéo. Les concepteurs de « Metal Hurlant » n’ont pas hésité à ressortir des tiroirs des documents qui demeuraient inaccessibles depuis le livre (hyper-épuisé) dédié aux conceptions visuelles du film. Le DVD ne vendra peut-être pas de dizaines de milliers de copies, mais que importe ? Il satisfera les fans de la première heure du film et tous les vrais passionnés du cinéma d’animation, et c’est déjà assez.

Ce DVD est l’un des rares disques (si ce n’est pas l’unique) à offrir la totalité du film en version crayonnée - c’est-à dire uniquement les traits principaux des personnages, sans les animations ni les couleurs. Cette version, qui offre un regard unique sur l’art et la manière de l’animation traditionnelle contient les dialogues seuls, ou un commentaire de Carl Macek des images. A noter qu’un deuxième commentaire de Macek, qui « lit » son livre sur le film - et présent sur le Zone 1 - n’est pas inclus dans le DVD (sans doute pour des raisons de droits). Le documentaire qui revisite le film avec ses créateurs, est tout aussi fantastique. On trouve aussi une séquence coupée au montage et une narration alternative non utilisée (ce sont les seuls documents en VO non sous-titrée). Et pour finir, le disque contient une gallérie de couvertures de la version nord-américaine de la revue « Metal Hurlant », et un riche choix iconographique sur le film, des dessins préliminaires jusqu’aux cellos finaux. Et le plus drôle est que Columbia ne donne même pas à ce disque le label « collector »..

Un travail de restauration absolument fan-ta-sti-que. Les problèmes de luminosité (par exemple, lors de la séquence du vol de Taarna) sont en réalité dus aux imperfections du rotoscoping dans l’animation du film, et ils n’ont rien à voir avec la compression MPEG-2. Les créateurs du films disent par ailleurs dans le documentaire qu’ils ont préféré de ne pas gommer les défauts de l’oeuvre.

Le film a connu récemment une deuxième carrière en salles aux US, ce qui a permis aux ingénieurs Sony de remettre la bande son au goût du jour du standard SDDS. Incroyable mais vrai, la VO exploite assez bien le remixage 5.1 sans se dénaturer. La VF offre un rendu honnête en simple Surround, mais qui a envie de voir un film pareil en version doublée, tandis que la VO offre les voix de John Candy et Harold Ramis ?